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L’Ascension |
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www.eglise-protestante-unie.fr Actes 1/1-11 :
Ascension de Jésus-Christ 1Cher Théophile, Dans mon premier livre j'ai raconté tout ce que
Jésus a fait et enseigné dès le début 2jusqu'au jour où il fut enlevé au ciel. Avant d'y monter, il
donna ses instructions, par la puissance du Saint-Esprit, aux hommes qu'il
avait choisis comme apôtres. * * * * * Actes 1,1-11, c’est une lecture
qui est faite par beaucoup de chrétiens le jour le jour de la fête de
l’Ascension. La fête de l’Ascension c’est la fête
de l'absence : elle nous annonce la venue de l'Esprit. Ce n'est plus l'heure de regarder le ciel : Jésus n'est
pas ici, ni là, ni au-delà. Dieu n'a-t-il plus de visage, Serait-il mort et à jamais
perdu ? Il vit en nous maintenant et fait de nos vies des sources de lumière L'Ascension marque que quand tout semble terminé, tout
s'apprête à recommencer. Nous devons donc compter sur la possibilité de
recommencer sans cesse, non pas parce que nous sommes plus que les autres, mais
parce que Dieu nous offre à tous, par Jésus, la possibilité de recommencer. * * * * * L’Ascension, un pont entre
le ciel et la terre… ? L’Ascension de Jésus sobrement
rebaptisée : "Jésus quitte ses disciples" dans la version
parole de vie de la Bible (édition en français fondamental) a aussi inspiré
les peintres de l’époque baroque. Peut-être avez-vous en mémoire ces tableaux
ou ces fresques où l’on voit le Christ élevé dans les cieux, dans un puissant
mouvement, souligné par les effets de drapé, la lumière perçant les nuées,
tandis que les apôtres restent ébahis, déconcertés. Ne s’agit-il pas là d’une
belle évocation de cet irrésistible élan dans lequel nous sommes invités à
nous laisser entraîner ? L’événement que nous rapportent
les Écritures est tout à fait singulier. Reconnaissons-le : les propos
de Jésus ont de quoi nous laisser interrogatifs. Le voilà en effet qui laisse
ses apôtres après les avoir envoyés en mission. Des anges annoncent qu’il
reviendra, mais on ne sait pas vraiment quand. Le Royaume dont il avait parlé
n’est toujours pas advenu. Et pour finir, il faut bien le dire nous en savons
bien peu sur la vie éternelle à laquelle il nous destine. À Pâques, Jésus est ressuscité. Puis il est apparu à un
certain nombre de personnes. Il s’est montré, à la fois pour attester de sa
Résurrection, et aussi pour faire comprendre aux Apôtres le sens de sa venue.
Cela dura quarante jours… Puis vint le moment que nous
raconte le Livre des Actes des Apôtres, il fut enlevé au milieu de ses
disciples. L’évangéliste Luc ne dit pas que Jésus disparaît de notre
monde. Il précise bien que Jésus est soustrait à nos regards, qu'il est
dérobé à nos yeux. Il est simplement occulté de notre perception visuelle.
Mais cela ne signifie pas qu'il est caché de manière absolue ou inaccessible. De plus, l’évangéliste Luc nous donne une précieuse
indication, à travers les paroles des deux hommes vêtus de blanc qui
apparaissent aux Apôtres à l'Ascension du Christ :« pourquoi
restez-vous là à regarder vers le ciel ? » En quelque
sorte, les Apôtres sont renvoyés sur la terre ferme, sont remis dans le droit
chemin. Car c’est ici-bas, que l'on peut chercher, trouver et rencontrer le
Christ. En effet, on ne peut pas le rencontrer en cherchant à s’évader dans
le ciel, c'est-à-dire en fuyant les réalités de notre vie. C’est dans notre
vie sur cette terre ferme que l'on peut rencontrer le Christ. Alors, où
pouvons-nous dire sans crainte que Jésus le Christ est réellement présent ? * * * * * Tout d'abord, le
Christ est présent dans l'Église. La
notion d'Église diffère selon les confessions et les sensibilités : mais
ici au-delà des sensibilités et des expressions théologiques pour les uns, il
s'agit de l'Église invisible que seul Dieu connaît, de cet ensemble des
croyants issus de toutes cultures de tous lieux et de tous les temps, Jésus
est réellement présent parmi les chrétiens et tous ceux qui sans pouvoir
nommer le Christ ont été animés de la présence spirituelle de Dieu. L’apôtre
Paul dans l’épître aux Corinthiens nous dira que cette église est un
corps : le corps du Christ ; chacun de nous en faisant partie. Il
n’est pas inutile de nous remémorer ce que Jésus a dit et qui se trouve dans
l'Évangile selon Matthieu, au chapitre 20, verset 18, « Là où deux
ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux ».
