Œcuménisme 2024 : où en est-on ?
un œcuménisme en souffrance

 

 

© LIENS PROTESTANTS
mensuel – janvier 2024

Un œcuménisme en souffrance

Fabrice Benoit

L’œcuménisme nécessite une vigilance constante

 

 

Les relations œcuméniques ne sont pas toujours un long fleuve tranquille. Le vécu peut renvoyer à une certaine souffrance.

En tant que pasteur, on reçoit souvent des couples dits « mixtes » : catholique et protestant, en vue de préparer un mariage. Au cours de l’entretien, le couple est souvent surpris d’apprendre qu’il n’existe pas de mariage « œcuménique », avec prêtre et pasteur partageant à égalité ce jour de joie.

En effet pour l’Église catholique le mariage est un sacrement alors que du côté protestant, il s’agit de bénir un mariage civil. Les couples, totalement étrangers aux subtilités de la vie des Églises, sont très étonnés (et un peu déçus) car pour les jeunes générations, l’œcuménisme est une évidence et une réalité.

La fin des « grands dialogues œcuméniques »

Après le concile du Vatican II (1962-1965), des groupes de partage œcuménique ont vu le jour dans de nombreuses paroisses.

En 1982 est publié le résultat des accords entre différentes traditions par le Conseil œcuménique des Églises : Baptême, eucharistie, ministères. Un accord sur le baptême est trouvé. Mais depuis, plus rien sur les deux autres sujets brûlants (eucharistie et ministères).

Un retour futur vers le passé ?

Ces dernières années, l’Église catholique se cherche une nouvelle identité. Pour certains cela veut dire plus d’ouverture, mais pour d’autres sensibilités cela passe par un « retour » vers un passé idéalisé.

L’exemple œcuménique vient de la hiérarchie

Dans le système pyramidal hiérarchique catholique, le ton et l’orientation théologique sont donnés par l’évêque du diocèse et les prêtres nommés par lui.

Dans certains diocèses, il fait bon d’être un prêtre en soutane et de « resserrer les boulons » des paroisses trop laxistes.

Une génération de jeunes prêtres n’est pas du tout enthousiaste pour le dialogue œcuménique.

Certains groupes ont été vigoureusement repris en main et le dialogue œcuménique s’est interrompu de lui-même ou a disparu. Dans ces diocèses et paroisses, quelques vieux prêtres qui ont connu le concile maintiennent la flamme allumée.

Résister ?

Les paroissiens, les prêtres et les pasteurs, qui ont cru à l’aventure œcuménique depuis les années 1960 sont en souffrance et ne comprennent pas ce changement de politique.

Verra-t-on bientôt apparaître des groupes clandestins de partage œcuménique ?

Fabrice Benoit

© LIENS PROTESTANTS
mensuel – janvier 2024

L’objectif, ne consiste pas à édifier une « Super Eglise »

L’objectif est que nos Églises se considèrent mutuellement
comme des expressions authentiques de "l'Église une, sainte, catholique et apostolique".

Par cette reconnaissance mutuelle
le témoignage de l'Église chrétienne
deviendrait plus crédible vis à vis du monde.

Institutionnellement, on en est encore très très loin !!!

 

© LIENS PROTESTANTS
mensuel – janvier 2024

 

 

Œcuménisme 2024 : où en est-on ?
entre ouverture et fermeté