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PRIER SANS CESSE Un mot d’ordre pour l’année
2008 ! |
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- Un constat s’impose, nous avons du mal à prier - La parabole du juge inique, une
invitation à toujours prier - Disponibilité à Dieu et aux
autres, bonne année 2008 ! Lectures bibliques : Luc 18, 1 à 8 ; II Timothée 2, 14 à 4, 2 ;
Exode 17, 8 à 13 Un constat s’impose en préambule ! Aujourd’hui, les chrétiens ont
du mal concernant la prière. Ils sont confrontés à plusieurs problèmes que je
voudrais seulement évoquer avec vous, sans prétendre les résoudre en quelques
mots. -
Souvent la vie nous accapare, nous écrase, nous oublions de voir
l’essentiel et nous ne trouvons pas ou nous ne prenons pas de temps pour
prier. -
Parfois, nous n’en sentons pas le désir, nous sommes découragés et
notre foi défaille. Le remède consisterait pourtant à être constants dans la
prière et à chercher le Seigneur et sa volonté dans tout ce que nous
entreprenons et dans tout ce que nous sommes. -
Il y a des moments où nous doutons des promesses de Dieu, il nous
semble qu’Il se cache, qu’il est absent, alors qu’Il nous invite à nous
approcher de lui avec foi, avec un cœur sincère. -
Face aux difficultés, face aux dangers, nous cherchons des solutions
en oubliant de nous laisser guider par Dieu pas à pas. Souvenons-nous, la
prière est ancrée dans l’assurance que Dieu est fidèle. Lui seul embrasse
tout, présent et futur. Sa parole est digne de confiance. -
Concernant la prière, il est évident que nos réactions sont
différentes ; notre tempérament, notre caractère vont influencer notre
manière de prier et la forme de nos prières. La prière prend ainsi de
multiples formes et elle est d’autant plus belle qu’elle est authentiquement
spontanée. Le récit de Luc 18/1 à 8 sur lequel nous avons déjà
réfléchi au cours du culte du dimanche 21 octobre 2007, met en scène deux personnages : ·
Un Juge fort, invincible en
apparence, un
homme sur lequel on n’a aucune prise. Il ne craint pas Dieu et n’a d’égard
pour personne nous dit le texte. Il est imperméable aux hommes. Athée !
Impassible ? Il est clos, hermétique, insensible à tout regard. Le ciel ne
peut rien contre lui… Il ne cède pas aux menaces. ·
A côté de lui il y a la veuve
faible, vulnérable fragile, celle qui perd… Il n’y a personne pour la
défendre. Elle n’a aucune chance de gagner. Pourtant, cette femme faible a
une force : sa patience, son obstination. Elle va ainsi trouver la
faille chez le juge. Elle vient. Elle revient et il craque il finit par
rendre justice. Il l’aide pour être tranquille et, encore une fois, c’est
Goliath qui abandonne. Elle a manié la seule arme dont elle dispose :
l’obstination, la prière sans se lasser. Vous le constatez, la force n’est
pas toujours là où l’on croit la trouver. Luc nous relate cette parabole
et en dévoile immédiatement l’intention : c’est pour montrer qu’il faut
toujours prier, sans se lasser, en tout temps. Dieu invite donc les humains à le prier. Vous allez me dire : la prière n’est-elle pas le
premier acte de la vie chrétienne ? Certes ! Mais il nous faut
aller plus loin ! Ce que vous allez lire
maintenant vous semblera peut-être banal mais, à l’orée de l’année nouvelle,
il n’est pas déplacé de nous souvenir des choses essentielles et je souhaite
que nous puissions les reprendre plus tard en profondeur. Qu’est-ce donc que
la prière ? Ø Dietrich Bonhoeffer considérait
que prier, c’était rester en contact
avec la source de la vie. Ø L’apôtre Paul nous appelle au
chapitre 12 de l’Épître aux Romains à rendre
à Dieu un culte agréable, un culte en esprit et en vérité. Le culte dont
il parle ici n’est pas le culte public bien que le culte public soit un des éléments qui découle à l’évidence du culte personnel, dans le secret de notre