Le Christ désire donc être présent, aujourd'hui, au sein de nos assemblées et
dans nos cœurs. Il a été soustrait à nos regards, et dérobé à nos yeux, mais
il est là. Dieu
veut nous apprendre à le saisir en esprit. C’est pour cela que Jésus se
dérobe à leurs yeux comme Dieu nous est invisible. Ils ne l’entendront plus
leur parler face à face, mais il continuera de parler autrement. Nous
ne pouvons pas le garder dans des temples, dans nos lieux saints ou objets
cultuels, aucune magie sacramentelle ne le fera vivre ni venir, tout cela est
vain. Mais il est là ! Nous ne pouvons l’accaparer ni le garder ni le
saisir. Toutefois,
il veut se donner à nous. Venir et partir et nous aider à marcher nous
conduire vers les chemins de Dieu ! Mais Jésus nous révèle ici qu’on ne
peut capturer Dieu l’enfermer où prétendre que par nos discours théologiques
nous le connaîtrons parfaitement. Jésus avait dit à Nicodème le vent souffle
où il veut nous pourrions dire ici Dieu va où il le veut. Il nous faut définitivement
accepter de renoncer à vouloir nous saisir de lui pour le capturer comme si
nous pouvions mettre Dieu dans quelque prison que ce soit. * * * * * Le Christ sera présent avec les siens et nous invite nous-mêmes à
être présent aux autres. Être présent aux autres ne veut
pas dire nécessairement les serrer dans nos bras. C’est vrai pour un temps.
L’Ecclésiaste disait "Il y a un temps pour étreindre et un temps pour
être au loin". Être présent aux autres, ce n’est pas nécessairement les
voir physiquement, ni même les voir au travers d’un écran. Être présent aux
autres, c’est être présent spirituellement, dans une vigilance ; avec
notre corps, avec notre âme, mais aussi et surtout, parce que nous avons été
touchés par le Christ, et que nous pouvons être présent à eux
spirituellement. Quand nous prions pour les autres qu’ils soient loin ou
qu’ils soient proches, nous sommes présents avec eux. N’oublions jamais que le Christ
est présent dans notre Prochain. Oui, c'est une réalité où le Christ se rend
présent et se dérobe tout à la fois. Dans l'Évangile selon Matthieu, au
chapitre 27, verset 40, Jésus nous affirme : « Je vous le dis
en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus
petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites ».
Cela signifie que Jésus est à la fois caché mais présent dans notre prochain.
