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Jésus
a dit : Je suis la Porte |
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www.eglise-protestante-unie.fr Jean 10, 1-10 : La parabole du berger. Jésus
a dit : Je suis La Porte 1« En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre pas par
la porte dans l’enclos des brebis mais qui escalade par un autre côté,
celui-là est un voleur et un brigand. 2Mais celui qui entre par la
porte est le berger des brebis. 3Celui qui garde la porte lui
ouvre, et les brebis écoutent sa voix ; les brebis qui lui
appartiennent, il les appelle, chacune par son nom, et il les emmène dehors. 4Lorsqu’il les a toutes fait sortir, il marche à leur tête, et elles le
suivent parce qu’elles connaissent sa voix. 5Jamais elles ne suivront un
étranger ; bien plus, elles le fuiront parce qu’elles ne connaissent pas la
voix des étrangers. » 6Jésus leur dit cette parabole,
mais ils ne comprirent pas la portée de ce qu’il disait. 7Jésus reprit : « En vérité, en
vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis. 8Tous ceux qui sont venus avant
moi sont des voleurs et des brigands, mais les brebis ne les ont pas écoutés. 9Je suis la porte : si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé, il ira
et viendra et trouvera de quoi se nourrir. 10Le voleur ne se présente que
pour voler, pour tuer et pour perdre ; moi, je suis venu pour que les
hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. * * * * * Un texte des évangiles que nous connaissons bien, en fait
il revient chaque année assez régulièrement dans notre tradition liturgique.
Il s’agit de la parabole du bon berger. Tout au long de l'évangile de Jean, Jésus nous est
présenté comme celui qui nous apporte la vie même de Dieu :-comme
"Parole incarnée" de Dieu, en lui était Jésus nous est présenté ici comme la porte de la bergerie
et le bon berger. Pour comprendre ses propos, il faut se rappeler qu’il
s’adresse aux pharisiens. Ces derniers ont un tel sens du sacré qu’ils ne
peuvent imaginer cette proximité de Dieu. Pour eux, Dieu est le Saint, l’inaccessible ;
l’humain ne peut pas l’atteindre par ses seules forces. De plus, au moment où
l’évangile est rédigé la communauté johannique est en conflit avec le
judaïsme représenté par les différentes tendances des pharisiens et le débat
est alors ouvert : peut-on être authentiquement dans le chemin de Dieu
si l’on est disciple de Moïse et de Jésus de Nazareth ? Pour les
pharisiens, c’est impossible, car Jésus est soupçonné d’avoir été un menteur
et un blasphémateur. Alors dans ce récit qui est d’abord adressé à la
communauté chrétienne minoritaire johannique, surgit la réponse avec cette
parabole. * * * * * Jésus est le bon
berger et il est la porte ! Jésus dans ce récit ne remet pas en cause, les
affirmations des pharisiens qui voient en Dieu un être Saint et inaccessible
et que nous ne pouvons atteindre par nous-même. Jésus leur a donné raison sur
ce point. Mais Jésus nous annonce que lui-même nous ouvre la porte et alors
nous pouvons le rencontrer. Cette porte qui nous permet d’aller à Dieu, c’est
Jésus lui-même : « Si quelqu’un entre par lui, il sera
sauvé ». Cette porte n’est pas celle qui claque brutalement ni
celle qui enferme comme dans une prison. Elle est un lieu de passage ouvert à
l’humanité tout entière. Il y a de la place pour la multitude. La tentation de l’Église au travers des siècles consistera
à affirmer qu’en dehors du Christ nul ne peut aller vers Dieu. Et parfois
même de considérer au sein du christianisme que seuls ceux qui ont la bonne
doctrine seront sauvés. Cela engendrera des anathèmes stupides, meurtriers,
stériles et des guerres qui réduisent Dieu à un traité de doctrines et qui ne
témoignent pas de L’amour de Dieu envers toute l’humanité. Le dialogue interreligieux nous amène aujourd’hui à
considérer que les lumières de Dieu ont certainement été visibles bien
au-delà de la venue de Jésus-Christ même si pour nous il est bien celui qui
vient de la part de Dieu réconcilier toutes choses. Le texte qui nous parvient est avant tout écrit pour
redonner courage à des chrétiens isolés, peu nombreux et qui s’interrogent
sur leur foi. À cette communauté il est rappelé que Jésus est leur guide. Quand
il vivait avec eux les disciples ne comprirent pas tout de suite que ce
