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Observez les lis des champs et les oiseaux |
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Fiche biblique Considérez la création (Romains 1,18-23) Ne
vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre
corps de quoi vous le vêtirez… Regardez aux oiseaux du ciel : ils ne
sèment, ni ne moissonnent, ni n’assemblent dans des greniers, et votre Père
céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? Et qui
d’entre vous, par le souci qu’il se donne, peut ajouter une coudée à sa
taille ? Et pourquoi êtes-vous en souci du vêtement ? Étudiez les lis des
champs, comment ils croissent : ils ne travaillent ni ne filent ;
cependant je vous dis que, même Salomon dans toute sa gloire, n’était pas
vêtu comme l’un d’eux. Et si DIEU revêt ainsi l’herbe des champs qui est
aujourd’hui, et qui demain est jetée dans le four, ne vous [vêtira-t-il] pas
beaucoup plutôt, gens de petite foi ? Ne soyez donc pas en souci,
disant : Que mangerons-nous ? ou que boirons-nous ? ou de quoi
serons-nous vêtus ? … votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes
ces choses (Matthieu 6,26-32). * * * Qu’est-ce qui qualifie les lis et les
oiseaux ? Pas de passivité comme une observation superficielle pourrait
le laisser voir. Lorsqu’on observe attentivement les oiseaux qui cherchent
leur nourriture, ils ne donnent pas le sentiment d’être nonchalants. Et si
les lis pouvaient parler, peut-être raconteraient-ils le dur travail qu’ils
doivent effectuer pour enfoncer leurs faibles racines dans une terre trop dure. La qualité première des oiseaux du ciel
et des fleurs des champs est leur modestie. Ils occupent leur juste place
dans la nature, ils ne cherchent pas à devenir autre chose que ce qu’ils
sont. A les observer, l’homme est conduit à l’humilité ; il comprend
qu’il n’est pas au-dessus, mais à l’intérieur de la création de Dieu. Le
monde n’est pas le fruit de son imagination et de ses efforts, il a été avant
lui. Parce qu’il est antérieur, le monde ne lui appartient pas ; il
appartient à son créateur. Pour la pensée hébraïque, être en bonne santé
revient à se situer comme créature dans la création. Devant
l’immensité et la précision de l’univers, la
beauté et la générosité de la nature,
l’humain est appelé à l’humilité et la
responsabilité. C’est déjà ce que disait
l’apôtre Paul que Dieu est visible dans la création,
et que ceux qui ne le reconnaissent pas sont guidés par leur
orgueil, et qu’ils se fourvoient par de faux raisonnements
(Rm_1,18-23). La création parle, il suffit d’être à
l’écoute de ce que dise le soleil et la pluie, les oiseaux et les fleurs. Ils
laissent un message de fraternité et une parole d’humilité. * * * * * Les fleurs nous parlent aussi de
communion fraternelle et elles nous en présentent comme la préfiguration.
Regardez-les, en effet ; regardez-les longuement ! De nombreux
insectes viennent sans cesse les visiter pour y puiser le nectar dont ils font
leur nourriture ; grâce à leurs visiteurs ailés, les fleurs ne sont pas
isolées des autres fleurs de leur espèce et elles peuvent dès lors, remplir
le rôle qui leur est dévolu. Si nous poussons plus avant notre
analyse, nous constatons que toute la beauté et tout l’éclat des fleurs ne
sont rien ; l’essentiel, c’est ce qui se passe entre un des innombrables
éléments de l’impalpable poussière pollinique et une microscopique cellule de
l’ovule. Ce qui n’a ni éclat, ni beauté, ce que souvent l’on ne discerne pas,
ce qui n’attire pas les regards, c’est finalement ce qui a le plus de valeur.
