| Réforme
    n° 3390 2010_11_04 Les châtaigniers du désert
 À la lumière du Désert
 Chemins
    spirituels Jeune
    femme qui a étudié la théologie pour le seul plaisir de démontrer
    l’inexistence de Dieu, Marie s’apprête à épouser Desmond Campbell,
    secrétaire d’État au commerce extérieur des États-Unis, quand survient la
    mort soudaine de son frère, pasteur dans un village des Cévennes. Elle
    découvre alors un monde qui la bouleverse. Impossible ici de révéler toutes
    les péripéties qui s’imposent à Marie, non plus que les multiples
    rencontres qui parsèment son histoire : avec l’aide d’un couple
    d’homosexuels, d’un berger, d’un pompier, d’un prêtre et le soutien des
    protestants, l’héroïne atteint son équilibre social et spirituel. « J’ai
    toujours eu le désir de rapprocher ce qui paraît inconciliable,
    admet Frédérique Hébrard. Cela me vient du temps de la débâcle. Nous
    avions un cousin, protestant très pratiquant que ma mère appelait “le
    cousin de droite”, avec lequel nous n’avions aucun contact. Alors que nous
    étions réfugiés à Montauban, cet homme est venu dire à mon père, André
    Chamson, qu’il possédait une maison en Lozère et la mettait à notre
    disposition, tout le temps que nous le désirions. Cela m’a fait comprendre
    que les dissensions politiques ou religieuses peuvent disparaître devant
    une grande cause ». L’union
    de la protestante Frédérique Hébrard et du catholique Louis Velle a
    longtemps symbolisé l’œcuménisme parmi les artistes français. « Nous
    formons en réalité un ménage à trois avec Jésus, pense Louis Velle. Il
    nous relie et nous permet d’être en communication avec les autres religions
    du Livre, puisqu’il était juif et que sa mère est particulièrement bien
    traitée par le Coran ; il est triste de constater l’ignorance qui
    prévaut d’une communauté spirituelle à l’autre et nous avons voulu montrer
    que, dans les Cévennes, les ruptures de jadis ont été dépassées. »
    Un point de vue partagé par son épouse : « Quand le personnage de
    Melchior suggère de boire à la mémoire de l’enfant caché dans les Cévennes,
    cela fait référence au fait que catholiques et protestants se sont unis
    pour protéger des juifs pendant l’Occupation. Je n’aurais pas pu écrire Les
    châtaigniers du Désert si je n’avais pas constaté une grande évolution
    dans notre région. » Cette volonté de dialogue inspire la plupart
    des protagonistes du téléfilm et, selon le pasteur Antoine Nouis, les
    relations entre le prêtre et la jeune femme protestante reflètent assez
    bien ce que l’on pourrait appeler un œcuménisme pratique et fraternel.  [ ... ] La
fiction ne prépare personne à traverser les drames, Elle
peut simplement dessiner un décor où s'exprime
l'espérance. 
  
                   
                   
        Frédéric Casadesus
 |   | La Vie n° 3402 du 11-17 novembre 2010Les châtaigniers du désert
 Marie de Walheim
    rentre tout juste des Etats Unis où elle vient de faire huit ans d’études
    de théologie … pour démontrer l’inexistence de Dieu. Problème : son
    fiancé américain est très croyant, et Johan, son frère bien-aimé, pasteur
    dans les Cévennes. Tout bascule quand il décède brutalement alors que Marie
    venait rendre visite sur cette terre chargée d’histoire … Ca commence comme
    une bluette, ça continue comme un thriller mâtiné de science-fiction, et ça
    s’achève dans une apologie de l’œcuménisme tellement angélique qu’elle en
    perd tout impact. Pour montrer sa stupéfaction devant ce monde étrange,
    Elodie Navarre traverse une partie du film les yeux écarquillés et la
    bouche ouverte. Ce qui lui donne l’aire passablement niais. Mais le
    téléspectateur finira peut-être dans le même état s’il arrive au bout de
    cette fiction au scénario brouillon. Dommage car le sujet de la grâce
    méritait un autre traitement. Seuls l’incroyable beauté des paysages et les
    seconds rôles bien interprétés donnent une raison de regarder ce téléfilm
    en deux parties réalisé par Caroline Huppert. Françoise
    Presles |