Le mot du mois

 

 

Evangile de Jean15/9-21

Comme le Père m'a aimé, moi aussi, je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.

Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi j'ai gardé les commandements de mon Père et je demeure dans son amour. Je vous ai parlé ainsi pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète.

Voici mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés. Personne n'a de plus grand amour que celui qui se défait de sa vie pour ses amis. Vous, vous êtes mes amis si vous faites ce que, moi, je vous commande. Je ne vous appelle plus esclaves, parce que l'esclave ne sait pas ce que fait son maître. Je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai entendu de mon Père.

Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis et institués pour que vous, vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure; afin que le Père vous donne tout ce que vous lui demanderez en mon nom.

Ce que je vous commande, c'est que vous vous aimiez les uns les autres. Si le monde vous déteste, sachez qu'il m'a détesté avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui lui est propre. Si le monde vous déteste, c'est parce que vous n'êtes pas du monde, alors que, moi, je vous ai choisis du milieu du monde.

Souvenez-vous de la parole que, moi, je vous ai dite : L'esclave n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre.

Mais tout cela, ils vous le feront à cause de mon nom, parce qu'ils ne connaissent pas celui qui m'a envoyé.

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Demeurez dans mon amour…

Le rythme de nos vies en ce début de XXIe siècle est trépidant. Travail, famille, vacances, loisirs, relations avec les amis… sans oublier les risques de chômage, la maladie, le décès brutal d’un proche, la séparation…

Nous sommes emportés dans un rythme de vie qui s’impose à nous, alors que nous croyons l’avoir choisi. Mais dans ce tourbillon, heureux pour certains, infernal pour d’autres, n’avons-nous pas à nous arrêter et à réfléchir à l’essentiel ?

La communauté johannique, à laquelle Jésus s’adresse ici, est tourmentée, rejetée, mal aimée, brisée par des oppositions. Ses membres s’interrogent : avons-nous raison de croire ?

La réponse arrive très simplement : Demeurez dans mon amour…

Notre plus grande difficulté dans la foi chrétienne est peut-être celle là. Réaliser que nous sommes aimés de Dieu, ne pas en douter et nous le rappeler à chaque instant. Notre monde est loin d’être parfait, mais si chaque matin nous nous levons sous le soleil, c’est parce que Dieu croit encor que la vie humaine en vaut la peine !

Comment essayons-nous de vivre cet amour de Dieu ? En le remerciant ? En lui remettant toutes choses ? Certes ! Mais cela n’est que le début du chemin. Si nous arrivons à comprendre, ne serait-ce qu’un tout petit peu, l’immensité de son amour, qu’en faisons-nous ? Comment cet amour nous conduit-il à la rencontre des autres ?

Car voilà, l’Évangile nous ramène toujours à l’autre, aux autres… à ces autres comme nous-mêmes que nous n’arrivons pas à aimer ! Nous les jugeons trop différents, pourtant, ils sont eux aussi aimés de Dieu. Ils nous rappellent que Dieu accepte aussi en nous les côtés les plus sombres.

Notre amour est volage, instable et changeant. Il dépend souvent de notre humeur, de nos sentiments, des circonstances et des succès. L’amour divin ne dépend que de lui-même. Sa décision de m’aimer est éternelle. Ainsi, par définition, l’amour de Dieu est constant et toujours fidèle.

Plus nous serons conscients de son amour, de ses bénédictions et de sa volonté aimante envers nous, plus nous y répondrons avec constance, dans une attitude, une position de don de soi plein de reconnaissance. Nous demeurons dans l’amour de Dieu quand notre amour apprend à dépendre de plus en plus du sien et nous aide chaque jour à accepter et à vivre ce qui nous est le plus difficile.

Demeurez dans mon amour…  Que cette interpellation de Dieu, renouvelée aujourd’hui, soit notre mot d’ordre individuel et communautaire au moment de la reprise de nos diverses activités !

Frédéric Verspeeten

 

 

Octobre 2008