Pierre Valdès (~1140-~1217)

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Riche bourgeois de Lyon, Pierre Valdès ou Valdo se convertit vers 1175 et connaît la double vocation de pauvreté et de prédication. Il quitte son métier, sa famille, sa cité, fait traduire la Bible en langue vulgaire et en fait établir des copies. Il prêche l'Évangile et groupe à ses côtés un certain nombre de partisans pour mener avec eux la vie communautaire des premiers chrétiens. Méprisés par les uns comme des sortes de fous, injuriés comme prêchant l'Evangile sans ordre, les Vaudois sont excommuniés au concile de Vérone en 1184. Ils progressent quand même et se dispersent dans les régions les plus diverses : Dauphiné, Languedoc, Provence, Italie du Nord, Lorraine, Allemagne et jusqu'en Bohême, où meurt Valdès.

Interdite par l'archevêque de Lyon, condamnée par le concile du Latran, l’œuvre de Valdo se poursuit malgré de nombreuses persécutions.

Au XVIe siècle, à la suite d'entretiens avec Farel, Oecolampade et Bucer les Vaudois se rallieront à la Réforme en 1532. C'est pourquoi, de nos jours, les Eglises vaudoises du Piémont, en Italie, sont des églises de type réformé.

 

 

 

 

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John Wyclif (~1328-1384)

 

 

Né d'une famille de petite noblesse dans le Yorkshire, John Wyclif étudie puis enseigne à l'université d'Oxford. Maître en 1358, maître ès arts en 1361, docteur en 1372, ce brillant oxonien a reçu une solide formation scientifique et philosophique avant de s'engager dans une réflexion théologique novatrice.

Wyclif prend résolument parti pour le réalisme contre le nominalisme dans un débat qui reste vif à son époque. Il milite pour un retour à la Bible et à l'augustinisme et publie De domino divino (1375), De officio regis, De veritate scripturae (1378), De potestate papae (1379). Pour lui, la véritable Église est l'Église invisible des chrétiens en état de grâce : Wyclif met en cause le principe de l'autorité de la hiérarchie dans l'Église et préconise la désignation du pape par tirage au sort. Il dénie aux prêtres en état de péché mortel la possibilité de remettre les fautes.

Le duc de Lancastre, la population londonienne et pendant un certain temps les ordres mendiants soutiennent ses idées qui sont propagées en Angleterre par des prédicateurs itinérants appelés 'pauvres prêtres' ou 'lollards'. Cependant ses attaques contre la papauté lui valent la condamnation de Rome et il meurt dans l'isolement. C'est en 1415, en raison de son influence hors d'Angleterre et en particulier à Prague et en Europe centrale où sa pensée a inspiré Jan Hus, que le concile de Constance (1415) puis le pape Martin V (1427) renouvellent la condamnation de ses écrits. Ses restes sont exhumés et brûlés en 1428.

 

 

 

 

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Jan Hus (1369-1415)

 

 

Né en Bohême e1369, Jan Hus est ordonné prêtre et devient doyen puis recteur de l'université de Prague. Influencé par l'anglais John Wyclif, il s'interroge sur les conséquences pratiques de l'obéissance au Christ, prononce des sermons contre les erreurs du catholicisme et se consacre à la réforme de l'Église.

Il se trouve bientôt à la tête d'un mouvement national de réforme et prend la défense des écrits de Wyclif condamné par une bulle papale. Il est excommunié en 1411 puis à nouveau en 1412. Le conflit avec Rome s'exacerbe avec ses critiques de la vente des indulgences. Hus en appelle au jugement du Christ, instance inconnue du droit canon. Il compose en latin ou en tchèque Questio de indulgentiis, Explication de la foi (1412), De ecclesia et Explication des Saints Evangiles (1413).

Alors que la Bohême est menacée d'une croisade en 1414, Hus se rend, avec un sauf-conduit du roi Sigismond, au concile de Constance mais il y est condamné et brûlé vif comme hérétique. Ses disciples le considèrent comme un patriote et un martyr de la foi et sa mort déclenche une révolution religieuse, politique et sociale qui secoue la Bohême et la Moravie pendant des décennies.

Jan Hus a contribué à fixer la langue littéraire tchèque. Il peut-être considéré, plus que comme un précurseur, comme le premier des grands Réformateurs

 

 

 

 

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