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Les chemins de l’Exode :
étude biblique 2 : le livre de l’Exode
Chapitres 1 à 4

Moïse, fils de …

sauvé des eaux,
plus tard, en exil à Madian

Tablette néo babylonienne relatant
la légende de la naissance de Sargon

Musée du Louvre
naissance de Sargon d’Akkad, doc. AO7673

 

 

 

 

Le récit de la naissance de Sargon d’Akkad 2334 – 2279 av. JC, fondateur de l’empire akkadien, repris dans l’Exode pour évoquer la naissance de Moïse

 

 

 

 

 

 

Le livre de l’Exode : chapitres 1 à 4

3ème partie : Chapitre 2
versets 1 à 10 : Moïse, sauvé des eaux
versets au à 22 : quelques aspects de sa vie avant sa vocation

Les chapitres 2, 3 et 4 vont aborder la vocation de Moïse.

Le chapitre deux nous indique que Dieu s’est décidé à intervenir (2, 23 à 25). Le récit laisse entendre que Dieu intervient pour deux raisons :

-          L’attachement du peuple à l’Egypte. Ils veulent vivre mais le clan des défaitistes l’emporte sur le clan des résistants. Le peuple est démoralisé par ce qu’on lui fait subir. Mais, a-t-il conscience d’être un peuple ? Ils préfèrent s’enfoncer dans leur statut misérable que de se révolter … Ici au moins leurs besoins élémentaires sont satisfaits. Pas d’idéal, pas de front uni dans la persécution.

-          Ils sont incapables de soulever, de rejeter le poids de la servitude. LE récit de l’Exode laisse entrevoir que sans l’intervention de Dieu il n’y aurait pas d’issue pour Israël.

Pourquoi Dieu intervient-il ?

Il semblerait que cela soit motivé par son amour, par sa compassion. Le verset 25 du chapitre 2 dit que « Dieu regarda son peuple et qu’il les connut ». Segond a traduit : il en eut compassion. Dieu qui avait fait alliance avec Abraham reprend l’initiative. Il entend les cris, voit leur misère, perçoit les soupirs.

L’auteur du récit insiste sur le côté proche de Dieu, sur sa sensibilité, son attention aux misères humaines. Il entend …, Il voit….

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Dieu choisit un enfant chapitre 2, 1 à 10

Moïse nait dans la famille de Lévi :

-          Lévi, son arrière grand-père, vécut 137 ans,

-          Kehath, son grand-père, vécut également 137 ans,

-          tandis qu’Amram, son père, vécut 133 ans.

La mère de Moïse, Jokebed, est aussi fille de Lévi et tante de son mari Amram.

Face au décret de Pharaon, ils cachent leur enfant pour éviter qu’il soit mis à mort. Ce récit qui consiste à placer l’enfant dans un berceau qui va dériver sur le Nil n’est pas sans rappeler la naissance de Sargon, fondateur de l’empire Akkadien, en Mésopotamie et qui vécut entre 2334–2279 av. JC. L'histoire de sa naissance est la suivante : sa mère était une grande prêtresse et n'avait pas le droit d'élever d'enfant. Elle déposa celui qu'elle venait de concevoir dans une corbeille en roseaux enduite de bitume et le confia au fleuve. Il fut sauvé par un jardinier du nom d'Aqqi qui l’adopte comme fils. Cet enfant est aimé de la déesse Ishtar et il va accéder au trône pendant 56 ans. L’histoire de Moïse y ressemble.

Bien qu’Israël soit un petit peuple asservi, il est aimé de Dieu comme les autres peuples. Dieu suscite en son sein un élu, un homme mis à part pour une mission spécifique. Mais sa naissance sera différente de celle des autres … Mais à la différence de Sargon il ne sera pas un grand de ce monde mais un serviteur du Dieu vivant.

Le récit de sa « dérive sur le fleuve » n’est pas aussi sans évoquer le déluge (Genèse chapitres 6 à 9).

Les parents usent d’un stratagème pour protéger leur enfant. Sous le regard de Myriam l’enfant est confié au Nil. Selon la tradition juive, Bethya, la fille de Pharaon, recueille l’enfant. Flavius Josephe l’appelle Thermakis. Eusèbe le désigne par le nom de Merris. Moïse sera hébreu par sa mère et égyptien par sa mère d’adoption.

Bethya avait-elle une sympathie pour les hébreux ou était-elle opposée au meurtre des enfants, nul ne le sait ?

