|  | Stéphane Hessel,
  l’indigné mondialisé |  | 
|  | LEMONDE | daté du
  28 09 11 | C'est l'histoire
  merveilleuse d'" un vieux bonhomme de 93 ans ", comme il
  aime à se présenter. Stéphane Hessel, ancien ambassadeur, ancien déporté,
  ancien combattant de la France libre, écrivain et poète, s'est mué en un
  véritable globe-trotteur. Aujourd'hui, son
  agenda ressemble à s'y méprendre à celui d'un chef d'Etat. En septembre, il
  était les deux premiers jours en Espagne, à Madrid puis à Barcelone, pour des
  conférences liées au succès phénoménal de son libelle Indignaos ! Il a
  fait salle comble devant des milliers de jeunes. Le 11 septembre, il était en
  Slovénie, pour la commémoration des attentats du World Trade Center, comme il
  y a dix ans, auprès de son ami Milan Kucan, l'ex-chef d'Etat de cette petite
  République prospère. Sur place, Dvignite Se ! est un des cinq
  best-sellers de l'année. Le lendemain, il s'est rendu en Scandinavie, pour le
  lancement de l'édition suédoise (Säg Ifran !) de son opuscule. " Tant que je
  suis encore capable de marcher, de parler, de comprendre ce qui se passe,
  j'estime qu'il faut être responsable. Tant que l'on peut avoir une influence,
  il faut en profiter ", a-t-il expliqué à la télévision
  suédoise. " Je suis très surpris par la façon dont ce petit livre de
  30 pages a fait son chemin à travers la France, mais aussi l'Allemagne,
  l'Italie, l'Espagne, le Portugal, le Japon, la Corée du Sud, le Canada,
  l'Australie, le Brésil, l'Argentine... Cela veut dire que notre société
  mondiale est interdépendante ", a-t-il ajouté. Jusqu'au 30
  septembre, il est à New York, pour assister à la demande d'adhésion de la
  Palestine à l'ONU - une cause qu'il défend -, mais aussi pour assurer la
  promotion de Time for Outrage, vendu 10 dollars (7 euros). Indignez-vous
  ! avait déjà été traduit dans l'hebdomadaire britannique de gauche, The
  Nation, en mars, puis publié en Angleterre. Dans la version américaine,
  Stéphane Hessel a souhaité ajouter quelques mots sur la gouvernance mondiale,
  un hommage à Benjamin Franklin et des explications sur son engagement pour la
  Palestine qu'il entend mener de front avec son attachement pour Israël, ce
  qui peut être considéré comme la quadrature du cercle de l'autre côté de
  l'Atlantique... Depuis sa parution
  en France le 20 octobre 2010, jour du 93e anniversaire de Stéphane Hessel, Indignez-vous
  ! s'est déjà vendu à plus de 2,1 millions d'exemplaires dans l'Hexagone
  et plus d'un million d'exemplaires dans le reste du monde. Et surtout, le
  flux des ventes demeure régulier. " Il n'y a pas de pays où il y a eu
  un véritable échec, et les raisons du succès varient d'un pays à un autre
  ", observe Arabella Cruse, l'agent qui l'a vendu dans les pays
  scandinaves, mais aussi aux Pays-Bas et en Roumanie. De plus, partout où
  Stéphane Hessel passe, les ventes décollent après sa prestation. "
  S'il était venu à Amsterdam, j'en aurais vendu 100 000 exemplaires ",
  affirme l'éditeur hollandais. Dans le sillage d'Indignez-vous
  !, d'autres ouvrages de Stéphane Hessel se vendent comme des petits
  pains. A commencer par Engagez-vous !, un livre d'entretien avec
  Stéphane Hessel, paru en mars aux éditions de l'Aube, et qui a déjà dépassé
  les 100 000 exemplaires. Les maisons d'édition étrangères achètent souvent
  les deux livres : huit contrats pour des traductions de ce deuxième opus ont
  déjà été signés. Au risque de tuer
  la poule aux oeufs d'or, deux nouveaux titres paraissent ces jours-ci. Tout
  d'abord, Le Chemin de l'espérance, un dialogue entre Edgar Morin et
  Stéphane Hessel qui sort en librairie le 28 septembre, aux éditions Fayard
  (64 p., 5 euros). Les deux nonagénaires les plus en forme du moment partagent
  une volonté commune : " Enoncer une voie politique du salut public.
  " Le 6 octobre, sera
  aussi publiée une nouvelle biographie de Stéphane Hessel, Tous comptes
  faits... ou presque, chez Libella Maren Sell (200 p., 18 euros). Ce
  projet a débuté au printemps 2010 avant le succès d'Indignez-vous !,
  explique Maren Sell, qui avait été l'éditrice de son père Franz Hessel. Le
  souhait est de raconter les derniers engagements et les rencontres récentes
  du diplomate-poète. Pour justifier cette avalanche éditoriale, Stéphane
  Hessel explique : " Le succès m'oblige. "  Alain Beuve-Méry LEMONDE | daté du
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