fiche_lecture

Ce livre ne veut pas être une provocation mais un plaidoyer. Un plaidoyer pour que ceux qui professent une foi commune dans la prière et l'engagement œcuménique ne soient plus séparés à la Table du Seigneur. Cet ouvrage, fruit d'une collaboration entre des Instituts pour la recherche œcuménique français et allemands, catholiques et protestants [entre d’Etudes Œcuméniques (Strasbourg) ; Institut de Recherches Œcuméniques (Tübingen) ; Institut de Recherches Confessionnelles (Bensheim)] appelle à un partage eucharistique qui ne serait pas une table ouverte. En sept thèses argumentées les œcuménistes expliquent ce qui serait d'ores et déjà possible entre les Églises de la Réforme et l'Église catholique :

- Ce partage eucharistique ne serait pas une inter - communion mais une hospitalité d'une Église invitant l'autre à sa table;

- Ce partage ne serait pas encore la norme pour tous mais devrait être officiellement admis pour les individus ou les groupes qui vivent et pratiquent un réel engagement œcuménique ;

- Ce partage ne cherche pas à passer outre les décisions du magistère mais entre dans la logique du «besoin spirituel urgent».

- Ce partage n'efface pas les différences théologiques entre les Églises, qui sont ici précisées. Mais l'état actuel de la recherche montre que les controverses ont évolué et que les différences doctrinales ne sont plus séparatrices.

- Ce partage ne serait donc pas une simple mesure pastorale mais le reflet des avancées œcuméniques, qui au-delà de l'engagement des théologiens individuels, appelle avec force les Églises à passer à une pratique officielle de l'hospitalité pour ceux qui vivent déjà dans une communion de foi.

Bien que cet ouvrage présente les positions de théologiens et non des décisions institutionnelles, son originalité est aussi d'indiquer les pratiques de partage eucharistique déjà officiellement en vigueur dans plusieurs diocèses.

Issue de la tradition ou de l’air du temps, mêlant souvent vrai et faux, les idées reçues sont dans toutes les têtes. L’auteur les prend pour point de départ et apporte ici un éclairage distancié et approfondi sur ce que l’on sait ou croit savoir.

Sébastien Fath, spécialiste du protestantisme évangélique et du pentecôtisme, est chargé de recherche au Groupe de sociologie des religions et de la laïcité (CNRS/EPHE). Partant des idées reçues qui circulent sur les protestants, il porte son regard d’historien et de sociologue sur une religion dont l’héritage culturel, la forte présence internationale et les multiples facettes marquent toujours les esprits.

Le groupe œcuménique des Dombes, composé de 19 catholiques et 19 protestants, vient de publier ce nouveau document. Ce faisant il aborde un dossier sensible : l’autorité doctrinale dans l’Eglise, un point nodal dans le dialogue œcuménique. Il brosse un parcours historique de cette autorité, depuis les Pères de l’Eglise jusqu’à nos jours. Il interroge ensuite l’Ecriture, « norme » de la tradition. « Autorise-t-elle » l’autorité doctrinale dans l’Eglise ? Selon quels modèles ?

Il pointe alors les références communes et les divergences entre les Eglises, et il risque quelques propositions doctrinales et œcuméniques sur les points les plus sensibles. En vue d’un « consensus différencié », il invite enfin les Eglises à des démarches de conversion.

L'œuvre de Paul Ricœur se révèle comme l'un des passages obligés pour la lecture de l'Ecriture aujourd'hui. Cependant, plusieurs textes clés du penseur français dans ce domaine demeuraient inaccessibles au public francophone, parce que publiés en anglais. La présente anthologie vise à combler cette lacune et à offrir pour la première fois la traduction de treize articles de Ricœur en herméneutique biblique. Ils ont tous bénéficié de la relecture de l'auteur et certains d'entre eux fournissent un complément très utile au troisième volume des Lectures (Aux frontières de la philisophie), comme au chapitre consacré aux méditations bibliques dans La Critique et la Conviction. On y trouvera notamment l'importante contribution de Ricœur sur les paraboles évangéliques et la spécificité du langage religieux, ainsi que quelques articles proposant une application aux narrations bibliques des recherches menées dans la trilogie Temps et Récit.

Est-ce mon métier de psychiatre, est-ce mon goût de l'intime et mon intérêt pour la psychologie des émotions qui m'attirent vers la peinture ? Je ne saurais le dire, mais j'aimerais vous initier à cette expérience et à ses bienfaits : de tenir face à un tableau, garder le silence, laisser la peinture vous parler, vous habiter.