berger était plus qu’un maître, plus qu’un prophète, mais véritablement
l’envoyé du Seigneur. Alors le texte que nous avons aujourd’hui sous les yeux
nous dit à nous ici et maintenant, comme il le disait à ses disciples, que
nous avons raison de nous attacher à la personne du Christ et à ce qu’il nous
a transmis de la part de Dieu. * * * * * Jésus est la
porte ! Trop
souvent lorsqu’il m’a été donné de commenter ces versets je me suis plus
arrêté sur le symbole du bon berger. Car il y a ici une affirmation du fait
que face aux faux bergers, aux trompeurs, aux illuminés, aux falsificateurs,
Dieu reste le véritable berger d’Israël et de la communauté des hommes et des
femmes qu’il rassemble de tous les peuples. Dieu est le véritable berger, il
n’abandonne pas son troupeau. Dans le premier testament les prophètes parlant
de la part de Dieu dénonceront souvent les faux bergers qui égarent le
peuple. Mais
Dieu demeure celui qui conduit de manière certaine et le Christ nous en fait
découvrir tout le sens. Après ce préambule assez long je voudrais plutôt
m’intéresser à la deuxième partie de l’affirmation celle où Jésus nous
dit : "Je suis la porte"… L’image
de la porte revient102 fois dans les récits bibliques, car, au-delà de la
matérialité, elle évoque un symbole important. La porte évoque nécessairement
une idée de passage ou de barrage, d’ouverture ou de fermeture. D’au-delà ou
d’en deçà. On peut franchir une porte, ou rester devant une porte close. On
peut aussi nous la claquer au nez ! Elle est le lieu de passage entre
deux états, entre deux mondes qu’ils soient concrets ou abstraits, entre le
connu et l’inconnu, les ténèbres et la lumière. Elle est aussi le symbole de
l’accès à un espace, de l’entrée dans un espace fondamental. Dans les Temples
ou les édifices religieux quels qu’ils soient, elle marque la séparation
nécessaire entre le domaine profane et le domaine sacré. Ah oui j’entends
déjà les Protestants me dire attention Monsieur le pasteur les temples ne
sont pas des lieux sacrés chez nous ! Et
pourtant, même s’il n’y a de temple permanent que le
cœur de l’homme dans sa relation à Dieu, il
n’en demeure pas moins que les édifices évoquent un
lieu où nous nous plaçons devant Dieu pour accéder
à une autre réalité. Un lieu où nous venons
pour nous ouvrir à une autre dimension. Il y a là comme
une porte qui s’ouvre et nous permet d’accéder
à la lumière de Dieu par la parole prêchée,
écoutée, méditée et reçue. Et
j’ajoute que si nous venons dans nos temples pour un tout autre
motif que d’attendre de Dieu qu’il nous ouvre la porte sur
la réalité de son œuvre en nous, pour les autres et
pour le monde, alors nous nous trompons sur l’œuvre de
Dieu ! De même que je suis convaincu que la porte
évoque aussi l’appel à entrer à
l’intérieur de soi pour voir notre existence et nous
ouvrir au changement au plus profond de notre être. Le
bon berger ici est « Celui qui entre par la porte, c'est lui
le pasteur ». Qui nous ouvre la voie et aussi celui qui nous
laisse libres d’aller, d’entrer, de sortir, car en toutes
choses il nous guide. Dieu ainsi nous rassemble et forme à
partir de notre diversité son Église, mais cette
Église n’est pas une communauté fermée close
réservée à quelques privilégiés.
Elle est une communauté d’hommes et de femmes qui ont
été libérés et qui sont désormais
libres d’aller et venir. Le texte est à cet égard
très clair : "il
les appelle, chacune par son nom, et il les emmène dehors. Lorsqu’il les a
toutes fait sortir, il marche à leur tête, et elles le suivent parce qu’elles
connaissent sa voix". Certes,
nous n’aimons plus beaucoup nous comparer à des brebis ou à des moutons,
l’image parlait davantage à une époque ou l’économie rurale était la norme et
il n’était pas rare de voir des troupeaux de moutons un peu partout. Le
berger était celui qui accompagnait, guidait et veillait sur chacune des
brebis. Dieu était bien sûr, car l’image était parlante, le guide parfait qui
menait de la même manière son peuple. Mais
pour le dire autrement d’après notre texte d’évangile le peuple de Dieu est
composé d’hommes et de femmes qui sont désormais libres de vivre et
d’annoncer l’Évangile. Ils reviennent dans l’enclos pour se reposer se
ressourcer, rencontrer ceux et celles qui partagent la même bonne nouvelle.
