Au seizième siècle trois grands courants traversent et
divisent la chrétienté :
Les partisans de la "tradition". Tradition veut dire transmission, et dans ce courant on
estime que le message et les enseignements de l'évangile ont été fidèlement transmis
de génération en génération par l'institution ecclésiastique : on entend donc
la conserver et la maintenir, pour l'essentiel, même si des améliorations de
détail paraissent nécessaires.
Les partisans de la
"restitution". Restituer veut dire retrouver ce qui a
été perdu. Ici, on estime qu'au fil des âges, on a oublié et travesti le
message du Christ, que l'Église l'a complètement trahi. On veut donc faire
table rase, tout détruire pour en revenir aux usages et croyances des apôtres
et de la toute première Église.
Les
partisans de la "réformation". Réformer veut dire corriger, rectifier
et améliorer. Depuis ses origines, l'Église a accumulé quantité d'idées et de
pratiques, dont certaines contredisent l'évangile. Il faut les examiner, opérer
un tri, garder ce qui est bon et rejeter le reste. Ce travail doit se refaire à
chaque génération : l'Église n'est ni totalement bonne, ni complètement
mauvaise, elle a toujours besoin qu'on la critique et qu'on la réforme (qu'on
change sa forme) au nom de l'évangile.
Le
premier courant privilégie la continuité, le second réclame une rupture, le
troisième souligne la nécessité d'une transformation.
Les Réformés s'inscrivent dans ce
troisième courant.