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Marie de Magdala témoigne |
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Marie de Magdala témoigne 1.
La
traduction 2.
La lecture 1. La traduction Le premier
jour de la semaine, juste avant l’aube, Marie de Magdala se rend au sépulcre
et elle voit que la dalle du tombeau a été enlvée. * * * * * 2.
La
lecture Il y a quelque chose d’étrange
dans le comportement de Marie de Magdala. Elle a du chagrin, soit ; elle
découvre le tombeau vide et n’en tire aucune déduction ; cela se
comprend encore. Peu instruite, elle n’est pas aidée par les Ecritures, comme
Pierre et Jean. Mais ces deux anges ! Ils sont sans doute beaux et
vigoureux, avec des airs vraiment surnaturels, et à l’évidence, ils ne sont
pas venus dans ce jardin, au bord de cette tombe, pour l’agrément d’une
promenade. Pourquoi ne les soupçonne-t-elle pas d’avoir enlevé le corps de
son Seigneur ? Elle se retourne et aperçoit
quelqu’un, qu’elle prend pour le jardinier. Celui-là, elle le supplie :
« Dis-moi où tu l’as mis. » En voilà une idée ! Qu’est-ce qui
pousserait un jardinier à retirer un corps du tombeau ? Et comment s’y
prendrait-il, sans aide ? La question ne tient pas
debout. Pourtant, dans son délire, elle dit vrai. C’est bien celui qu’elle a
en face d’elle qui a emporté le corps. Jésus s’est relevé lui-même de la
tombe. Tout est profond dans sa lubie.
Quand elle le suppose jardinier, elle lui prête, de tous les métiers connus
celui qui est le plus spécialisé dans les résurrections. Le jardinier sème la
graine, et guette sur la terre dénudée l’élan des premières tiges. En
tous cas ce professionnel des renouveaux arrache Marie à la
passivité de sa douleur : Du : « Je ne sais
où on l’a déposé », à un
« Dis-moi où tu l’as mis », qui
dénote une tout autre humeur. Poussons plus loin le symbole.
A peine a-t-il créé l’homme, Dieu se transforme en jardinier pour le bonheur
de sa créature : « Yahvé Dieu fit pousser du sol toute espèce
d’arbres séduisants à voir et bons à manger. » Adam ne le connaît que
dans la fonction horticole, que son maître lui délègue, et après la faute,
lui reprend définitivement. Il doit rester quelque chose de cette image dans
la conscience religieuse d’Israël. « Elle
ne savait pas que c’était Jésus », dit
l’évangéliste. Mais qui dit qu’elle ne pense
pas à Dieu ? Elle a eu assez d’intuition pour se
laisser bouleverser, non pas par les deux anges, mais par le modeste
employé municipal, en qui elle discerne confusément une
surnaturelle présence, sans avoir encore pouvoir de lui donner
son nom. Sublime erreur, qui l’empêche
de se tromper. France
Quéré, Une lecture de l’évangile de Jean, 1987, Desclée de Brouwer
éditeur, 78 bis, rue des Saints-Pères, 75007 Paris, pages 117-120. Lire
dans la préface, les circonstances de la traduction et de la lecture de cet
Evangile par France Quéré. Cliquer ici |
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