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Un mariage à Cana |
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Un mariage à Cana 1. La
traduction 2. La lecture 1. La traduction Le
troisième jour, on célébra un mariage à Cana de Galilée, et la mère de Jésus
était là. Jésus aussi était invité aux noces avec ses compagnons. * * * * * 2. La
lecture Une noce de village, mal
commencée. Pourquoi la pénurie ? Trop d’invités, et intempérants ?
Le marié est-il pauvre, avare, étourdi ? On l’ignore ; on sait
seulement que chez les hommes on donne peu. Même un jour de fête, on lésine
sur la qualité, parce que cela passe inaperçu, comme le texte le suggère
malicieusement ; ici c’est la quantité qui est mesurée et on le découvre
aussitôt. Climat mesquin, tendu, qui
annonce une fin de soirée misérable. On voici que tout s’élargit et s’aère,
parce qu’une des invitées, nommée Marie, prend des initiatives de maîtresse
de maison. Elle s’inquiète du vin que boivent les autres : ce n’est
pourtant pas elle l’assoiffée, qui a déjà bu à la vivante source ! Femme par ce souci de la table,
mère par sa foi éblouie en un fils incomparable. Leurs conversations à voix
basse, au temps de Nazareth, de leurs silences ou ces regards dont une mère
enveloppe son enfant à son insu, lui ont enseigné qui il est, où il ira et
déjà s’achemine. Il n’a pourtant rien fait encore. Le texte précise que les
disciples ont attendu pour croire qu’il ait accompli son premier signe. La
mère croit avant le signe. Avec quelle témérité Marie se
retourne vers les serviteurs ! « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. »
On croit entendre la propre voix de Dieu devant le fils transfiguré :
« Celui-ci est mon fils bien-aimé, écoutez-le. » Marie ne parle pas
du haut des cimes, elle demeure parmi champs et colline, mais elle aussi peut
dire : celui-ci est mon fils bien-aimé, et par conséquent, en hélant ces
humbles échansons, inviter tous les hommes au Royaume : « Tout ce
qu’il vous dira, faites-le. » Notons que le signe implique le concours
des serviteurs : le Christ a besoin de leurs mains, de leurs jarres, de
leur cœur livré. Ses miracles sont toujours le fruit d’un miracle antérieur,
fin et simple, qui le oui des
hommes. C’est donc son premier signe et
il s’expose dans le contraste d’un éclat et d’un secret. Les invités croient
ce vin tiré de la cave, l’intendant s’interroge, seuls, serviteurs et
disciples savent, sans rien ébruiter. Mais quel flot d’aménité jeté sur la
misère terrestre ! Le vin nouveau coule à ras bords. Dieu est venu mêler
sa noce à celle des hommes et il les gratifie de ses coutumes somptueuses,
l’abondance, l’allégresse, le grand vin pour finir, mais finir quoi ?
Tout en effet commence. France Quéré, Une lecture de l’évangile de Jean, 1987, Desclée de Brouwer éditeur, 78 bis, rue des Saints-Pères, 75007 Paris, pages 19-21. Lire dans la préface, les
circonstances de la traduction et de la lecture de cet Evangile par France Quéré. Cliquer ici
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Un mariage à Cana |
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