Dans ce livre, nous allons réfléchir et méditer ensemble à partir de 25 tableaux : 25 images qui incarnent les visages, les formes et les gestes du bonheur, 25 leçons qui proposent d'avancer sur le chemin d'une vie plus heureuse. Car le bonheur peut s'apprendre. Christophe André

A lire, du théologien Dany Nocquet, Israël a aimé ses ennemis

Une réflexion sur la bienveillance et reconnaissance
dans l’Ancien Testament

Dany Nocquet, Israël a aimé ses ennemis. Bienveillance et reconnaissance dans l’Ancien Testament, préface de Thomas Römer. Editions Labor et Fides, collection « Le Monde de la Bible n° 77 », 1, rue Beauregard, CH – 1204 Genève, 2023, 449 pages, ISBN 978-2-8309-1807-6, 28 €.

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Dany Nocquet est professeur émérite de l’Institut protestant de théologie de Montpellier où il a enseigné de 2006 à 2022. Il est membre du centre de recherches interdisciplinaires en sciences humaines et sociales (Université Paul Valéry, Montpellier), et d’une unité de recherche au sein de l’European Association of Biblical Studies).

Thomas Römer est titulaire de la chaire Milieux bibliques au Collège de France et Administrateur du Collège de France.

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L’étude des relations de l’Israël ancien à ses voisins au cours du 1^er millénaire av. J.-C. dévoile combien nombreux et surprenants sont les textes qui décrivent un rapport positif d’Israël aux peuples ennemis d’autrefois. Ainsi l’Ancien Testament fait lentement glisser l’image de l’Israël ancien d’une singularité d’opposition vers une spécificité d’intégration et de reconnaissance pour ses voisins, leur exprimant une gratitude rarement mise en lumière.

Ce travail sur la mémoire et les vieilles traditions douloureuses d’Israël et de Juda met en évidence la nécessité de réinterpréter l’histoire, afin de donner sens et perspective au présent. En montrant comment l’image de l’Israël ancien se transforme dans l’Ancien Testament, l’ouvrage invite à sortir des archives ces vieux textes et à les actualiser comme une voie de reconstruction.

Fournie et accessible, cette étude fournie et accessible permet d’aborder autrement les circonstances tragiques de l’histoire, et de vivre différemment l’absolu de la relation au divin.

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Cette étude donne l’occasion de voyager avec l’Israël ancien autour de Canaan à la rencontre des peuples qui l’ont combattu âprement, et l’ont côtoyé sous différents statuts dans le courant du premier millénaire av. J.-C. Les rencontres avec les Égyptiens, Philistins, Araméens, Ammonites, Moabites, Édomites, Cananéens, et les empires assyrien, babylonien et perse ont été l’occasion de profonds bouleversements. À chaque étape, le cheminement montre comment l’on bascule d’inimitiés sanglantes, d’hostilités fortes à une relation apaisée, faite de reconnaissance et d’amitié avec ces populations étrangères.

L’Ancien Testament est dès lors une littérature où se déploie une cohabitation et une xénophilie inattendues à l’endroit des différents peuples voisins d’Israël et de Juda qui ont été des ennemis redoutables, des dominateurs intraitables. Loin d’être seulement une littérature centrée sur la relation privilégiée d’Israël à Yhwh/Dieu, l’Ancien Testament assure ses lectrices et ses lecteurs de la gratitude d’Israël et de sa dette à l’endroit des peuples voisins avec lesquels il a partagé sa tumultueuse histoire. En effet, si Israël déploie une relation positive aux autres, c’est parce qu’il a vécu une acceptation de sa particularité dans les diverses situations en tant que communauté dispersée et plurielle de la Mésopotamie à l’Égypte durant la période perse (5ème-4ème siècle).

La représentation d’Israël s’en trouve ainsi reconfigurée, bousculant l’image ségrégationniste d’un Israël séparé et opposé aux autres, pour déployer celle d’un Israël « aimant ses ennemis », coopératif et reconnaissant à l’endroit des autres nations. Cette pensée en mouvement de la Bible hébraïque souligne la manière nouvelle d’être au monde d’Israël, partageant et accueillant désormais la possibilité de relations légitimes et différenciées à Yhwh/Dieu pour les autres peuples.

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Dany- Nocquet, Israël a aimé ses ennemis. Bienveillance et reconnaissance dans l’Ancien Testament, préface de Thomas Römer. Editions Labor et Fides, collection « Le Monde de la Bible n° 77 », 1, rue Beauregard, CH – 1204 Genève, 2023, 449 pages, ISBN 978-2-8309-1807-6, 28 €.

A lire, du théologien Dany Nocquet, Israël a aimé ses ennemis