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       Un documentaire
  prétend dévoiler la " tombe perdue " de Jésus et sa famille Eric Leiser  | 
  
  
      
      
      
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       LE MONDE | 28 02 07 | n° 19314 | 
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       Un
  documentaire prétend dévoiler la " tombe perdue " de Jésus et sa
  famille  | 
  
  
      
      
      
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       Coup médiatique sur la tombe de Jésus  | 
  
  
      
      
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       LE FIGARO| 28 02 07 | Actualisé
  le 28 février 2007 : 08h38 Du correspondant du Figaro à Jérusalem
  PATRICK SAINT-PAUL La présentation du documentaire    REVÊTUES de noir, deux femmes de confession grecque
  orthodoxe se prosternent sur la pierre de l'onction, à l'entrée du
  Saint-Sépulcre, où, selon la tradition, Jésus-Christ aurait été oint et
  couvert après sa mort. Les deux dévotes agitent leurs chiffons sur la pierre
  enduite d'huile et récoltent la moindre goutte dans un petit flacon. Elles
  sanctionnent toute évocation de la « Tombe perdue de Jésus » par
  un petit soupir d'effroi et une série de signes de croix.  Réalisateurs
d'un documentaire dans lequel ils prétendent avoir
découvert le tombeau de Jésus et affirment que ce dernier
avait eu un fils, James Cameron et Simcha Jacobovici ont semé la
panique au sein de la communauté chrétienne de Terre
sainte. En sous-entendant que Jésus est mort, ils ont
réussi un exploit : mettre d'accord les différentes
communautés chrétiennes, qui se disputent le moindre
centimètre carré autour du tombeau du Christ dans le
Saint-Sépulcre. Les gardiens de la tradition chrétienne
dans cette église de la vieille ville de Jérusalem,
construite sur les lieux où aurait été
crucifié, lavé et enterré Jésus,
considèrent la thèse avancée par les deux
cinéastes comme un « sacrilège », une
  « hérésie », au mieux une « farce ». Gardant l'arrière du caveau où aurait reposé Jésus,
  avant de ressusciter et de monter aux cieux, le père Azariah, un copte
  égyptien, balaie d'un rire la « découverte » d'un tombeau contenant
  dix cercueils dans le quartier de Talpiot, situé à plusieurs kilomètres de la
  vieille ville de Jérusalem. « Le seul tombeau de Jésus-Christ, le
  seul lieu saint, c'est celui-ci. Vous ne trouverez personne au Saint-Sépulcre
  pour vous dire le contraire », dit-il. Le documentaire affirme que les ossuaires découverts à
  Talpiot, au début des années 1980, portaient les noms hébreux de Yehoshoua
  Ben Yossef (Jésus fils de Joseph), Yéhouda Bar Yehoshoua (Judah fils de
  Jésus), Marthe et Myriam (Marie), soit ceux de grandes figures du Nouveau
  Testament. Selon la chaîne américaine Discovery, qui doit diffuser le
  documentaire début mars, de nouvelles données scientifiques, notamment des
  analyses ADN, laissent penser que les tombeaux ont pu, à un moment donné,
  contenir les ossements de Jésus et de sa famille. Le père latin Pierre Madros dit n'avoir « aucun
  problème pour se soumettre aux résultats de la science et de
  l'archéologie » en tant que catholique. « Mais les
  réalisateurs du documentaire n'avancent aucune preuve scientifique, ils ne sont
  pas archéologues », dénonce-t-il. Le père Madros explique n'être pas
  inquiet. Cependant, il prend l'affaire au sérieux et se lance dans un long
  argumentaire pour désamorcer cette « bombe qui n'en est pas
  une ». Car les fondements mêmes du christianisme sont menacés. Il a pris soin de consulter les archéologues les plus
  renommés, les Évangiles et même le Coran pour démonter, point par point, la
  thèse de Cameron. « Jésus, Marie et Joseph étaient les noms les plus
  répandus dans cette région au Ier siècle. Le fait de les
  trouver réunis dans un même tombeau ne signifie rien, avance-t-il. Seules
  des familles riches pouvaient s'offrir de tels ossuaires, et la famille de
  Jésus était pauvre. » Il dénonce les falsifications sur les
  inscriptions, qui « malheureusement sont monnaie courante en Terre
  sainte ». James Cameron, le réalisateur de Titanic, et son
  équipe ont présenté deux ossuaires en pierre qui, d'après eux, pourraient
  avoir contenu les os de Jésus et de Marie Madeleine. Grâce à des tests ADN,
  ils se disent en mesure de prouver que tous les ossements appartiennent aux
  membres d'une même famille ayant des liens de sang. Sauf ceux de Marie
  Madeleine. Ce qui prouverait, selon eux, qu'il s'agirait de la femme de
  Jésus. « L'ADN ne prouve pas qu'il s'agit bien des ossements de
  Jésus, réfute le père Madros. Il permet simplement de prouver que les
  ossements retrouvés appartiennent à la même famille, sauf pour l'un des
  membres. Cela ne prouve rien. » En avançant la thèse selon laquelle Jésus aurait été
  enterré avec sa famille dans un quartier populaire de Jérusalem, au lieu
  d'être monté aux cieux, le documentaire  Le père Madros cite la première épître aux
  Corinthiens : « Si le Christ n'est pas ressuscité, vide alors
  est notre message, vide aussi votre foi ». Le danger est là :
  l'insinuation du doute. Invoquant la sainte Trinité, la divinité et
  l'humanité du Christ, la rédemption par la crucifixion, comme s'il lui
  fallait prouver la solidité du dogme, le religieux affirme que « ce
  n'est pas l'ossuaire de Talpiot qui va venir secouer tout cela ». L'archéologue israélien de l'université de Bar-Ilan,
  Amos Kloner, prend les choses beaucoup moins à cœur. Il n'hésite pas à
  ridiculiser la « découverte » de la « tombe
  perdue ». « Je suis un universitaire, je travaille de façon
  scientifique, ce qui n'a rien à voir avec le travail d'un cinéaste »,
  dit-il en insistant sur les différences de méthode entre son métier et celles
  des réalisateurs du documentaire. « Il est impossible de prendre un
  épisode religieux et de le transformer en quelque chose de scientifique. Ou
  alors il faut faire des tests ADN et vérifier que l'ADN des ossements
  appartenant prétendument au fils de Dieu est le même que celui de
  Dieu ! », plaisante-t-il. Archéologue à l'École biblique de
  Jérusalem, le père Jean-Baptiste Humbert estime que le documentaire relève
  d'une logique commerciale. « Avec les droits, c'est un filon qui
  rapporte gros, explique-t-il. Mais il y a aussi de l'idéologie et des
  buts politiques sous-jacents. Cela relève d'un besoin extrême de
  reconstruire, voire de reforger les racines de Jérusalem, pour prouver
  qu'elles sont juives. » Le père Humbert juge que « scientifiquement,
  il s'agit de foutaises ». Mais il comprend « l'émoi »
  de la communauté chrétienne, qu'il explique par « un manque de
  recul ». « Derrière tout cela ressurgit la vieille idée que
  le christianisme est une entreprise filou issue du judaïsme, lance-t-il.  PATRICK
  SAINT-PAUL  | 
  
  
      
      
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       Coup
  médiatique sur la tombe de Jésus LE
  FIGARO| 28 02 07 | Actualisé le 28 février 2007 : 08h38  | 
  
  
      
      
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