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Les chemins de l’Exode :
étude biblique 3 : le livre de l’Exode
chapitres 5 à 13

La sortie d’Egypte – les plaies

Détail d’un parchemin Hagaddah
Enluminure – British Museum

Moïse et Aaron

devant Pharaon

des sauterelles (=criquets)
volent un peu partout … !!!

 

 

 

 

 

Exode chapitres 1 à 4

Introduction : Le Dieu d’Israël s’oppose au pouvoir de Pharaon, dieu d’Egypte

Demande juive de célébration d’une fête pour YHWH

Après avoir lutté avec Dieu au Sinaï, Moïse répond à l’appel et retourne en Egypte.

Moïse et Aaron se retrouvent devant le peuple et devant Pharaon (4, 29 à 7 , 13). Les anciens du peuple sont convoqués (4, 29). Moïse transmet à Aaron ce qu’il a entendu de Dieu. D’abord le peuple est enthousiaste (4, 30-31). LA foi semble avoir jailli. Une foi basée sur la connaissance de la Parole de Dieu (=ce qu’il a dit). Ils ont semble-t-il confiance en Lui. Et ils s’inclinent devant Lui.

Les deux représentants du peuple se rendent chez Pharaon (5, 1 à 21). La première entrevue (5, 1 à 4) est suivie d’une aggravation (5, 5 à 21). Aaron et Moïse demandent (v. 1 et 3) la célébration d’une fête (ancêtre du Shabbat) pour YHWH. En fait ils ne demandent pas. Ils imposent au nom de YHWH.

Refus de Pharaon de se voir imposer le pouvoir du Dieu d’Israël

Quelqu’un s’oppose au pouvoir de Pharaon. Quelqu’un ordonne la cessation du travail. Pour Pharaon, il faudrait accepter une autorité autre que lui. Difficile quand on croit n’obéir à personne. [Il est Dieu°.

Le verset 2 tombe : « Qui est l’Eternel ? » Le Pharaon refuse ; ce Dieu est inconnu. Il en conclut que les deux chefs du peuple détournent Israël de sa mission (verset 4).

La conséquence s’impose (5, 5 à 21). Les travaux sont renforcés. Ils fourniront autant de briques mais se procureront eux-mêmes la paille. (versets 1é et 13). L’encadrement de la garde de Pharaon va se faire plus dure (versets 8 et 9).

Les contremaîtres israéliens protestent (versets 19 et 20). Pharaon les traitent de paresseux et ils s’en prennent à Moïse et Aaron (versets 20-22).

La vie était difficile ; elle l’est plus encore. Pharaon est atteint dans son pouvoir et sa richesse, son appareil économique est mis en cause. Les juifs doivent comprendre que la situation égyptienne n’avait rien de paisible. Ils s’en étaient pourtant accommodés.

Découragement de Moïse – Dieu renouvelle ses promesses

Il s’en suit un nouveau dialogue avec Dieu (5, 22 à 6, 8) marqué d’abord par le découragement (5, 22- 23). Dans dette partie nous avons sous les yeux un nouveau récit de vocation de Moïse (6, 2 à 13). Il semblerait que e récit soit issu de la tradition sacerdotale. Mais une chose est certaine : Moïse est découragé (5, 22-23). Dieu renouvelle alors sa promesse (6,1ss), il se révèle à nouveau. Plusieurs choses sont dites à Moïse : Je suis le dieu puissant, je suis le de Dieu de Jacob, Isaac et Abraham, j’ai fait alliance avec ce peuple, je suis le Dieu saint, j’ai entendu, je n’ai pas oublié, je vais accomplir mes promesses. Cela se fera en trois temps :

-          je vais vous affranchir (verset 6)

-          je vais vous attirer à moi (verset 7)

-          je vais vous donner Canaan (verset 8)

Ici le peuple n’écoute pas Moïse, leur esclavage est trop dur. Au verset 10 Dieu demande à Moïse de parler au peuple et à Pharaon. Moïse (verset 11) dit que cela est inutile. Il ne sait pas parler.

