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Les chemins de l’Exode :
étude biblique 1 introduction

Merneptah, Pharaon de la 19ème dynastie, ayant régné
de 1213 à 1203 av. J.C.

La stèle de Merneptah (ou Méneptah)
ou stèle dite d’Israël
(Musée du Caire – Egypte)

 

Stèle découverte par
l’égyptologue
Sir W. M. Flinders Pétrie


La plus ancienne référence extra biblique
connue mentionnant
Israël

 

C’est la seule fois qu’Israël est cité dans des hiéroglyphes égyptiens

 

 

 

 

 

Avant d’étudier l’Exode

Entrons dans l’aventure. Retournons aux sources. Quelle est la nature des récits le relatant : Histoire ou littérature ? Réalité ou mythe ?

Pendant deux siècles et demi, d’Amos (750 av. JC) à Malachie (vers 510 av. JC) les prophètes ont interprété les évènements marquants du Proche-Orient :

-          Montée de l’Assyrie, décadence de l’Egypte, chute de Damas (- 732) et de Samarie (- 722)

-          La fin de l’empire assyrien et la victoire de Babylone (- 606)

-          La destruction de Jérusalem et l’exil d’Israël (- 587)

-          Enfin le retour des exilés et la reconstruction de la ville Sainte et du Temple, entre 538 et 515 &v. JC

Les prophètes ont bien insisté sur ces évènements mais pour les périodes plus anciennes tout est plus vague notamment pour ce qui va de l’entrée en Canaan, de la royauté. Les allusions sont encore plus rares pour la geste des Patriarches et la sortie d’Egypte.

Pendant deux siècles et demi, d’Amos (750 av. JC) à Malachie (vers 510 av. JC), Israël élabore son Histoire.

Lorsqu’ils partent en exil à Babylone en 587 les disciples des prophètes ont emporté avec eux les copies des paroles de leurs ancêtres. Les Prêtres ont préservé les recueils législatifs qui codifiaient le culte du Temple et la vie personnelle et sociale des Israélites. A quoi s’ajoutent des récits plus anachroniques qui relèvent plus de la Tradition populaire et ont une moindre importance religieuse ou historique (ex. : les exploits des héros légendaires tels que Samson ou les prouesses de David …). Il y a sans aucun doute des premières traces écrites et des sources orales d’origine variée.

Ces sources ont été rassemblées pendant l’exil, ce qui a exigé un travail théologique long et complexe. Le plus dur n’est pas de reconsidérer la période de la Royauté mais ce qui a précédé. Pour la Royauté il devait y avoir des chroniques (période 1040 à 587 av. JC).

Pour la période la plus ancienne d’Israël on distingue deux phases :

1.      Israël n’est pas encore un Etat

2.      Israël est installé dans sa terre

Pour la période qui précède l’entrée en Canaan tout ce qui touche à la geste des Patriarches et à l’Exode, il est très difficile de déterminer d’où viennent ces traditions et comment elles ont évolué. L’Ecriture n’existe pratiquement pas ou n’est pas accessible aux nomades.

La tradition orale a préservé les souvenirs mais elle a aussi créé des adaptations. Certains récits existaient certainement avant l’exil. Mais c’est pendant la période de l’exil qu’Israël commence à structurer sa mémoire. C’est à ce moment là que le peuple prend conscience du fait que la difficile implantation en Canaan a été l’inauguration historique du peuple …

Au retour de l’exil Israël est allé à la recherche de ses origines. Mais Israël n’a pas le soucis de faire de l’histoire mais plutôt d’interpréter tous les évènements à la lumière d’un fait essentiel : Dieu a parlé à ce petit peuple qui ne le connaissait pas. Il l’a élu, l’aidé à quitter l’Egypte et s’est engagé dans son destin. Israël, sans pouvoir restituer avec certitude historique ses grands ancêtres en a toutefois restitué leur mémoire (Abraham en est le premier). De là ils sont allés encore plus loin et ils ont recherché les origines de l’Homme et de la création. Ici c’est évident que nous touchons aux mythes babyloniens. Pour Israël, Dieu est le véritable créateur de tous les hommes.

Au moment de l’exil on admet qu’il y aurait eu essentiellement deux groupes de traditions : les traditions sacerdotales et la tradition deutéronomiste.

On imagine même davantage que l’écrit sacerdotal se serait structuré essentiellement pendant l’exil et que les lois deutéronomiques préexistaient à l’Exil. Le Code, découvert par un certain Hilkyaouh dans le Temple selon 2 Rois 22 – 23, serait le code Deutéronomique. En tous cas une référence à un morceau de ce code.

Aujourd’hui on aborde le Pentateuque suivant deux approches :

1.      En privilégiant la complémentarité document sacerdotal et document deutéronomique

2.      En axant l’étude sur une complémentarité entre deux tentatives de synthèse :

a. la synthèse synchronique,

b. la synthèse diachronique.

a. la synthèse synchronique

étudie le texte biblique comme un tout, sans tenir compte de son histoire. Elle étudie la structure du Pentateuque, les grandes unités littéraires et le sens que cela produit. La Torah est étudiée et reçue comme un tout structuré au 4ème siècle avant JC. C’est un texte normatif et fondateur qui dit l’identité du peuple juif …

b. la synthèse diachronique

va ensuite s’effectuer à partir de l’analyse littéraire, à partir de la diversité des formes littéraires et des thèmes théologiques.

Retour au début de l’étude …