Epiphanie

Jean 2, 1 à 12  ( pour le lire cliquer sur le texte)

 

LES NOCES

DE CANA

 

Giotto :

les noces de Cana
1304 – 1306

Capella Degli Scrovegni

Padoue Italie

 

 

 

 

 

 

Dans l’Église des trois premiers siècles, il n’y avait pas de fête de Noël, mais une autre fête « l’Épiphanie du Seigneur ». Rien à voir avec la galette et les mages !

L’Épiphanie du Seigneur, la manifestation du Christ au monde était tout simplement une fête qui évoquait la présentation de Jésus non pas au Temple mais à son Baptême. Car c’est effectivement lors du baptême que Jésus est révélé au monde qui l’entoure. La voix descend du ciel et proclame à qui veut l’entendre : « Celui-ci est mon Fils bien aimé… » Marc écrit : « Tu es mon Fils bien aimé en Toi j’ai mis tout mon amour (affection). »

Peu à peu, les premiers chrétiens ajoutent à cette manifestation, une fête des miracles, puis la venue des Mages et plus tard, tout est recomposé lorsque Constantin fait du 25 décembre la fête de la naissance de Jésus. Pour les évangélistes Jean en témoigne, Marc aussi et même Matthieu : Ce qui compte, c’est la manifestation de Celui qui vient de la part de Dieu.

Les disciples passent un an ou trois ans à son écoute, puis eux mêmes sont chargés de manifester Dieu au monde. Si nous sommes disciples du Christ, si nous disons qu’il nous a arrachés au mal, qu’il nous a sauvés, ce n’est pas pour en rester là, mais pour vivre de sa grâce et contribuer nous-mêmes à devenir des témoins de sa présence.

Surtout, ne pensons pas que parce que nous sommes chrétiens de telle ou telle confession, nous incarnons mieux que d’autres la présence du Seigneur. Sur ce chemin nous sommes tous des apprentis !

Jésus nous adresse de la part du Père cet appel à vivre comme ses témoins là et maintenant. Ce qui est intéressant dans le récit des noces de Cana, c’est le caractère discret du signe. Rappelons-nous que Jean préfère parler de signe que de miracle.

Dans d’autres récits des évangiles, Jésus sera attendu au tournant : Fera-t-il un miracle ? Pour moi ? Et seulement pour moi ? Parfois, il ne pourra en faire et souvent il refusera d’être assimilé à un faiseur de miracles.

Mais dans la totalité de sa narration, l’évangile de Jean nous dit que Jésus a posé des signes du Royaume qui vient, de la vie nouvelle et qu’Il a invité ses disciples à en vivre et à en être témoins.

Dans ce récit d’un mariage mal préparé ou d’un mariage de pauvres, le vin vient à manquer. Laissons de côté la symbolique de la Cène pour nous intéresser à l’action. Jésus n’est pas au premier plan, Dieu non plus. Lorsque le vin vient à manquer, c’est la mère de Jésus qui lui demande de l’aide. Jésus semble refuser dans un premier temps et pourtant, il va quand même le faire. Ce signe ne le placera pas au centre, un autre que lui en recevra la gloire (versets 9 à 11). Mais l’œuvre de Dieu sera passée par là, discrète, même pas remarquée, sauf par quelques uns : Jésus ; sa mère, les quelques disciples… ! Et peut-être nous ?

A notre tour nous devons savoir que :

Ø            Être témoin du Christ, ce n’est pas toujours être au centre avec les feux braqués sur nous. Être témoin, c’est jouer des rôles effacés.

Ø            Ici, Dieu honore la demande et Jésus peut accomplir ce signe. Dieu s’invite là où on ne l’avait pas invité…

Ø            Le mariage qui allait se terminer en quenouille se termine dans la JOIE !

Ø            Manifester le Christ au monde, c’est déjà savoir qu’il le fait lui-même…

J’en tire plusieurs conclusions :

1                         Nous sommes témoins du Christ : ne nous tracassons pas sur la manière d’être ou de ne pas être digne ou correct ! Laissons-nous conduire.

2                         Dieu s’invite là où on ne l’attend pas. Dans notre monde, au-delà de nos églises, il agit, il laisse des signes de sa présence.

3                         Il nous invite à travailler, nous aussi, là où on ne nous attend pas, sans vouloir pour autant prendre possession de ce monde. Même si notre témoignage n’est pas toujours bon, et même parfois raté, l’œuvre de Dieu se poursuit, lui seul sait ce qui est bon !

4                         La bonté de Dieu dépasse nos cercles chrétiens et nous sommes même souvent plutôt un obstacle qu’un cœur ouvert à son œuvre.

Marie, dans notre récit, détient la Parole centrale de l’évangile : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ! »

Jésus a besoin de serviteur, de nos mains et de notre oui.

La Bonne nouvelle, c’est que depuis que Jésus est venu, le vin nouveau est arrivé… et il est bien meilleur que le Beaujolais 2006.

Tout commence, tout recommence, Il vient et nous invite à devenir comme Lui Fils et Filles de Dieu.

Frédéric Verspeeten

 

 

 

 

 

 

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jean 2, 1 à 12

 

 

1 Trois jours après, il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là,
2 et Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples.
3 Le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit: Ils n'ont plus de vin.
4 Jésus lui répondit: Femme, qu'y a-t-il entre moi et toi? Mon heure n'est pas encore venue.
5 Sa mère dit aux serviteurs: Faites ce qu'il vous dira.
6 Or, il y avait là six vases de pierre, destinés aux purifications des Juifs, et contenant chacun deux ou trois mesures.
7 Jésus leur dit: Remplissez d'eau ces vases. Et ils les remplirent jusqu'au bord.
8 Puisez maintenant, leur dit-il, et portez-en à l'ordonnateur du repas. Et ils en portèrent.
9 Quand l'ordonnateur du repas eut goûté l'eau changée en vin, ne sachant d'où venait ce vin, tandis que les serviteurs, qui avaient puisé l'eau, le savaient bien, il appela l'époux,
10 et lui dit: Tout homme sert d'abord le bon vin, puis le moins bon après qu'on s'est enivré; toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent.
11 Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
12 Après cela, il descendit à Capernaüm, avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n'y demeurèrent que peu de jours.