chambre. Ce texte nous invite à devenir
vrais avec Dieu à être vrais et sans nul doute, nous le serons alors
aussi avec les autres. Dieu est vérité…
il faut que ceux qui l’adorent le fassent en vérité. Ø La prière n’est pas verbiage, mais élan du cœur vers Dieu. Elle ne se traduit pas
seulement par des mots, mais par une attitude psychologique et une
disposition intérieure. Elle est par excellence une manière de dire : « Ma vie est ce qu’elle est ; mais je sais
que quelque chose de nouveau est possible ». Ø Par cet acte les humains s’élèvent jusqu’à Dieu et implorent sa
grâce, sans
laquelle nous avons du mal à vivre. Les humains même les plus nantis se
reconnaissent faibles, indigents, mais pleins d’espérance. Ø Celui qui demande, dit l’Ecriture, reçoit ce qu’il demande. Dans l’évangile de Luc, Jésus
raconte cette parabole de la veuve qui demande que justice lui soit rendue
par un juge qui n’a ni crainte de Dieu, ni respect des hommes. Ce récit est
une manière de rappeler la nécessité d’une prière constante - prier constamment et ne pas se
décourager - et la certitude que la prière sera exaucée : « Et Dieu ne ferait-il pas justice à ses
élus qui crient vers lui jour et nuit ? » Ø Nous devons prendre garde de ne pas transformer notre prière en une
prière adressée à une idole. L’idole, l’homme se la fabrique et il lui demande
d’accomplir ce qu’il veut, quand il veut comme il veut... Mais Dieu n’est pas
une idole, Il est le Tout Autre qui nous connaît mieux que nous-mêmes et peut
répondre authentiquement aux besoins réels de notre être. Dieu nous invite
donc à le prier avec humilité et respect. Il est notre Père, notre créateur,
notre maître. La prière est une école de dépouillement. Prier, c’est accepter que tout peut être dit et échangé avec Dieu. Ø La prière n’est pas seulement l’expression de nos besoins, elle
manifeste aussi, le désir de connaître l’œuvre et l’amour de Dieu. La prière, c’est à la fois la volonté de mettre notre vie en relation
avec ce qui est essentiel et c’est aussi la volonté de nous laisser modeler
par Dieu pour que nous devenions conformes à son image. Pour conclure, revenons au récit
que nous venons de lire. Il évoque la patience, la persévérance et même
l’importunité... Oui, Dieu nous invite à prier, à prier sans cesse ! -
Pour nous-mêmes, pour nos besoins, pour nos
peurs et nos craintes, pour nos proches, pour que sa volonté et son Esprit
nous guident En nous racontant, la
prière nous livre devant Dieu et fait de lui le dépositaire de la vérité
secrète et intime de chacun. Rien n’est insignifiant à ses yeux, rien ne
lui est impossible. -
Pour nos frères et sœurs. Prier pour eux, pour leur
bien, c’est reconnaître qu’ils sont eux aussi dans la main de Dieu, au
bénéfice de sa grâce. -
Pour l’humanité entière, pour ce qui est bon, pour la
justice, pour le triomphe de l’Evangile. Prier,
c’est combattre, avec Dieu, pour un monde meilleur, c’est agir pour que le
monde devienne le Royaume de Dieu. *** Si donc la prière
est cette ouverture totale à Dieu dans l’amour et la confiance, si donc elle
est aussi cette disponibilité constante aux autres, y-a-t-il de meilleures
dispositions de notre être le plus profond pour vivre l’année 2008 ? Je vous souhaite une année riche en famille, riche en
événements pour notre communauté, riche en engagements féconds pour la
société dans laquelle nous vivons, riche dans l’espérance dont nous devons
être les témoins. Voila mes vœux les meilleurs
pour chacun et pour nous tous, vœux pour la communauté à laquelle nous
appartenons et que nous voulons vivante et accueillante. Que Dieu nous soit
en aide pour qu’il en soit ainsi. Seigneur, apprends-nous à prier en esprit et en vérité. |
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Frédéric Verspeeten |
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