Et donc, aimer son prochain, c'est aussi reconnaître la présence de Jésus en
l'autre. * * * * * Une présence dans le silence et
l’apparente absence ! Le Seigneur au travers de cet épisode de l’Ascension veut
aussi nous apprendre quelque chose qui nous est complètement incroyable, qui nous
est difficile à comprendre : au-delà de sa présence, le Christ nous
parle par son absence. Dans notre monde nous sommes de plus en plus dans
cette volonté d’être présents par Internet par vidéos, par les réseaux
sociaux avec tous ce qu’ils peuvent nous envoyer d’intoxication
mentale ! Mais Jésus-Christ nous dit qu’il y a une façon de se
retirer qui est porteuse de vie. Il y a une façon de ne pas être là qui donne
à vivre. Il y a une façon de s’absenter qui permet à l’autre d’advenir à la
Vie véritable. Car ce que Dieu veut c’est que nous devenions des êtres
capables de marcher seuls sans avoir toujours à demander à quelqu’un son
conseil et de savoir que dans la relation intime et secrète invisible aux
autres que nous entretenons avec Dieu, il est présent et nous inspire et
ouvre des voies nouvelles. Ainsi le Seigneur est Présent dans le silence de nos vies,
là où nous faisons cesser l’agitation. Présent là aussi où deux ou trois
s’assemblent et demandent ensemble. Par ailleurs, le
Christ et Dieu sont aussi présents par l’intermédiaire des Écritures, par la Bible. Oui, dans la Bible, Dieu nous a donné
rendez-vous. Dieu nous parle, nous interpelle, nous invite, et il frappe
ainsi à la porte de notre vie. Et tout particulièrement, Dieu nous parle en
la personne de Jésus-Christ. Il nous faut aussi chercher dans sa parole
derrière les paroles humaines ce qu’il veut nous laisser ; questionner
sans cesse les textes, car la Bible n’est pas une parole évidente. « Il
faut s’y cogner le nez » disait Jean Calvin. Et c’est seulement
en s’y cognant, que la Bible peut devenir une parole de vie pour chacun de
nous. Ensuite, le
Christ est présent dans le repas de la Cène. Oui, le Christ est invisible mais toujours présent dans
ce moment privilégié où les chrétiens s’assemblent pour communier, pour
partager. C'est un moment de communion où Jésus est réellement présent d’une
manière très particulière, d'une manière qu'il nous est impossible de
définir. Et ce, malgré toutes nos théories humaines pour essayer d’expliquer
cette présence. C’est aussi un moment où il faut nous rappeler que même si
nous exprimons notre désaccord avec certains frères ou sœurs dans la foi Dieu
n’en reste pas moins le Dieu de tous et qu’il est mystérieusement présent
pour tous. Il y a une présence réelle du Christ et de Dieu dans l’assemblée qui
se place sous son regard et cette présence est dans le corps rassemblé que le
Christ seul préside (les officiants ne sont que des proclamateurs jamais
médiateurs). La présence réelle n’est pas identifiable dans un objet cultuel
ni enfermée en son sein elle est sur l’ensemble des humains rassemblés,
secrète et mystérieuse. Là encore, le Christ qui est élevé au ciel, nous
rappelle qu'il est soustrait à nos regards, qu'il est dérobé à nos yeux. Il faut donc nous rappeler sans cesse que Jésus-Christ
n’est pas une vieille histoire de notre passé, mais la promesse d’un avenir. Dieu
vient sans cesse vers nous, il ne cesse de venir, de partir et de revenir, bref
il nous accompagne et nous rend capable de dépasser le monde illusoire et
nous conduit à porter sur notre monde un regard critique et transformateur. La
Foi n’est pas la contemplation stérile ou l’attente improductive qui permettraient
de ne rien faire. Le Royaume doit être annoncé en actes d’amour. Le retour du
Christ doit être vécu au jour le jour. Être Chrétien, c’est être envoyé pour
annoncer le Royaume à travers des signes quotidiens qui sont des manifestations
de l’Amour, pour peu qu’on sache les reconnaître * * * * * Et maintenant pour conclure souvenons-nous de ce dernier
verset de l'Évangile selon Matthieu où le Christ dit à ses disciples :
« Et moi, je suis avec vous, tous les jours, jusqu'à la fin des
temps ». L’Ascension n’est donc pas l’annonce de l’absence du
Christ, ni le fait qu'il soit « au ciel » hors d'atteinte,
mais au contraire, c'est la Bonne Nouvelle de sa présence, qui se manifeste
autrement, à toute personne, aujourd’hui et pour toujours. Frédéric Verspeeten * * * * * |
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