C’est moi, n’ayez pas peur !

 

 

« C’est moi, n’ayez pas peur ! »
Jean 6,16-21

1.    La traduction

2.    La lecture

1.   La traduction

 

Le soir tombant, les disciples descendirent à la mer.
Ils embarquèrent et se dirigèrent vers Capharnaüm sur la rive d’en face.
Il faisait déjà nuit et Jésus ne les avait pas encore rejoints.
Sous le souffle d’un grand vent, les flots se soulevaient. Les disciples ramaient depuis plusieurs heures quand ils virent Jésus marchant sur les eaux et arriver à la barque.
L’effroi les saisit.
Mais il leur dit : C’est moi, n’ayez pas peur !
Ils cherchaient à le hisser à bord, mais la barque aussitôt atteignit le rivage où ils se rendaient.

* * * * *

2.   La lecture

Pour les Juifs, la mer n’a jamais été, comme chez les Grecs, une aventure, un appel, un scintillement. Tel le prophète Jonas, ils tremblent « devant ce gouffre au cœur de l’océan ». Sous la barque avec ses corps couchés par l’effroi, la mort clame ses vieilles dominations. La nuit et le vent en renforcent l’horreur. Quand Jésus paraît, sa voix familière calme les affres et les flots.

Ce qui fascine dans cette scène, c’est la marche du Christ fendant les grandes profondeurs de la mort. Léger il avance sur les éléments subvertis et la paix qu’il répand dans le cœur des disciples n’est pas moins prodigieuse que ce pas effleurant les eaux. Le récit évoque mystérieusement la descente du Seigneur dans les enfers, le relèvement des morts et s’élargit en parabole de salut.

Mais on peut aussi se contenter d’une lecture plus intime et voir là une de ces peurs d’enfant qui se dissipe dès que retentit le pas d’un être aimé. « L’amour bannit la crainte ».

France Quéré, Une lecture de l’évangile de Jean, 1987, Desclée de Brouwer éditeur, 78 bis, rue des Saints-Pères, 75007 Paris, pages 37-38.

Lire dans la préface, les circonstances de la traduction et de la lecture de cet Evangile par France Quéré. Cliquer ici

 

 

 

C’est moi, n’ayez pas peur !