Ainsi Dieu, qui voit dans le secret, regarde au cœur de l’homme, et ce qui
Lui importe plus que tout, c’est ce qui se passe dans le sanctuaire de notre
cœur. L’éclat n’est de la fleur n’est donc
qu’illusion et vanité : la grâce est trompeuse et la beauté
s’évanouit (Proverbes 31,30). Même les lis des champs, ces anémones dont
les fleurs rouges évoquent la pourpre des vêtements royaux de Salomon seront
dépouillés de leur somptueuse parure. Les fleurs nous parlent donc de
fragilité, et c’est pourquoi elles sont très souvent considérées par les
écrivains sacrés comme le symbole même de la brièveté, de la caducité. La
vie (de l’homme) est courte, sans cesse agitée. Il naît, il est coupé come
une fleur (Job 14,1-2). (L’herbe) fleurit le matin et elle passe, on
la coupe le soir et elle sèche (Psaume 90,6). L’homme ! ses jours
sont comme l’herbe, il fleurit comme la fleur des champs. Lorsqu’un vent
passe sur elle, elle n’est plus, et le lieu qu’elle occupait ne la reconnaît
plus (Psaume 103, 15-16). (Le riche) passera comme la fleur de
l’herbe. Le soleil s’est levé avec sa chaleur ardente il a desséché l’herbe,
sa fleur est tombée et la beauté de son aspect a disparu (Jacques 1,
10-11). Toute chair est comme l’herbe, et tout son éclat comme la fleur
des champs. L’herbe sèche, la fleur tombe, mais la Parole de notre Dieu
subsiste éternellement (Esaïe 40,6 et 8 ; 1 Pierre 1,24-25). Et
ainsi les fleurs nous disent que le temps passe, que notre coure terrestre
est limitée ; elles nous invitent à travailler pendant qu’il fait jour,
car la nuit ne vient où personne ne peut travailler. Elles proclament la valeur salvatrice
et enrichissante du dépouillement ; comme la fleur nous devons nous
dépouiller et suivre en cela l’exemple du Christ qui, pour nous, s’est
fait pauvre de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté nous fussions
enrichis (2 Cor 8,9) ; il faut que nous sachions mourir à
nous-mêmes, afin de pouvoir revêtir l’homme nouveau. Or, dans sa mort même, la fleur porte
une promesse, une espérance, et c’est pourquoi en maints passages des
Ecritures, malgré sa fragilité et sa brièveté, elle est regardée comme le
symbole de la prospérité, de la fécondité ; c’est elle qui donne les
fruits et les graines grâce auxquelles l’espèce se perpétuera : la
plante qui la produit provient d’une seule graine, mais grâce aux fleurs qui
la parent, cette plante peut produire des milliers de graines : La
maison des méchants sera détruite, mais la tente des hommes droits fleurira (Proverbes
14,11). Israël poussera des fleurs… et il remplira le monde de ses
fruits (Esaïe 27,6). Mais pour que la fleur n’ait pas été
produite en vain, il faut qu’elle meure, et non seulement elle, mais le fruit
et la graine auxquels elle donne naissance, car si le grain de blé ne
meurt après qu’on l’a jeté en terre, il demeure seul ; mais s’il meurt,
il porte beaucoup de fruits (Jean 12,24). C’est à cette condition, et à
cette condition seulement, que, comme dans la parabole, un grain peut en
rapporter cent, un autre soixante et un autre trente (Matthieu 13,8). Il
y a une loi du sacrifice, contre laquelle, par une tendance naturelle, nous
nous révoltons souvent, loi sans doute bien dure si nous regardons qu’à
l’immédiat, mais grâce à laquelle se découvrent devant nous de vastes
horizons. Non ! la tombe n’est pas un terme ; elle ne saurait
constituer un aboutissement ; la mort n’est pas une fin en soi ;
elle est, au contraire, la condition de la vie. Il fallait que la Croix se
dressât le Vendredi-Saint pour qu’au matin de Pâques, le tombeau fût trouvé
vide et que la mort fût vaincue par sa propre victoire ; c’est grâce au
sacrifice unique et suffisant qui s’est consommé sur Golgotha que nous avons
la vie véritable indestructible, car si nous sommes avec Christ, nous
vivrons aussi avec Lui (2 Timothée 2,11). Il y a donc une parabole des fleurs aux
enseignements inépuisables. Nous devons remercier Jésus qui, par une belle
journée de printemps, a invité ses disciples et la foule rassemblés sur une colline
de Galilée, à se pencher sur les lis des champs. La vie éphémère constamment
rivée à la terre et, par certains côtés, timide et cachée de la fleur des
près et des bois, peut parler à notre être, non seulement de caducité et de
mort, mais aussi et surtout d’espérance, de vie et d’Amour ; de l’Amour
de Celui qui est le commencement de toutes (Jean 1,1-3 ; Jean 20,31),
vers qui tout converge (Jean 3,31-36), en qui tout aboutit (Ephésiens
2,4-9 ; Apocalypse 22,1-5). Philippe Vernet Document de travail : Antoine Nouis, L’aujourd’hui
de la Création, Réveil-Publications, 2001, p. 38-39. Daniel Vernet et
Pierre Gadina, Paraboles, Editions Paroles de Vie, Lausanne, 1965, p.
39-40. Fiche biblique |
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