Pour le nourrir la princesse accepte de la confier à une nourrice. Et ainsi Moïse va passer les premières années de sa vie dans sa famille. Il recevoir en tant que Fils de Prince une éducation égyptienne de haut niveau (sciences, lettres, arts, …).

Sur la construction du berceau flottant disons encore que l’on peut y voir une démarche de foi des parents ou un pari fou sur l’insensé, l’improbable, la dernière chance.

Dans ce désespoir l’action de Dieu se manifeste.

L’amour des parents, les larmes d’un enfant, le vent et le courant du Nil, et la fragilité d’un enfant face à Bethya vont transformer le destin de Moïse.

L’histoire est écrite en insistant sur les interventions de La Providence. Dans la Bible c’est action inconnue, non discernable a priori, cachée de la Sagesse de Dieu dans une vie humaine.

La convergence de détails anodins tisse une histoire :

-          l’enfant est beau (verset 2), il attire le regard,

-          l’amour maternel est là, image de l’amour de Dieu (v. 2),

-         la vigilance et l’attention d’une sœur pour son frère favorise la démarche (v. 4)

-       mettre l’enfant sur le Nil à l’heure où vient la fille du roi est un choix judicieux

-          le regard

-          la curiosité

-          et l’intervention de la sœur de Moïse (v. 7 à 10)

-      Moïse reçoit un nom : Moshe. Aujourd’hui on considère que son nom est d’origine égyptienne et veut dire « issu de », né de …, « fils de … » sans la forme MESU que l’on retrouve dans RAMSES (RA-MESES, fils de RÂ) ou THOUTMES (TOUT-MOSES, fils de TOTH). Il devient pour la princesse comme de … « Tiré des eaux », Fils du Nil ?

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Quelques évolutions de Moïse avant sa vocation chapitre 2, 11 à 22

Nous ne savons rien de son enfance ni de son adolescence. Si ce n’est que le futur libérateur est élevé à la cour de Pharaon … Il y est bien caché. On pense qu’il a été l’un des élèves de l’université d’Héliolopolis.

La vie de Moïse dans la Bible est présentée en 3 étapes :

-          40 ans à la cour de Pharaon. Actes 7, 23 commente qu’alors il compte sur ses forces

-          40 ans à Madian (Actes 7, 30 et Exode 7, 7), où il découvre qu’il n’est rien

-          40 années dans le désert (Actes 7, 36. Là Moïse voit Dieu agir.

Les versets 11 à 22 du chapitre 2 de l’Exode nous présentent brièvement quelques évolutions dans la vie de Moïse :

1.  Moïse est homme qui prend des responsabilités qui peuvent être redoutables. Il voit les travaux lourds et pénibles … il refuse l’acte de violence et frappe l’égyptien (frapper, c’est tuer). Moïse croit que cela passe inaperçu.

2.      v. 13 à 15 Deux hébreux se querellent mais son arbitrage est refusé. Moïse fait preuve d’esprit chevaleresque. Ici il devient libérateur des faibles et des opprimés. Un justicier.

3.      Mais Il n’est pas reconnu par ses frères et il s’enfuie. v. 16 à 20. dans ce temps d’exil, Moïse découvre 3 choses :

-          le renoncement : il ne sera plus fils de la fille de Pharaon

-      l’acceptation d’un statut de vie différent : plus de vie aisée, facile, mais une vie vécue dans l’ombre, loin de des richesses

-        une vision juste de la véritable richesse. Il va apprendre là aussi à renoncer à lui-même

Dans ce passage du chapitre 2, v. 11 à 25, Moïse commet un crime. Les égyptiens fiers de leur supériorité considéraient les étrangers comme inférieur. Mais tuer l’égyptien était grave. L’histoire de Moïse qui fuit un Pharaon couronné n’est pas sans évoquer l’histoire de la fuite hors d’Egypte de Sinuhe l’Egyptien aux alentours du 2ème millénaire av. JC où il épousera la fille d’un bédouin et devint le leader du peuple. Le récit de Sinuhe, récit de fiction égyptien date du début du Moyen Empire. Cette autobiographie romanesque nous est livrée par l'intermédiaire de plusieurs documents, postérieurs au texte original et simplifiés. L'un des points principaux de l'histoire de Sinuhe en est la description de l'Egypte et de sa société opposée à la Palestine, pays de nomades qui n'en était qu'aux débuts de l'urbanisation.

 

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