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Une traduction et une lecture
de l’évangile de Jean, |
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Avertissement France Quéré a relaté, dans la
préface, reproduite ci-dessous, de son ouvrage intitulé « Une lecture de
l’Evangile de Jean », paru en 1987, les circonstances qui l’ont conduite
à traduire l’Evangile de Jean, puis à en réaliser un « commentaire
discret. » Il ne reste plus de cet ouvrage, réédité en 1994, que
quelques rares exemplaires d’occasion. Nous pensons que nos lecteurs nous
serons reconnaissants de la mise à disposition de ce beau texte. Vous le découvrirez en consultant les fiches bibliques sur
l'évangile de Jean, chapitre après chapitre. Notez que la traduction de l’ensemble
de l’Evangile de Jean ne se trouve pas dans cet ouvrage, notamment celle des
chapitres 14 à 17; France Quéré a adapté le travail à la
"commande" qui lui avait été faite. Préface Traduire l’évangile de Jean est
une entreprise insensée ; Jamais je ne m’y serais risquée si les
circonstances, plus hardies que nos idées, ne m’y avaient invitées. Dominique
Quéhec, le metteur en scène, passionné de christianisme et décidé à monter le
quatrième évangile –du moins des extraits-, m’en demanda la traduction. J’ai
osé. La pièce se joua au Théâtre de la Cité universitaire du 8 octobre au 29
novembre 1986. La tâche qui m’avait été
confiée fut encore plus rude que je ne l’avais prévu : il ne suffit pas
d’avoir longtemps respiré un texte dans son silence, pour que les mots
répondent à l’appel. De surcroît, les exigences de la scène multiplièrent mes
hésitations ; je dus procéder à des coupures, prendre quelques libertés
qui se feront peut-être sévèrement juger. Mais le théâtre est impitoyable.
Pour qu’un texte devienne une voix, il faut proscrire la traduction
littérale, passer à l’acide les poncifs où se frotte la piété mais que la
scène ne supporte pas, secouer ce récitatif qui, pour servir la religion,
s’évertue à être objectif, frileux, parfois mièvre à vous ôter des lèvres
tout sel évangélique, bref se place sous l’éteignoir. Bien
des spectateurs ensuite, surpris par les voix intrépides des
acteurs et conscients que le texte un soir, leur avait parlé,
voulurent en redevenir lecteurs et souhaitèrent sa publication
aujourd’hui rééditée. La voici,
augmentée de quelques épisodes et d’un commentaire
discret qui a bénéficié de l’alliance
insolite de l’exégète que j’essaie
d’être et de l’homme de théâtre
qu’est Dominique Quéhec. Je n’ai pas la prétention
d’expliquer ici saint Jean, mais il me plairait de jeter vers lui quelques
reflets, comme l’éclairagiste qui, croisant et variant ses feux, contribua
savamment à la beauté du spectacle. Je ne tiens pour ma part qu’une
bougie : elle me laisse moins découvrir ce qui est que suggérer ce que
je vois. Mais les bougies pacifient les visages, allongent les cils, donnent
des accents à la lumière, font trembler les ombres, étendent le mystère et le
recueillement. Et si le lecteur, feuilletant ces pages, sait gré à leur
clarté d’être douce et intérieure, je croirai ne pas avoir failli à ma
modeste mission. France Quéré France
Quéré, Préface de « Une lecture de l’évangile de Jean »,
1987, Desclée de Brouwer éditeur, 78 bis, rue des Saints-Pères, 75007 Paris,
pages 7-8. |
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Une traduction et une lecture
de l’évangile de Jean, |
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