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Naissance du protestantisme en Flandre
Gallicane |
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En 1857, le pasteur Frossard, éminent historien, écrivait, en introduction de quelques pages d’un
opuscule d’histoire locale, qu'en
France, les histoires régionales du
protestantisme étaient trop peu connues et la plus ignorée était peut-être
celle de la Flandre ! Ces paroles sont
toujours hélas aussi vraies qu'en 1857. En ce début de XXIe siècle est-il
vraiment nécessaire de publier à nouveau quelques pages de notre histoire
locale ? A l’heure de l’œcuménisme nous faut-il rouvrir les archives de ces
moments douloureux ? Ma conviction sur ce sujet est claire.
Notre ignorance de l’histoire de la Réforme en Flandre demeure et même si
nous ne disposons que de peu de documents - les ennemis de la Réforme d'hier
s’étant aussi employés à essayer de faire disparaître toute trace de ce
qu'ils appelaient l'hérésie ou la religion prétendue réformée - il nous faut
répondre aux nombreux membres de notre église qui s'interrogent aujourd'hui
sur ses origines. Si les esprits ont évolué, si aujourd'hui
nous parlons de rapprochement entre les confessions il ne nous est pas
interdit pour autant de comprendre d'où nous venons et les valeurs qui
animaient nos pères. Je suis convaincu que les idées de la
Réforme protestante restent pleinement d'actualité. Si nos églises sont traversées par des
courants qui prônent le dialogue, si celui-ci est fécond, si notre XXe siècle
nous a permis d'assister à des rapprochements entre l'Eglise catholique, les
Eglises de la Réforme, l'Eglise anglicane et l’Eglise orthodoxe,
rapprochements que l'on ne soupçonnait même pas il y a encore trente ou
quarante ans, cela ne veut pas dire que l'histoire doive être complètement
gommée. Chaque 1er
novembre, l’Église catholique célèbre dans l’allégresse la mémoire de tous
les saints connus et inconnus. C’est la fête de La fête de Ce lien avec
Pâques et Cependant,
le pape Boniface IV va déplacer une première fois la date
de cette fête. Le 25 août 608, ce moine
bénédictin, originaire des Abruzzes, était
nommé évêque de Rome (608-615). A l’occasion
de son sacre, Il reçut un présent de choix de
l’empereur : le Panthéon. Ce temple circulaire,
coiffé d’une impressionnante coupole était à
Rome l’œuvre monumentale de l’époque
impériale. Il avait été construit en 27 avant
Jésus-Christ par Agrippa en l’honneur de tous les dieux et
dédié aux sept divinités planétaires.
Boniface décida aussitôt de le convertir en église,
suivant la pratique des premiers siècles qui consistait à
transformer en lieux chrétiens, les lieux de culte païen.
En 610, Il consacra l’édifice à “Sainte Marie
des Martyrs” en mémoire de tous ceux qui avaient
versé leur sang pour témoigner du Dieu unique. Le pape
voulant ainsi honorer la foule des martyrs, dont Il avait fait
transférer les ossements tirés des catacombes. Le 13 mai, jour
anniversaire de la dédicace de l’église, devint la “Fête de tous les martyrs,
de tous les saints et Marie”. La date avait été soigneusement choisie. En
effet, elle correspondait aux célébrations dans le calendrier romain des
jours de mai (9, 11, 13) des “Lemuria” où l’on sacrifiait au culte des ancêtres
pour se prémunir des lémures ou larves : les âmes des défunts non satisfaits.
Mais cette tradition funéraire ne s’étendait pas à l’ensemble de l’empire. Dans les pays
celtiques, c’est le 1er novembre que l’on célébrait tous les disparus des famIlles
avec la fameuse fête des “Samain”. C’était une fête de joie que cette fête
des morts qui correspondait aussi au Nouvel An. Le but essentiel de la fête
était de rétablir le contact entre la communauté des morts et celle des
vivants. Les tertres où vivaient les morts étaient entrouverts pour leur
permettre de revenir sur terre. Banquets, festins rituels et débauches
visaient à rétablir l’ordre cosmique renversé par la disparition d’un proche
ou d’un soldat tombé sur les champs de bataIlle. C’est pourquoi, l’empereur
Louis Ier le Pieux, institua en 835 une Toussaint au 1er novembre dans
l’espoir de couper court aux rituels peu chrétiens pratiqués en cette période
de l’année. L’enjeu était de substituer la commémoration de tous les saints,
ancêtres virtuels de tous les fidèles, au culte des morts famIliers, pratiqué
à cette période dans une grande partie du monde occidental. Pour unifier ces
pratiques discordantes, le pape Grégoire ILI fixa la fête de Vain espoir, car
le culte des morts, au 1er novembre, profondément enraciné dans les coutumes
populaires, se poursuivit comme si de rien n’était. Au Xème siècle, OdIlon
abbé de Cluny, conseIller du pape et des princes, mais aussi fin diplomate,
ordonna la célébration d’une messe solennelle le 2 novembre, “pour tous les
morts qui dorment en Christ”. Cette fête des Morts, née en France, fut
progressivement adoptée dans toute la chrétienté occidentale......... La fête de tous, car chacun est appelé à
la sainteté de tous les jours qui consiste à être simplement évangélique. La
conscience chrétienne d’aujourd’hui reconnaît dans cette fête la portée et la
valeur des gestes quotidiens, le poids de chaque vie humaine si cachée
soit-elle et l’honneur que mérite le plus humble chrétien. |
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