Ils franchissent la porte pour entrer en présence de Dieu et pour sortir de
la banalité quotidienne ils viennent se placer devant Dieu. Cela se fait dans
nos temples, dans nos chambres, dans nos cœurs, dans nos intelligences. Le
maître qui les guide ne les tient pas enfermés dans des murs qui seraient censés
les protéger du mal et de l’impur ou encore de doctrines jugées
hérétiques ! Mais Jésus dit ici « Moi, je suis la porte. Si
quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir,
et il trouvera un pâturage ». * * * * * La porte ouverte dans nos vies ! Le Seigneur nous propose une rencontre
authentique ? Le Seigneur nous parle simplement, naturellement, il ne
force rien en nous. Sa parole est patiente, accueillante, vraie, simple,
douce… et les disciples le savent et rejetteront toute autre parole qui ne
respecterait pas notre nature, qui nous défigurerait ou nous mènerait à la
déshumanisation. Le texte ajoute à ce sujet « Lorsqu’il a fait sortir
toutes ses brebis, il marche devant elles et les brebis le suivent, parce
qu’elles connaissent sa voix. » Le
chemin proposé est un chemin mené en commun, l’un
à côté de l’autre, l’un avec
l’autre, peinant ensemble, mus par un objectif commun,
reconnaissant la singularité de chacun. Et ici nous sommes tous
connus par notre nom. Dans nos vies quotidiennes bien
des portes se sont ouvertes, d’autres se sont fermées, cela a pu être la
conséquence de nos actes ou par ce qu’il est convenu d’appeler les hasards de
la vie. Mais Dieu ne cesse d’ouvrir devant nous des portes nouvelles ; ouvertures
sur des chemins nouveaux. Dans la vie spirituelle rien n’est condamné à la
stérilité, mais promis au renouvellement. Vous connaissez l’expression
courante « Je laisse la porte ouverte… » Ou encore « je garde
la possibilité du dialogue ». Est-ce que nous sommes prêts à laisser une
porte ouverte pour la venue de Dieu dans nos vies ? En acceptant qu’il
nous parle par les circonstances, les épreuves, les projets qui
s’accomplissent ou qui ne verront pas le jour, qu’il nous parle par des amis
ou une rencontre, par une lecture, par un fait quelconque ou encore par sa
parole si nous prenons le temps de nous asseoir de rompre le cycle des
multiples taches qui captent toujours notre attention et que nous recevons ce
que la Bible dit dans un esprit de prière. Mais nous pouvons aussi fermer
la porte ou la claquer violemment quand notre orgueil est atteint ;
alors Dieu n’évoque plus rien pour nous, ceux qui nous ont déçus ont nécessairement
tort et parfois il faut l’avouer, cela peut se révéler vrai. Par ailleurs, nous pouvons
aussi considérer qu’il ne faut pas laisser la porte ouverte à tous les abus,
qu’il ne faut pas forcer la porte lorsque tout semble barré. Sur ce sujet je
crois avoir pour nous tous une bonne nouvelle. Savez-vous que la porte de
Dieu est toujours ouverte ? Et qu’il ouvre toujours devant nous des
chemins nouveaux si nous osons le lui demander. Souvenez-vous de ce petit verset
du livre de l’Apocalypse au chapitre 3 verset 7 et 8 : « Écris à
l’ange de l’Église de Philadelphie : Voici ce que dit le Saint, le
Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne ne
fermera, celui qui ferme, et personne n’ouvrira : Je connais tes œuvres.
Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que
tu n’as pas renié mon nom, j’ai mis devant toi une porte ouverte, que
personne ne peut fermer ». L’Église située à Philadelphie
au premier siècle de notre ère (non pas aux U.S.A pour les nuls en géographie
biblique, mais en Turquie…) est ici présentée comme une église qui s’efforce
de vivre l’amour du prochain dans toutes ses dimensions à tel point que le
Christ glorifié ici lui rend hommage. Ici la porte qui est ouverte est celle
de la présence de Dieu tous les jours de nos vies et au-delà, mais c’est
aussi une promesse de ce que nos chemins peuvent être, qu’ils soient riants
ou sombres, dans la lumière de Dieu. J’espère que vous avez reconnu
l’allusion aux paroles d’un de nos cantiques dans la phrase précédente. * * * * * Une porte
ouverte sur des chemins nouveaux ! Alors puisque la porte n’évoque
pas seulement un assemblage de bois ou de métal qui sert à bloquer ou à
permettre l’accès à une maison, temple, église ou autre lieu et puisqu’il
nous faut admettre que l’évangile de Jean par ce symbole évoque une réalité
spirituelle : que peut encore nous suggérer cette image ? Dans le même évangile de Jean (20,19-20),
il est écrit que les portes du lieu étant fermées, soudain, Jésus se trouve là,
au milieu d'eux, et leur dit : « Paix vous soit ! ». Ils
se réjouissent quand ils voient le Seigneur. Cela évoque la présence de Dieu
dans notre intimité. Au cœur de nos existences, il est là caché non pas comme
un espion prêt à nous dénoncer ou nous juger, mais pour être en communion
avec nous. Et de manière paradoxale c’est en fermant la porte au monde qui
nous entoure qu’il peut être présent. Lorsque nous nous séparons du monde, de
ses tracas et de ses distractions, les cœurs peuvent véritablement être
éclairés par Dieu et entrevoir les chemins nouveaux. Souvent il faut
constater que Dieu ouvre sa porte et frappe à la nôtre et que cette dernière
reste désespérément fermée ou encore, que nous sommes même parfois fermés à
nous-même, à notre être. Un philosophe bien connu a écrit :
"Connais-toi, toi-même !" Dieu nous offre ce face à face dans
lequel il nous aide à nous accepter tels que nous sommes et à devenir des
êtres nouveaux. Alors maintenant que l’on nous
parle de "déconfinement", de retour progressif et prudent à une vie
plus normale ! Il va nous falloir réapprendre à entrer et sortir de nos
demeures. Allons-nous le faire par la grande porte ou par la petite
porte ? Mais rappelons-nous surtout que
la porte évoquée par Jésus dans l’Évangile nous pouvons la franchir et entrer
dans notre intimité, dans nos lieux de recueillement comme nous le faisons
dans nos maisons, pour nous abriter, nous restaurer, nous refaire, nous
reconstruire, nous réconforter, rencontrer quelqu'un (Dieu ?). Bien sûr, nous sortirons à
nouveau comme on sort pour aller au travail, en voyage, pour rencontrer
quelqu'un. Mais notre manière de voir la vie et de rencontrer les autres,
sera-t-elle empreinte de notre relation à Dieu ? Changera-t-elle notre
regard et notre manière de vivre ? Nous tiendrons-nous à la porte comme
Jésus attendant qu'on lui ouvre ? S’il frappe saurons-nous lui
ouvrir ?Dans une autre parabole il est dit que le père se tenait sur le
seuil, et il attendait, espérait, le retour du fils prodigue ! La
porte, c'est le lieu de l'accueil, des retrouvailles, parfois d'une première
rencontre. La porte
ouverte est une invitation à entrer. La porte fermée n'est pas nécessairement
une invitation à rester dehors. Elle dit que s'il y a une
intimité à respecter, il y a aussi, et surtout une possibilité de passer. La
porte est donc en même temps un passage obligé, mais ce devrait être surtout
une possibilité d'ouverture. Ouverture au service des autres et de Dieu,
ouverture à l’hospitalité, comme Dieu, nous accueille, ouverture au
témoignage et à l’amour. Pour les textes johanniques et pour les alchimistes,
la porte donne accès à la connaissance, à la révélation, à la lumière. Il
s’agit d’une étape nouvelle d’une nouvelle manière de vivre. Quelque chose
s’achève et quelque chose de nouveau surgit ! C’est aussi ce que Dieu
promet et laisse entrevoir lorsque Jésus parle du monde nouveau de Dieu déjà
présent et caché à nos yeux et qui vient. Frédéric Verspeeten * * * * * |
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Jésus a dit : Je suis la
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