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Un second Décalogue 1. Introduction : le premier
décalogue Selon
la tradition d’Israël Dieu se révéla à Moïse en l’an 2448, le 6 du mois de
Sivan. En 2008 nous sommes en l’an 5768. Cela fait donc 3320 ans que Dieu a
parlé à Moïse. Il le fit après la libération d’Egypte. C’est lors de l’édification du second temple que la Mishna nous dit
que la communauté rassemblée d’Israël commença à réciter les 10
commandements. Le texte se place
dans l’Exode après le verset 25 du chapitre 19 : la phrase est inachevée
et les 10 commandements sont glissés
là. Au chapitre 20, verset 18, l’histoire interrompue en 19, 25 reprend
son cours. Nous désignons ce
passage –les vingt versets du chapitre 20 sous le 10 commandements. Il serait
préférable de parler des 10 paroles. Les exégètes préfèrent le désigner par
le mot « décalogue ». L’expression « 10 commandements »
ne se trouve d’ailleurs pas dans le texte hébreu, ni dans la Septante. Les
Pères de l’Eglise ne l’emploient pas. Dans le texte biblique c’est
l’expression « 10 paroles » qui revient trois fois en Exode 32, 28,
Deutéronome 4, 13 et 10, 4. La LXX a traduit « dix paroles » par di deka logoï, d’où le terme de décalogue. Ce n’est qu’à partir du
IIIème siècle que cette appellation s’imposera chez les
théologiens du christianisme (Clément d’Alexandrie, par exemple). Il
est aujourd’hui certain que l’ensemble du texte n’a
pas été rédigé à
l’époque de Moïse. Il est difficile de parler d’étranger dans
la ville s’il n’y a pas de villes Pour convoiter les biens du prochain il faut se trouver en situation
de propriétaire de biens, établi dans un royaume stable ce qui n’est pas le
cas dans le désert. Certains évoquent l’idée que l’expression « moi, je suis YHWH ton Dieu » serait
d’origine sacerdotale, et plutôt cultuelle. Les Prophètes
n’utiliseront jamais l’expression « dix
paroles » pourtant ils sont pointilleux pour rappeler la justice de
Dieu. Ils auraient pu l’avoir apprise sur le Décalogue. Alors il faut
certainement imaginer un « décalogue »
ou des « paroles »
primitives qui se seraient développées à l’époque royale pour trouver avec le
Deutéronome une première synthèse à la fin du VIIème avant JC.
Mais la version dont nous disposons de manière définitive daterait de l’exil
et du retour de l’exil (VIème siècle). 2. Le second décalogue Il semblerait
qu’il y ait eu un 2ème Décalogue qui en fait pourrait être plus
ancien que le 1er (si Exode
20 est le premier). Il s’agirait
d’Exode 34, 10 à 26. Il n’est pas
parvenu intact et a été glosé. Ces paroles d’alliance feraient davantage
penser à un document comme la loi
romaine des 12 tables. Voici les
commandements donnés par le texte actuel dans leur brièveté première,
c’est-à-dire après élimination des gloses et commentaires qui les
accompagnent actuellement. Dans le tableau
ci-dessous, dans la colonne de gauche, en grisé, gloses et commentaires
accompagnant actuellement cette péricope.
Parmi ces treize
commandements le plus suspect d’avoir été ajouté après coup est le neuvième
qui ne fait guère que résumer, en les précisant un peu, le troisième et le
huitième. Aussi est-ce lui qui est le plus généralement exclu par ceux qui
essaient de réduire à dix le nombre de prescriptions divines (Wellhausen,
Stade, Holzinger, Kautzsch, Budde, Loisy, Peake). Le 6ème
peut-être éliminé : il est textuellement dans Exode 23, 15. Le 4ème
aurait comme commentaire le 5ème. Le 2ème
semble moins précis que son équivalent en Exode 20. Il interdit seulement les
images de luxe et paraît moins spiritualiste. Le 7ème
n’impose le repos que pendant les labours et les moissons. Il n’est pas
confondu avec le sabbat et le sens du sabbat. Le deuxième Décalogue est essentiellement cultuel. Remonterait-il à
des traditions plus proches de Moïse ? Les tables conservées dans l’arche
sont postérieures. Et, à y regarder de plus près il apparaît plus tardif. En
effet il évoque un peuple
d’agriculteurs (cf. les trois fêtes mentionnées). Le respect du sabbat
n’est pas praticable pour un peuple d’éleveurs, de pasteurs. Seule une population
agricole offre les prémices de la terre. On pense que ces
règles servirent à intégrer les cananéens dans l’Alliance (Epoque royale). Il
constituerait une réaction contre des cultes pratiqués par des israélites
infidèles à la simplicité des vieilles mœurs (cf. Gédéon et son éphod ;
Mica et son image de fonte Juges 17, 4 ; Jéroboam 1er et son
veau d’or, I Rois 12). |
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