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Les chemins de l’Exode :
étude biblique 4 : le livre de l’Exode
chapitres 14-18, 19-20, 24, 32-34

Au cœur de l’Exode :

L’Alliance de Dieu avec Israël

Le traité de Qadesh conclue entre les Hittites et les Egyptiens, en hiéroglyphe sur les murs du temple de Karnak

Ce pacte mutuel, dit « de la paix éternelle », premier traité international connu de l'histoire, se présentait sous la forme d'une grande tablette d'argent gravée, et proposait "Fraternité et belle paix" Ramsès ordonna que ce texte fût aussi gravé sur ces murs
(- 1259 avant JC)

 

 

à 3 km au Nord du temple de Louxor, Egypte

 

 

Etude biblique 4 : le livre de l’Exode

Au cœur de l’Exode : l’Alliance de Dieu avec Israël
Chapitres 14-18, 19-20, 24, 32-34

1ère partie :
Les récits bibliques d’Alliance et les textes des peuples de l’Antiquité

Dans la Bible il est plusieurs fois question d’Alliance. Les récits d’Alliance qu’on y trouve ressemblent beaucoup aux textes retrouvés sur des stèles ou des tablettes de l’Antiquité.

Traités d’alliance mentionnés dans la Bible

Dans la Bible elle-même certains textes nous surprennent. Par exemple dans Josué 9 l’alliance obtenue, par la ruse, par les Gabaonites avec le peuple d’Israël. En règle générale on ne considère pas comme alliance une situation où un peuple réduit l’autre en esclavage …

Pour évoquer cette notion d’alliance l’hébreu emploi un mot : Bérit. Il peut recouvrer deux significations. D’abord l’alliance entre deux personnes ou puissances de forces égales. On peut alors parler  d’alliance paritaire. Mais il s’utilise aussi pour évoquer l’alliance d’un fort et d’un faible. Nous ici sur le terrain de ce que notre féodalité du Moyen Age appelait le rapport suzerain – vassal.

L’alliance établit des devoirs réciproques, consignés dans un traité. Une cérémonie concrétise l’alliance, et il ya serment solennel qui est prêté. La Bible évoque des alliances paritaires et des alliances de vassalité :

-          Exemples d’alliance paritaire :

David et Jonathan (1 Samuel 18, 1 à 4) ; Hiram et Salomon (1 Rois 5) ; entre Abraham d’une part et Eshkol et Aner d’autre part (Genèse 14) ; Abraham et Abimélec (Genèse 21, 22 – 34) ; Jacob et Laban (Genèse 31, 43-55).

-          Exemples d’alliance de type suzerain – vassal :

Entre Israël et les Gabaonites (Josué 9, 3 – 21 et 2 Samuel 21, 1 – 14) ; celle entre les rois de Juda et Nébucadnetsar (2 Rois 23, 29 à 25, 30, 2 Chroniques 36, 13)

Le traité de vassalité du livre de Josué est intéressant. On y trouve :

-          les motivations : la peur de l’extermination

-          les tractations (versets 3 à 14)

-          les clauses ((v. 15 et v. 21)

-          la valeur du serment : ni mensonge, ni désobéissance ne pourrons le rompre

-          la durée de validité : « perpétuité » ; 250 ans plus tard il existe encore (voir 2 Samuel 21)

-          Malédictions importantes en cas de rupture

Les traités d’alliance rencontrés dans la Bible sont du même type que ceux établis, à la même époque entre états.

Traités d’alliance contemporains établis par les Hittites

On a retrouvé des traités d’alliance Hittites dans l’Est de la Turquie (20 traités d’Alliance datant des 14ème et 13ème siècles avant Jésus-Christ). Ils se présentent selon un schéma type :

-          Un préambule : le suzerain s’y présente et annonce sa puissance

-          Un prologue historique : on y annonce les relations entre partenaires avant la signature du traité

-          Les clauses : il s’agit des devoirs du vassal qui s’engage à être loyal

-          Conservation du traité : on précise où seront conservées les tablettes (temple du suzerain et du vassal, par exemple). Ainsi le traité est placé sous le regard des dieux. De plus, le traité doit être lu en public une fois par an.

-          Les dieux comme témoins : ils sont invités à être témoins et à veiller au respect du traité

-          Les bénédictions / malédictions : les dieux sont chargés de bénir le vassal si il est fidèle et d’appliquer la malédiction dans le cas contraire.

Dans ces traités les rois cherchent à s’enrichir. Des biens précieux sont confisqués, un tribut annuel est versé, une main d’œuvre est fournie, des soldats aussi.

Les territoires voisins soumis sont des zones tampons en cas de guerre. Les vassaux doivent soutenir les suzerains en cas de guerre. Le suzerain peut, réciproquement l’aider en cas de guerre. Le vassal ne peut contracter d’autre alliance.

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