|  | La justice refuse d'ouvrir une enquête  |  | 
|  | LEMONDE.FR avec Reuters et AFP | 29.10.09
  | 09h42  •  Mis à jour le 29.10.09 | 11h47  La cour d'appel de
  Paris a refusé, jeudi 29 octobre, qu'un juge d'instruction enquête sur
  l'affaire dite des "biens mal acquis" présumés par les présidents
  du Gabon, du Congo et de Guinée Equatoriale et de leur entourage. Françoise Desset,
  juge au pôle financier de Paris, avait donné en mai son feu vert à
  l'ouverture d'une enquête mais le parquet avait fait appel de la décision,
  estimant que le plaignant n'avait juridiquement pas d'intérêt à agir. Suivant
  l'avis du parquet, la chambre d'instruction a infirmé l'ordonnance de la juge
  Desset. La cour juge donc
  irrecevable la plainte déposée en décembre 2008 par l'ONG anti-corruption Transparency International pour
  "recel de détournement de fonds publics". Justifiant sa décision,
  la chambre a estimé que l'ONG n'a subi aucun préjudice personnel direct de la
  corruption qu'elle entend dénoncer. Transparency
  International a d'ores et déjà annoncé son intention de se pourvoir en
  cassation. UN TABOU BRISÉ Pour l'avocat de Transparency International, Me William
  Bourdon, cette décision "a un sérieux parfum de pirouette".
  "Aujourd'hui c'est champagne pour l'association de malfaiteurs
  franco-africaine qui organise et tire profit du pillage des deniers publics
  africains", a-t-il déclaré. Dans un communiqué
  commun, Transparency et Sherpa, un réseau international de
  juristes basé à Paris, jugent "regrettable" la décision de la cour
  d'appel. Toutefois, les ONG estiment que "le combat mené jusqu'ici aura
  de toute évidence permis de briser un tabou sur la question des avoirs illicites
  en provenance des pays du Sud qui trouvent refuge dans ceux du Nord". Le dossier vise
  les biens détenus par la famille du défunt président gabonais Omar Bongo et
  des présidents congolais Denis Sassou Nguesso et guinéen Teodoro Obiang.
  D'après l'ONG, le patrimoine immobilier des trois chefs d'Etat en France
  s'élèverait à 160 millions d'euros. Le clan Bongo posséderait à lui seul une
  trentaine de luxueux appartements ou maisons. 40 PROPRIÉTÉS
  DÉTENUES PAR LES BONGO EN FRANCE Une enquête de
  police de 2007 a en effet recensé en France trente-neuf propriétés et
  soixante-dix comptes bancaires détenus par Omar Bongo et ses proches,
  vingt-quatre propriétés et cent douze comptes bancaires pour la famille
  Sassou-Nguesso, et des limousines de luxe achetées par la famille Obiang. Les
  plaignants estiment que ces biens n'ont pu être acquis qu'avec de l'argent
  détourné. "Il n'y a aucun doute sur le fait que ce patrimoine n'a pu
  être constitué grâce aux seuls salaires et émoluments de ces chefs d'Etat au
  sujet desquels il existe de sérieuses présomptions de détournements de fonds
  publics", illustre Transparency
  International. Depuis 2008, ce
  dossier a perturbé les relations entre les autorités françaises et le Gabon,
  ancienne colonie et pilier de l'influence française en Afrique. Libreville a
  fustigé "l'acharnement complice des médias français", qui relaient
  les accusations des ONG et le parti au pouvoir avait menacé, en mars, de
  "réexaminer en profondeur les accords de coopération entre la France et
  le Gabon". LEMONDE.FR avec
  Reuters et AFP | 29.10.09 | 09h42 
  •  Mis à jour le 29.10.09 |
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