|
Des rythmes pour créer l’avenir ! |
|
|
mots-clés: Exode 20, 8-11, Habaquq 1, 1-5 et 2, 1-4 Travail/repos, une
alternance pour la vie Pour Dieu, comme pour l’homme « image de Dieu », la création, n’est pas seulement l’œuvre (= le travail) des six jours. Seul le sabbat est l’achèvement et le couronnement de la création. C’est pourquoi travail et repos sont indissociablement liés dans la pensée juive : la doctrine juive du travail, peut être considérée, au travers du repos sabbatique comme la « doctrine de la justification par la foi». [pour la justification par la foi seule, lire le texte de Matthieu 15, 21-28 et les textes associés qui se trouvent mentionnés dans son commentaire]. Le Dieu créateur, c’est aussi le Dieu qui se repose, le
Dieu qui fête, le Dieu qui se réjouit de sa création ; l’homme créateur,
à l’image de son créateur, c’est aussi l’homme qui se repose, l’homme qui
fête, l’homme qui se réjouit de sa création. Bien que dès le début se trouve
très étroitement lié au travail, à l’activité humaine, la dureté, la
pénibilité, une contrainte à caractère servile, une véritable malédiction. Au travers du repos sabbatique vécu dans la confiance et
la présence de Dieu, l’homme se trouve restauré, justifié, en dépit de son
vécu, dans la peine et la sueur, pendant six jours. Justifier par la
confiance qui l’amène à s’arrêter, à se reposer, alors que l’évidence le
pousserait à continuer à travailler comme un forcené. Il s’arrête, se repose,
fait la fête et se réjouit de ce qu’il a fait, en dépit du caractère inachevé
du travail réalisé pendant « six jours ». Cette confiance, il en
fait bénéficier tous les êtres et les choses dont il a la responsabilité
(Décalogue, Ex 20.8-11). Ce n’est pas la justification par les œuvres, mais
bien la justification par la foi. Peuple d’agriculteur le juif reconnaît ainsi que
« qu’il veille ou qu’il dorme la semence germe » et le fruit se
forme (Marc 4.27). Cependant, Jésus affirme que toute application servile de
cette doctrine du repos est une dangereuse aberration (Marc 2, 27-28). « Intégrons aujourd’hui les jours ouvrables dans la
festivité messianique de la vie, dont le sabbat d’Israël est un avant-goût
unique. « La séparation du christianisme
d’avec le judaïsme, et ses
conséquences : la dévalorisation et l’effacement du judéo-christianisme à qui pourtant, d’après tous les écrits du
Nouveau Testament, le christianisme
mondial doit son origine, ont fait du jour de la fête chrétienne de la
résurrection le « dimanche », le « jour du soleil » (Sontag), et l’a ainsi foncièrement
paganisé. Pour lutter contre cette paganisation, il faut rechercher le
rattachement du « jour du Seigneur » chrétien au sabbat d’Israël. …
Dans la crise écologique du monde moderne, il est nécessaire et opportun que
le christianisme médite lui aussi sur le sabbat
de la création ».1 Le temps qui passe et que nous habitons nous appelle à créer l’avenir. Sans nous entraver
dans des permanences qui n’étaient que l’expression d’une époque. L’alternance
pour la vie, par laquelle nous sommes justifiés par foi, nous ouvre largement
le jeu des possibles. Philippe VERNET 1 J. MOLTMANN, 1988. Dieu dans la création : Traité écologique de la création. Cerf, Paris, pp. 375-376. |
|
|
Des rythmes pour créer l’avenir ! |
|