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|  | Réforme | 29.07.10
  | n°3379 | Editorial de Jean-Luc Mouton Frères
  tziganes - Drame local à la rubrique
  faits divers ou événement de société et problème communautaire ? 
On peut s’interroger à la
  suite des événements de la semaine dernière qui ont bouleversé la petite
  commune de Saint-Aignan en Loir-et-Cher.     par Jean-Luc MOUTON   Les
  faits semblent à peu près établis. Une voiture conduite par deux jeunes gens
  refusent ou fait mine de forcer un barrage policier. Course poursuite avec
  les gendarmes. Ces derniers tirent sur la voiture. Un jeune homme de 22 ans,
  Luigi, 22 ans atteint d’une balle est mortellement touché. A cette nouvelle,
  ses proches, membres d’une importante communauté de « gens du voyage »,
  saccagent le centre-ville de Saint-Aignan et s’en prennent avec une rare
  violence à la gendarmerie du lieu. 
Nul doute que les autorités publiques se doivent de réagir an
  pareil cas. Et fermement. Une telle violence n’est pas acceptable, ni
  légitime. Est-il par contre utile de rajouter, comme l’a fait le porte-parole
  du gouvernement que l’« on a beau être Rom, gens du voyage, parfois même
  Français au sein de cette communauté, eh bien !, on doit respecter les lois
  de la République » ? 
Ou, comment
  faire d’un accident local et d’un délit de droit
  commun, lourd et gravissime… un problème communautaire. Désigner et pointer -
  même avec quelques formes, – une population nomade revient à entretenir les
  vielles peurs autrefois suscitées par ceux que l’on appelait les gitans ou
  les bohémiens. 
La
  Fédération protestante de France s’en est émue la semaine dernière dans un
  communiqué. Elle a tenu tout d’abord à rappeler que la grande majorité des
  gens du voyage est française « même si ceux-ci ne jouissent pas des droits de
  tous les Français (ils ne peuvent pas voter avant 19 ans, par exemple) ».
  Mais la Fédération protestante qui compte dans ses rangs l’importance Mission
  évangélique tzigane de France s’indigne aussi du traitement qui est réservé à
  ces frères. « Avant de stigmatiser ces Français, réfléchissons aux dénis
  de citoyenneté qui leur sont infligés. [...] Il faut se souvenir que la loi
  (du 5 juillet 2000) impose aux municipalités de plus de 5 000 habitants de mettre à disposition des
  aires d’accueil et aux normes pour les gens du voyage. Ce que la majorité
  d’entre-elles n’a jamais fait et impunément. Qui doit montrer l’exemple ? » A
  méditer, en effet. Réforme | 29.07.10
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