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Etude biblique 2 L’ascension Luc
est le seul qui nous relate cet évènement particulier de l’enlèvement au
ciel. « Il a été emporté aux cieux ». Ces récits n’ont rien avoir
avec l’astrophysique moderne. Pour
l’ensemble des auteurs du Nouveau Testament, qui ne nous livrent
pas de mise en scène lucanienne, où se télescopent
réalité historique et réalité spirituelle,
Jésus a bien été enlevé au ciel. Dans
l’hymne au Philippiens, Paul en témoigne (Philippiens 2,
9). Jean fait de même (Jean 17, 16). L’épitre
à Timothée (1 Timothée 3, 16) suit ce
schéma. Luc, à la différence de ces discours
déclaratifs ou confessants, met dans Actes 1 la parole en
récit. Luc
en son temps, en historien de son époque considère que l’intervention de Dieu
qui emporte Jésus derrière la nuée, appartient à l’histoire. Luc réussit, ou
tente ce tour de force de mettre par écrit la narration d’une vérité de foi.
Il « rend possible et visible, ou visualise, l’invisible ». La
littérature apocryphe chrétienne reprendra plus ou moins harmonieusement
cette manière de voir et de faire, notamment en: - Epître apocryphe de Jacques 1, 14-16 - Epître des Apôtres 51 - Martyre et Ascension d’Esaïe 11, 22-33 Luc
24 et Actes 1 visent à interpréter l’évènement plutôt que de le relater.
L’évangile de Pierre (2ème siècle), qui expose la résurrection
dans ses chapitres 35 à 44, va dans le même sens. 1. Le récit de Luc est conforme à la
tradition des grands récits de héros glorifiés que l’on retrouve dans la
littérature gréco-romaine et juive : - Abraham et Moïse connurent le « ravissement » - Hénoch, Elie, Esdras, Baruch connurent l’enlèvement céleste - Romulus, Héraclès et Alexandre le Grand furent enlevés eux aussi
aux cieux - Certains héros revinrent aux cieux après une apparition - Les romains ont utilisé ceci pour affirmer la divinisation des
empereurs. L’empereur est consacré (consecratio), il passe de l’espace
profane au sacré. En juillet 44, lors de l’apothéose de Jules César, une
comète traversa les jeux, lors des jeux funéraires en son honneur. La
conclusion s’imposa : c’était l’indice de sa divinisation ! Scipion
l’Africain pensait qu’il existait dans les cieux un lieu où ceux qui ont
travaillé au salut de la patrie connaîtraient la béatitude éternelle. La
foi juive, nous l’avons dit, utilise ce genre de récit. Mais il y a une
différence essentielle et fondamentale. Elle y discerne le rétablissement du
Juste par Dieu ! Notamment dans les récits d’Hénoch (Genèse 5, 24, 1
Hénoch 70, 1-2, 2 Hénoch 67), d’Elie (2 Rois 2, 1 à 18), d’Esdras (Esdras 4,
14) et Baruch (2 Baruch 76) on y retrouve d’ailleurs le schéma d’Actes 1. Luc
décrit enfin la disparition du Ressuscité sans développement spectaculaire,
ce que fait aussi Flavius Josèphe (Antiquités
Juives 4, 326) et Philon d’Alexandrie (De vita notis 2, 291). Pour
Luc, le retour de Jésus à la vie n’est pas la revivification d’un cadavre
mais une association par Dieu à son pouvoir, un accès au monde de la sphère
céleste d’où il viendra à nouveau … Il est désormais absent mais n’abandonne
pas les siens. Luc,
dans ce récit de l’ascension de Jésus, n’en rajoute pas sur le décor (nuées,
éclairs, etc.). Il garde l’essentiel : les disciples et Jésus. Mais il
insiste sur le fait qu’il s’est passé quelque chose de visible, tangible,
jusqu’à disparition. Il est à la droite de Dieu. Il est monté. La nuée
rappelle celle de l’Exode (Exode 19, 16). Dieu se manifeste et reste voilé.
Jésus désormais est avec le Père. Le
Ressuscité est absorbé en Dieu, en sa présence. Il est sur un autre plan. Il
est bien sûr important de mettre en parallèle les deux récits de Luc 24,
50-52 et Actes 1. Les hommes en blanc, anges, interprètent l’évènement, comme
Luc 24, 4-5. L’Esprit sera donné mais cela n’exclut pas la Parousie. 2. L’Eglise à Jérusalem (Actes 1, 12 à 14) Tout
reprend au chemin des oliviers. De Jérusalem commence la mission. Ils se
retirent (les disciples) dans la chambre haute, là où ils étaient avec Jésus.
Sont présents les douze moins un
de Luc 2, 14-16. Et le verset 14 nous présente une image de la première
communauté assez idéale. Ce chapitre comporte une vérité
fondamentale : l’ascension place Jésus au cœur du projet de Dieu. La
mort n’a pas été la fin. L’accès à Dieu est ouvert et possible. Le Christ apparaît désormais « glorieux », mais il
sera présent avec tous les siens sur Terre, bien qu’absent physiquement. Il
sera visible par ses témoins. Frédéric Verspeeten |
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