Moïse et Aaron envoyés vers Pharaon : la confrontation arrive

-          nouvel ordre de marche (6, 10-11)

-          recul de Moïse (6, 12 à 30)

-          nouvelles promesses (7, 1 à 7)

-          la confrontation arrive (7, 8 à 12)

L’insertion ici, avant cela, d’une généalogie de Moïse et Aaron atteste qu’il a continuité dans l’œuvre de Dieu, au fil des générations (6, 14-27)

Cette généalogie est incertaine et vise uniquement à établir la continuité de l’œuvre de Dieu depuis les patriarches. Trop courte elle ne recoupe pas les 400 ans. Elle est très marquée par des références à des noms égyptiens. La filiation de Lévi est étudiée.

Les récits des plaies sont structurés suivant 2 schémas

Tous les récits relatifs aux plaies (entre 7, 14 et 10, 29) sont structurés à peu près de la même manière. Analogues, ils différent cependant dans une analyse approfondie. La longueur du récit est variable : la première plaie compte 11 versets, la troisième en compte seulement 4.

Le vocabulaire est assez varié. Le mot que nous avons traduit par plaie correspond à plusieurs expressions hébraïques :

-          hot, traduit par signe en 8, 19 et 10, 1-2

-          mophet, traduit par prodige en 11, 9-10

-          plaie, qui du verbe nagaf, secouer, battre, frapper en 9, 14

-          il y a encore le terme de plaie associé à coup, qui vient d’un verbe qui signifie toucher, atteindre, donner un coup, rencontré en 11, 1.

En français il n’est pas toujours possible de restituer ces variantes. Il en va de même pour les expressions « s’endurcir » ou « s’obstiner », attribuées à Pharaon, qui rejoignent deux termes hébreux, l’un signifiant « tenir ferme et dur » (8, 15, 9, 12, 10, 20) ou « être lourd », « s’appesantir » en 8, 11 et 9, 7).

S’il y a des versets qui se ressemblent globalement, avec des différences internes, il y a deux types de schémas généraux :

1.       le premier schéma, bref, se retrouve dans les plaies 3 et 6 :

-          ordre de Dieu

-          pour qu’une plaie vienne

-          elle apparaît

-          les magiciens ne peuvent agir

-          le cœur du Pharaon s’endurcit,

-          mais il n’écoute pas

2.       le 2ème schéma est plus long (voir 4ème et 5ème plaie)

-          ordre de Dieu

-          Moïse doit demander de laisser partir le peuple

-          Sinon il y aura plaie

-          La menace est exécuté

-          Moïse et Aaron sont convoqués devant Pharaon

-          Discussion pour faire cesser la palie, il ya des conditions

-          Fin de la plaie

-          Mais Pharaon s’endurcit et ne respecte pas sa parole.

Parfois les deux sont combinés. Il y a sans doute des traditions diverses regroupées pour obtenir nos récits. On y discerne l’action du Dieu de l’Alliance et la rédaction sacerdotale. Si l’on se réfère aux travaux de M. Moth il est possible de distinguer que la 3ème et 4ème plaie sont les variantes d’une même histoire racontée de deux manières, selon deux traditions indépendantes :

-          la tradition sacerdotale parle de moustiques 8, 12 -15

-          la tradition du Dieu de l’Alliance (Yahviste) parle de mouches venimeuses (8, 16-28).

Le chiffre 10 n’est peut-être donc pas issu de la rédaction primitive mais le résultat d’un travail final d’organisation des plaies. D’ailleurs les psaumes 78 et 105 n’en énumèrent pas 10. Le psaume 78, 44 à 51 en énumère 7 ; le psaume 105, 26 à 36, 7 ou 8 selon que l’on compte pour une ou deux celles rappelées dans le verset 31.

 

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