Un protestant, qu’est-ce ?

 

Dans sa signification religieuse, ce mot s'est répandu à partir du XVIème siècle pour désigner les fidèles qui se réclament du protestantisme. Né de la "Réforme" ou de la "Réformation" de l'Eglise issue des Temps médiévaux (lire : Réformer), le protestantisme se rattache en particulier à l'enseignement du réformateur allemand Martin Luther (1483-1546) et du réformateur Jean Calvin (1509-1564). Initiateur de la Réforme, Luther s’affronta au Pape sur la question de la foi. Il avait découvert à la lecture des Ecritures que ce ne sont point les œuvres qui rendent juste, mais la grâce de Dieu seule. Excommunié en 1520, il fut banni en 1521.

 

Si l'on peut parler, au sens large, d'une "religion protestante" (lire : la foi des protestants et les six affirmations de la foi protestante), le protestantisme ne constitue pas sensu stricto une "religion" à lui tout seul, mais une des trois grandes variantes du christianisme, aux côtés du catholicisme et de l'orthodoxie. Le protestantisme, selon les statistiques consultées, représenterait entre 500 et 700 millions d’individus dans le monde. Ses quatre principales composantes sont les anglicans ( l’anglicanisme a conservé de nombreux traits ecclésiaux du catholicisme), les luthériens, les calvinistes (appelés aussi réformés ou presbytériens), et la mouvance évangélique/pentecôtiste.

Le terme de « protestant » trouve son origine dans la protestation des princes luthériens à la seconde diète de Spire (1529), contre la majorité catholique. Les premiers protestants, puis leurs successeurs, revendiquent un christianisme où la légitimité ne se fonde pas dans une institution sacrée (la « Sainte église » catholique) ni dans une tradition normative, mais dans un texte, la Bible, seule source d’autorité (lire : La Bible, pourquoi ?).

 

Extrait de l’introduction de l’ouvrage succinct de Sébastien Fath intitulé « Les Protestants », Edition Le Cavalier bleu, collection idées reçues, 127p. L’auteur est chargé de recherche au Groupe de sociologie des religions et de la laïcité (CNRS/EPHE). Il aborde point par point les idées reçues, issues de la tradition ou de l’air du temps. Il apporte un éclairage distancié et approfondi sur ce que l’on sait ou sur ce que l’on croit savoir.