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Lutte contre la pauvreté :
l'ONU garde le cap de 2015 |
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Le Monde du 11 septembre 2010 "Nous sommes convaincus que les
Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) peuvent être atteints
même dans les pays les plus pauvres", affirment les dirigeants de la
planète dans le projet de déclaration finale qui devrait être adoptée à
l'issue du sommet. Pari audacieux. Dans ce document de 27 pages, dont Le
Monde a obtenu copie, le bilan des avancées réalisées au cours de la
dernière décennie apparaît très mitigé et la liste des obstacles à surmonter
pour être au rendez-vous en 2015 demeure titanesque. Le séisme financier qui a déstabilisé
l'économie mondiale a remis en cause dans nombre de pays une partie des
progrès réalisés. La crise alimentaire provoquée en 2008 par l'envolée des
prix des denrées agricoles a rappelé que la persistance de la faim dans le
monde constitue le plus sévère échec des politiques de développement. Alors
que la course aux terres arables dans laquelle se sont lancés plusieurs pays
- à commencer par la Chine - pour sécuriser leurs approvisionnements
alimentaires et la conversion de vastes superficies à la production
d'agrocarburants aiguisent le problème. L'impact du changement climatique
jusqu'alors peu pris en compte bouscule les scénarios imaginés pour atteindre
les OMD. "Nous reconnaissons que le changement climatique fait peser
de sérieux risques sur tous les pays, en particulier les pays en
développement" et qu'y "répondre est crucial" pour
préserver ce qui a été accompli, souligne la déclaration. Entre 1990 (année à partir de laquelle
sont mesurés les résultats) et 2005 (dernière année pour laquelle des chiffres
sont disponibles), le nombre de personnes vivant sous le seuil de l'extrême
pauvreté - soit 1,25 dollar de revenu par jour - est passé de 1,8 milliard à
1,4 milliard. La misère a, en pourcentage de la population, reculé sur tous
les continents à l'exception de certaines régions d'Asie. Mais pour atteindre
la cible, 500 millions de personnes doivent encore sortir de la pauvreté
d'ici cinq ans. La croissance rapide de la Chine et
d'autres pays émergents permettra peut-être d'y parvenir. Mais on sait déjà
qu'une division par deux du nombre de pauvres en Afrique subsaharienne ou en
Asie de l'Ouest est hors de portée. Personne ne s'en étonnera tant cet
objectif identique pour tous les pays, quelle que soit leur situation, a très
vite été jugé peu réaliste. Les ODM, qui comportent sept autres
chapitres couvrant l'accès universel à l'éducation primaire, la réduction de
la mortalité infantile et de la mortalité maternelle, la lutte contre les
grandes pandémies, ou encore la préservation de l'environnement, ont été
adoptés alors qu'il s'agissait de remobiliser la communauté internationale
sur les questions de développement et de solidarité internationale après des
années de désillusion. De ce point de vue, le résultat est positif. L'aide
publique au développement a atteint un montant record de 120 milliards de
dollars (94 milliards d'euros) en 2009, soit une hausse de 30 % par rapport à
2004. La dette des pays les plus pauvres a en bonne partie été annulée. Les engagements qui avaient été pris par
les pays du Nord n'ont toutefois pas été tenus et c'est ce que rappelle la
déclaration de New York en demandant aux bailleurs de respecter leur promesse
de "consacrer 0,7 % de leur produit national brut à l'aide publique
au développement d'ici à 2015 dont 0,51 % dès 2010". Cela
représentera un effort annuel de 35 milliards de dollars supplémentaires
d'ici à 2015. Les gouvernements du Nord sont invités,
dans les termes toujours pesés des textes onusiens, à "établir, dès
que possible, la programmation budgétaire" de ces dépenses. Les pays
favorables, dont la France, à l'instauration de "financements
innovants", comme la taxe sur les billets d'avion pour financer la lutte
contre le sida, sont parvenus à faire adopter leur approche puisque le texte
reconnaît la possibilité "d'explorer de nouveaux mécanismes
financiers", à condition qu'ils ne se substituent pas à l'aide
publique. Adoptés par 189 pays, les OMD sont aussi
une promesse des pays du Sud à placer le recul de la pauvreté et des
inégalités au coeur de leurs politiques. Le texte réaffirme que "chaque
pays est le premier responsable de son développement économique et
social". Mais ne va pas au-delà. Au regret de certains bailleurs qui
auraient aimé un accord aussi plus exigeant à l'égard des gouvernants du Sud.
Laurence Caramel C'est un trésor
inestimable. Le Cylindre de Cyrus, actuellement détenu par le British Museum,
est considéré comme la plus ancienne déclaration des droits de l'homme au
monde. Découvert en 1879, ce cylindre d'argile présente une proclamation du
roi de Perse Cyrus II, écrite après sa conquête de Babylone, en 539 avant
J.-C. © Marco Prins and Jona Lendering Le
Cylindre de Cyrus, conservé au British Museum. Depuis plusieurs mois, il était prévu que
le British Museum prête ce trésor archéologique à l'Iran. Mais après de
multiples reports du prêt, l'Iran a annoncé, dimanche 7 février, qu'il
rompait toute relation avec le prestigieux musée britannique. Hamid Baghai,
le responsable de l'Organisation iranienne du patrimoine culturel et du
tourisme, a même menacé, selon les les médias iraniens, de "porter
plainte contre le British Museum auprès de l'Unesco". A Londres, la célèbre institution
britannique a fait part, dans un communiqué, de sa "grande
surprise", disant avoir informé vendredi les Iraniens de son
intention de transférer le Cylindre de Cyrus à Téhéran "pendant la
deuxième quinzaine de juillet". "Le British Museum a tout le
temps agi de bonne foi et porte la plus haute estime à ces relations
jusqu'alors bonnes avec l'Iran. Il est à espérer que cette affaire puisse
être réglée le plus rapidement possible", ajoute le texte. "Nous avons reçu une lettre dans
laquelle ils disaient qu'ils ne pouvaient pas envoyer le cylindre du fait des
incidents de l'Achoura", rapporte de son côté M. Baghai, en
évoquant les affrontements meurtriers du 27 décembre entre forces de l'ordre
et partisans de l'opposition iranienne. Entre-temps,
Hassan Mohseni, responsable des relations publiques à l'Organisation
iranienne du patrimoine culturel et du tourisme, a indiqué qu'il n'y aurait
plus de visites d'équipes d'archéologues britanniques en Iran après la
rupture avec le musée. Les relations entre l'Iran et la Grande-Bretagne ont
connu un net refroidissement depuis juin et la réélection contestée du
président iranien, Mahmoud Ahmadinejad. Téhéran accuse Londres d'orchestrer
le mouvement de contestation des résultats de ce scrutin. |
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Le
Monde
du 11 septembre 2010 Lutte contre la pauvreté : l'ONU garde
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