Dossier « migrants, réfugiés, exilés »
du journal Liens Protestants d’octobre 2016

 

 

© LIENS PROTESTANTS
mensuel – octobre 2016

Souviens-toi !

La question de l’étranger traverse toute la Bible. Muriel Schmid, théologienne suisse vivant aux États-Unis, le dit ainsi : « la Bible est un livre écrit par des réfugiés, pour des réfugiés. » Depuis Abraham, le voyageur, en passant par l’Exode, puis l’Exil, la migration a imprégné fortement les récits bibliques.

Dans les livres du Lévitique et du Deutéronome, le respect de l’étranger est révélateur du respect de l’ensemble des commandements divins. Ainsi peut-on lire, entre autres : « Tu aimeras l’étranger[1], tu l’aimeras comme toi-même[2], tu ne l’opprimeras pas[3], tu le soutiendras[4]… ». La raison invoquée pour fonder le respect de l’étranger est toujours la même : « Rappelez-vous que vous étiez étrangers en Égypte. » Le souvenir de ce que les pères ont vécu est appelé à rester vivant : ne pas oublier, raconter à ses enfants, se souvenir. Régulièrement, cette injonction traverse le Premier Testament. Le souvenir d’avoir été étranger, soi-même ou ses pères, devrait conduire à respecter l’étranger… comme soi-même.

Les lois bienveillantes de la Bible envers l’étranger sont-elles seulement la trace de cette mémoire, ou bien l’étranger est-il la figure par excellence du malheureux sans défense dont Dieu prend soin ? Toujours est-il qu’au-delà d’un acte de foi, l’attention à l’immigré peut être d’abord une simple question de mémoire. Car tous, nous avons été étrangers…

Emmanuelle Seyboldt

 

© LIENS PROTESTANTS
mensuel – octobre 2016

 

 

 

Dossier « migrants, réfugiés, exilés »
du journal Liens Protestants d’octobre 2016

 

 




                                                                            [1] Deut. 10,19.

                                                                            [2] Lév. 19,34.

                                                                            [3] Ex.23,9.

                                                                            [ 4] Lév.25,35