|  | La lapidation, preuve extrême de la logique de
  violence de l’Islam |  | 
|  | Le Monde du 31 août 2010 La
  monstrueuse condamnation d'une femme à la lapidation par la République
  islamique d'Iran donne encore une fois de l'islam une image catastrophique,
  celle d'une religion archaïque, violente et totalitaire. N'essayons pas en
  effet de dédouaner la religion islamique du meurtre programmé de Sakineh
  Mohammadi-Ashtiani en soutenant qu'il s'agit d'une décision politique. Le
  pouvoir de Mahmoud Ahmadinejad se fonde sur une idéologie reconnue comme
  celle d'un islam fondamentaliste. En tant
  qu'intellectuel musulman, je dois prendre la responsabilité de dire cela haut
  et fort, en m'insurgeant contre cette sentence de lapidation au nom de la
  dignité de la personne humaine. Mais je ne saurais m'en tenir à cette
  indignation. Si en effet la pulsion totalitaire de la religion islamique
  trouve là l'une de ses expressions les plus inhumaines, il faut y voir
  simplement l'une des formes les plus radicales d'une logique générale qui a pris,
  au fil des siècles, le contrôle de la vie spirituelle des musulmans du monde.
  Hélas !, la religion islamique entière se nourrit de violence. Prenons
  l'exemple le plus actuel, celui du mois de ramadan qui s'est ouvert le 11
  août. Evidemment, nous paraissons ici au plus loin de l'affaire de la
  lapidation, et aujourd'hui en France l'on n'entend guère de critiques sur
  cette pratique du jeûne. Au contraire, s'est installée sur la question une
  sorte de consensus angélique. Nous aurions là un événement " entré
  dans la vie et ancré dans le calendrier de la nation " et nos médias
  semblent incapables de faire autre chose que de célébrer la convivialité, la
  solidarité, le caractère festif de cette période. Soit, mais
  qui soulignera en contrepartie le caractère violent de ce jeûne total exigé
  de la part de tout pratiquant pubère du matin au soir pendant un mois entier
  ? De nombreux musulmans éludent la question en prétendant que, pour
  l'individu qui a la foi et qui est entouré d'autres musulmans solidaires dans
  leur jeûne, celui-ci est facile. Comment
  peut-on avoir l'inconscience de prétendre cela ? Jeûner toute la journée,
  sans avoir même le droit de boire un peu d'eau, et ce pendant un douzième de
  l'année, constitue un exercice de privation radical et relève d'un ascétisme
  religieux de haut niveau que rien ne justifie d'ordonner à l'ensemble d'une
  communauté. La tradition n'exempte de cet effort supérieur que les malades,
  les femmes enceintes ou en période de menstruation et les voyageurs. Mais force
  reste à la loi totalitaire qui ne reconnaît aucun droit au choix personnel :
  seul est reconnu comme vrai musulman celui qui jeûne. L'orthodoxie
  d'institution - les dignitaires - et l'orthodoxie de masse - le corps
  communautaire - exercent là sur les comportements une double surveillance et
  censure. Il n'y a
  peut-être pas de commune mesure entre la pratique ignoble de la lapidation
  des femmes et celle du ramadan. Mais il y a entre elles ce rapport que le
  discernement doit savoir établir entre une radicalité générale et l'un de ses
  excès les plus extrêmes. Ici et là, ce qui se manifeste est une violence
  infligée à la personne humaine au nom de la religion. L'islam n'a pas
  commencé de dénouer le rapport qui unit la violence et le sacré. Chacune de
  ses pratiques en porte la marque infamante, à des degrés certes très divers
  mais toujours repérables. Les cinq prières quotidiennes exigées à heure fixe
  ? Une violence morale faite au jugement personnel d'un être humain qui
  pourrait prétendre choisir les moments qu'il veut consacrer à sa vie
  spirituelle. Le pèlerinage à La Mecque ? Une violence symbolique et politique
  par laquelle l'islam mondial est maintenu inféodé à la tutelle du wahhabisme
  saoudien. Il ne s'agit
  pas de condamner ces pratiques rituelles - jeûne, prière, pèlerinage - en
  tant que telles. Elles peuvent offrir un support efficace au besoin éprouvé
  par tel individu de mener une vie spirituelle (étant bien entendu que
  celle-ci peut aussi se conduire hors de tout champ religieux). Mais
  qu'est-ce que les musulmans attendent pour les déclarer libres ?
  Contrairement à l'objection courante, cela n'atomiserait pas la communauté,
  mais la ferait passer de l'état clos de l'uniformité à l'état ouvert de la
  diversité. Et contrairement à une autre objection, cela ne détruirait pas l'autorité
  de Dieu, mais obligerait chaque conscience à aller chercher cette voix divine
  dans sa propre intériorité. Enfin, cela permettrait à l'islam de sortir de sa
  logique générale de radicalité et de violence dont la sentence de lapidation
  contre laquelle nous nous insurgeons aujourd'hui n'est qu'un extrême. Si cette culture religieuse de l'islam ne change pas, elle continuera de
  se déconsidérer aux yeux du monde. Car de tels excès monstrueux ne peuvent
  évidemment pas surgir n'importe où et il serait trop facile de les considérer
  comme des phénomènes n'ayant - selon la formule consacrée par les
  bien-pensants - " rien à voir avec l'islam ". Ils ne sont
  que la grimace la plus affreuse d'une religion qui passe son temps à se
  caricaturer elle-même. " Qui bene amat bene castigat ", qui
  aime bien châtie bien. Abdennour Bidar de la logique de violence de l'islam |  | 
|  | Le Monde du 31 août 2010 La lapidation, preuve extrême de la logique de
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