L’OBSERVATEUR VALENCIENNOIS édition du 22 septembre 2006

L’OBSERVATEUR VALENCIENNOIS | 22.09.06 |

L'Église réformée : coup d'œil sur 500 ans de protestantisme français

Du sobre ...

Lors des journées du patrimoine, de nombreuses églises ont ouvert leurs portes dont l'église réformée, place Saint Nicolas. Une petite expo proposant une réflexion sur la foi et les différentes religions était préparée pour les visiteurs, parfois étonnés de se retrouver dans un intérieur aussi sobre. En effet, à l'étranger, l'architecture des églises réformées comporte nettement plus de travail ; ce pour la bonne raison qu'elles n'ont pas été construites dans l'urgence, contrairement à la France.

La Réforme française prend ses sources avec Luther et ses écrits en 1520. Des églises réformées commencent à se construire avant les premières persécutions de 1534. Jean Calvin, passé à la Réforme en 1541, va fortement influencer les groupes constituant les nouvelles Eglises.

Après la réunion en synodes en 1559, un protestantisme français fait face à des communautés créées de toutes pièces, alors que dans le même temps d'anciennes paroisses continuent d'exister sous l'autorité de Rome. La France se distingue en cela d'autres pays d'Europe touchés par la Réforme, dans lesquels domine l'adaptation du culte et de la discipline. Le XVIe siècle fut ainsi synonyme de guerres de religion et de massacres, dont le plus tristement célèbre, celui de la saint Barthélemy le 24 août 1572 à Paris.

L'arrivée au pouvoir d'Henri IV et l'édit de Nantes en 1598 marquèrent la fin des luttes armées, et donnèrent momentanément des droits religieux et militaires aux protestants. Ces derniers furent cependant révoqués en 1685 par Louis XIV.

Ce n'est qu'à partir de 1801 que les cultes purent s'organiser librement et que les églises luthériennes et réformées obtinrent une situation juridique. En 1905 fut créée la fédération protestante de France regroupant toutes les branches : luthériens, réformés, méthodistes, baptistes. Actuellement, le protestantisme français compte 800 000 membres connus. Mais près de deux millions de français s'avèrent officieusement proches de cette religion, avec quelques régions de forte concentration (Alsace, Franche Conté, Cévennes, Poitou).

L’observateur du Valenciennois, vendredi 22 septembre 2006