|  | "Stigmatiser
  les Roms pour des motifs électoraux, c'est insupportable" |  | 
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  04.09.10 | 19h24  •  Mis à jour le 04.09.10 | 19h26 Des Roms et des avocats, des
  syndicalistes et des écologistes, des parents d'élèves, des gens du voyage et
  des militants de gauche : c'est une foule multiforme qui a défilé, samedi 4
  septembre, à Paris, contre la "politique du pilori" de
  Nicolas Sarkozy. Entre les cortèges classiques des
  syndicats et des partis politiques, en rangs serrés derrière la Ligue des
  droits de l'homme, beaucoup de manifestants reconnaissaient n'être pas venus
  manifester depuis longtemps. Des citoyens en colère, mais heureux de se
  retrouver ensemble pour dénoncer la politique "xénophobe" du
  gouvernement. Valérie Portet, membre du collectif de
  soutien aux Roms de Bobigny "Je suis institutrice à Bobigny et,
  cette rentrée, nous sommes sans nouvelles de deux élèves Roms qui sont
  inscrits à l'école. L'une d'elle a été expulsée. De fait, la police harcèle
  les Roms de Bobigny depuis le mois d'avril, on s'en est rendus compte car les
  enfants dormaient littéralement en classe. On leur faisait déplacer leur
  campement toutes les nuits ! Depuis, le camp où ils s'étaient installés a été
  brûlé par un jet de cocktail molotov, les enfants sont terrorisés, toutes
  leurs affaires ont brulé, ils ont tout perdu. Les Roms véhiculent déjà beaucoup
  de fantasmes, si en plus le gouvernement bafoue les lois européennes... Il
  faut mettre les politiques, de droite comme de gauche, face à leurs
  responsabilités, pour qu'on arrive à un autre regard sur cette population. Il
  faut résoudre les problèmes, pas en créer de nouveaux !" Alain Le Cleac'h, bénévole à France Terre
  d'Asile "Je milite à France Terre d'Asile,
  et nous ne sommes pas habitués des manifestations. Nous sommes acteurs de
  l'accueil des étrangers, nous travaillons en collaboration avec l'Etat. Mais
  nous avons des principes fondateurs, et l'accueil des immigrés en est un. La
  stigmatisation d'une population pour des motifs électoraux est insupportable.
  Et dans les faits, quoiqu'on en dise, la France continue d'accueillir des
  étrangers. C'est le discours qui est inacceptable, surtout quand on le porte
  pour détourner l'attention d'autres affaires en cours. D'habitude, ce genre
  de manifestations ne mobilise pas beaucoup, mais là, on voit bien que la
  manœuvre n'a pas fonctionné, beaucoup de gens ont été choqués." Alain Mikowski, avocat, membre du
  syndicat des avocats de France "Je suis là simplement pour défendre
  le respect du droit. On a des exemples très concrets où la justice est
  bafouée, comme dans le cas du braquage d'Uriage. Un juge rend un décision,
  elle est contestée par le ministre de l'intérieur, la ministre de la justice
  et même le président de la République ! Il y a une limite qui est en train
  d'être franchie. Je suis avocat en droits des étrangers et les lois sont
  chaque jour durcies : on a encore une loi Besson qui arrive en septembre. Et
  quand on fait des lois qui visent une population en particulier, comme c'est
  le cas avec les Roms, c'est tout simplement scandaleux. Pourquoi pas une loi
  anti-Algériens ou anti-Moldaves ! On cherche des boucs émissaires, voilà
  tout. Mais je suis optimiste : on manifeste aujourd'hui, demain on saisira le
  Conseil constitutionnel, la Cour européenne des droits de l'homme. Et on
  attend les prochaines élections." Vincent Chauvet, étudiant, militant aux
  Jeunes démocrates "J'étais à l'étranger cet été, il
  faut se rendre compte que la France est la risée du monde, on est sous l'œil
  attentif de la Commission européenne. Les valeurs fondamentales sont foulées
  aux pieds par le gouvernement. Quand on voit les attaques qui ont été portées
  contre la presse cet été, le lien fait entre immigration et délinquance, la
  dérive autocratique du pouvoir, on ne peut que s'indigner. Bien sûr, nous ne
  somme pas habitués à défiler avec des communistes ou des anarchistes ! Mais,
  dans le fond, je partage le constat de la Ligue des droits de l'homme, parce
  que c'est un constat de bons sens. Il faut en finir avec cette droite
  conservatrice et xénophobe, et pour ça, il faut rassembler tous les
  républicains." Nabil Wakim |  | 
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  pour des motifs électoraux, c'est insupportable" |  |