Pourquoi les protestants sont-ils encore ex - communiés
par l’institution « catholique » romaine ?

 

 

18 – 25 Janvier 2011 :
semaine de prière pour l’unité des chrétiens
Questionnements et témoignage

C’est un fait, les protestants ne sont pas admis à l’Eucharistie (= la Cène = la table du Seigneur) qui se trouve au cœur du culte dans la liturgie catholique romaine. Ils sont interdits de communion, et donc au plein sens du terme ex - communiés. Pourtant, peuple de baptisés comme eux, ne sommes-nous pas chrétiens, ni plus, ni moins qu’eux ?

Dimanche dernier 16 janvier matin, j'avais la responsabilité du culte au Temple de Valenciennes. Et il ne m'a pas été possible de taire la scandaleuse situation dans laquelle l'institution romaine nous place, nous protestants.

Cette année, tout particulièrement. En effet, la semaine de prière pour l‘unité des chrétiens 2011 qui s’ouvre demain (comme toutes les années du 18 au 25 janvier) est centrée sur la méditation de la quadruple persévérance des premiers chrétiens (Ac 2/42). Ils persévéraient « dans l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain et les prières ». Alors je pense que la Parole de Dieu sera fortement humiliée cette année par une méditation de ce texte: la mise en pratique sera sans suite concernant la fraction du pain. Les protestants ne sont toujours pas pour nos frères catholiques des chrétiens à part entière, avec lesquels on peut partager le pain de la Cène, symbole de christianité. Et recevoir du Christ le pain qui nourrit. Aucun argument ne peut justifier l’appropriation illégitime de la fraction du pain par l’Eglise romaine. Pourquoi n’autorise-t-elle pas l’intercommunion ? Pourquoi la concélébration du repas du Seigneur avec d’autres Eglises n’est pas pratiquée ? Enormité !!! Scandale qui perdure… C’est un fondamentalisme. Ce n’est pas la peine de prier pour quelque chose que nous devons réformer nous-mêmes : Dieu ne fera pas à notre place ce que nous devons faire nous-mêmes.

Et je ne vois vraiment pas, dans cette situation, ce que l'on peut dire sur un tel sujet : Se taire ! Prier ! Dire (pour relativiser, dans l'Eglise d'aujourd'hui, la pratique de la fraction du pain) que ce qu'ils ont fait, eux les premiers chrétiens, n'est pas ce que nous pratiquons de nos jours dans nos églises ! ... ou reconnaître que c'est, donné par notre Seigneur, ce qui évoque, aujourd’hui encore, profondément, notre « être en Christ », notre participation au « corps ce Christ » et notre unité en Christ... et agir en conséquence ! (lire notre partage biblique à Corinthe sur « l’être en Christ de l’apôtre Paul »).

Aussi j’ai préféré dire à mes frères et sœurs protestants : « A titre tout à fait personnel, je ne participerai pas cette année, moi-même, à la célébration de la semaine de prière à Valenciennes et Lecelles. Mais je vous invite à vous joindre à l’une ou l’autre des célébrations (ou aux deux) ». Nous avons suffisamment partagé ensemble, pendant presqu’une année, sur la Didaché. Et à l’occasion de notre voyage œcuménique en Grèce d’Avril 2010, sur la fraction du pain.

 

Dans le journal « Vers une Foi Adulte » (PENTECÔTE bulletin n°106 de l’Association Foi et Culture) notre amie catholique, Marie-Claire Lasbleis, dans son article « Que tous soient un » témoigne du moment que nous avons vécu en Grèce : « Moment de grâce aussi, notre Célébration du repas du Seigneur à Athènes. Nous avons célébré avec une liturgie élaborée par le Conseil Œcuménique des Eglises à Lima, très proche de la liturgie eucharistique catholique. Avons-nous célébré la Sainte Cène ? L’Eucharistie ?... Nous avons partagé fraternellement le pain et le vin du repas du Seigneur, en prononçant ses propres paroles, et Il nous a nourris de sa parole et de sa vie. Il était là parmi nous, j’en suis sûre ! Sois loué, Seigneur ! ».

Ce que nous avons pratiqué à 2000 Kms peut-être aussi réalisé, dans la simplicité de cœur, tout à fait localement, à cause de ce que nous vivons ensemble régulièrement. Pourquoi ne pas le faire simplement et plus fréquemment ? C’est qu’induit notre texte : « ils persévéraient dans la fraction du pain … »

Mais « la balle » est dans le camp des responsables catholiques.

En attendant, j’adresse à mes chers frères et sœurs catholiques toute ma sympathie pour cette cécité de l'institution et pour tous ceux qui sont atteints de cette même cécité. Que les chercheurs déploient tous leurs talents pour en trouver l’origine et y apporter remède. Que les artisans de la guérison soient nombreux, et qu'ils soient en bénédiction pour beaucoup !

Mais, ce n’est probablement pas la recherche théologique qui libérera d’une telle situation. Le Chef de l’Eglise romaine, ainsi que ses conseillers et ses cardinaux qui détiennent de lui leur pouvoir, devraient avoir honte de la position quasiment blasphématoire qu’ils maintiennent à l’égard de Christ, et de son Corps qu’est l’Eglise universelle en contestant l’identité chrétienne plénière des protestants tout en acceptant leur baptême. En cascade, les responsables régionaux et locaux (évêques et prêtes) sont maintenus sous la férule de Rome. Il faut obéir à l’autorité : le danger d’être dénoncé directement à Rome et sanctionné dissuade même les plus convaincus. Et aboutit à un maintien du statut quo. Pouvoir exorbitant !

Mais pourquoi tant de véhémence ? Il faut de la pugnacité et de la persévérance pour trouver les chemins qui conduiront à libérer nos frères et sœurs d’une emprise injuste sur les consciences et dans l’exercice du ministère pastoral.

    A moins que notre réponse ne soit : suis-je le gardien de mon frère ?!

Philippe Vernet

Retour en haut de page

 

 

 

Contester l’identité chrétienne plénière des protestants
tout en en acceptant le baptême qu'ils pratiquent :
Incohérence ? Auto - protection ? Auto –suffisance fondamentaliste ?
Conséquence d'un exercice du pouvoir, sans contre pouvoirs ? 
A vous de le dire, et de protester auprès de qui de droit ...