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|  | © Le Monde Le pape invite chaque paroisse
  à l’accueil Plusieurs
  dignitaires, dont le grand rabbin de France, exhortent les fidèles au "
  sursaut " Le pape François a une nouvelle fois bousculé l'Europe sur la question
  des migrants. Lors de la prière de l'Angélus, à Rome, dimanche 6 septembre,
  il a appelé « chaque paroisse, chaque communauté religieuse, chaque
  monastère » du continent à accueillir une famille de réfugiés - les deux
  paroisses du Vatican seront parmi les premières à s'y plier. L'ancien
  archevêque de Buenos Aires, dont le premier déplacement, en juillet
   2013 après son élection à la tête de l'Eglise catholique avait été pour
  l'île italienne de Lampedusa, porte d'entrée en Europe de nombreux migrants,
  avait aussi pressé l'Union européenne d'agir lors de son discours de novembre
  2014 devant le Parlement européen : « On ne peut tolérer que la mer
  Méditerranée devienne un grand cimetière ! » avait-il lancé devant les
  eurodéputés. Cet
appel venu du Vatican, au moment où des milliers de
réfugiés étaient accueillis en Allemagne et en
Autriche, intervient alors qu'un débat avait commencé
à poindre dans les rangs de l'Eglise française. Jeudi,
Jean-Michel di Falco Léandri, évêque de Gap, avait
dans un communiqué exprimé sa
« honte », après la publication de la
photo du corps sans vie du petit Aylan. Son interpellation mettait
notamment en cause les « chrétiens prompts à
descendre dans la rue pour d'autres causes mais semblant ignorer cette
tragédie ». « Mais qu'est donc devenue La
Manif pour tous ? Si elle est pour tous, elle est aussi pour les
migrants ! » ajoutait-il. « La France, terre d'asile » Le lendemain, la Conférence des évêques de France avait appelé « tous
  les catholiques et hommes de bonne volonté à apporter leur soutien et à
  ouvrir leur cœur vers leurs frères-migrants -afin que leur errance vers une
  meilleure vie ne les amène plus à la mort ». Si l'Eglise a jusqu'ici été
  plus discrète sur ce sujet, si central aux yeux du pape François, qu'elle ne
  l'avait été contre le mariage pour tous, elle n'est pas pour autant inerte.
  Des diocèses participent déjà à l'accueil de familles. Vendredi, le cardinal
  André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a indiqué avoir écrit aux prêtres de
  la capitale « pour que les chrétiens se mobilisent encore plus et
  prennent part réellement à l'accueil de ces réfugiés. Tout le monde ne peut
  pas faire des choses extraordinaires, mais tout le monde peut faire quelque
  chose ». De son côté Haïm Korsia, grand rabbin de France, a lui aussi appelé
  dimanche à « un sursaut civique et humain " pour "
  que des solutions soient trouvées au plus vite " pour les
  réfugiés. " La France, terre d'asile et d'accueil, la France,
  berceau des droits de l'homme, ne peut fermer les yeux sur ces femmes et ces
  hommes qui échouent aux portes de nos frontières avec, pour seul espoir,
  celui de vivre », a-t-il dit lors de la cérémonie à la mémoire des
  martyrs de la déportation, à la synagogue de la Victoire, à Paris. Cécile Chambraud © Le Monde |  | 
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