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Tri
pour le Règne des cieux |
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www.eglise-protestante-unie.fr Matthieu 13, 44-52 : des paraboles du Royaume, oui
« Que ton règne vienne ! » La parabole du trésor caché * *
* * * A la découverte de ces
paraboles comment ne pas crier : Que ton Règne vienne ! Mais
replaçons d’abord ce passage de Matthieu dans son contexte : il s’agit
de trois paraboles très courtes, racontées par Jésus après le récit des
paraboles du semeur, de l’ivraie, du levain et du grain de
moutarde, dont parlent aussi Marc et Luc. Mais Matthieu est le seul
évangéliste à nous rapporter celles-ci qui parlent d’un trésor, d’une perle
et d’un filet. Ces 7 paraboles
traitent toutes du Royaume des Cieux – pour ne pas dire Royaume de Dieu, ce
qui à l’époque de Matthieu, lettré juif respectueux des commandements, ne se
faisait pas, puisqu’il n’était pas permis de nommer Dieu. Elles commencent
toutes, sauf d’ailleurs celles du semeur, par les mêmes mots « le Royaume
des cieux est semblable à… »
* *
* * * Dans les 3 paraboles de notre texte il s’agit
chaque fois d’un tri D’entrée il nous est possible de
remarquer le point commun le plus clair entre les 3 paraboles de notre texte,
c'est qu'il s'agit chaque fois d'un tri. D'un tri qui est commencé, même s'il
n'est pas encore apparent. En cours dans notre monde, il n'est pas encore
achevé. Dans les paraboles du trésor et
la perle, chaque disciple est invité à discerner ce qui vaut et ce qui ne
vaut pas, en mettant en comparaison la valeur du Royaume et la valeur de tout
le reste ! Dans le filet, c'est Dieu qui
opère le tri. L'homme qui a de la valeur est celui qui a choisi ce qui vaut. Ainsi, celui qui a choisi le
Royaume est finalement entré, passé dans le Royaume ; il se trouve dans
le Royaume. Le jugement de Dieu est ainsi la
constatation de ce qui existe déjà aujourd'hui et de la situation que chacun
de nous a créée par sa liberté.
* *
* * * Dans
le Notre Père, modèle de la prière chrétienne, nous sommes incités à
prier d'abord pour faire progresser le Royaume de Dieu parmi les habitants du
monde. C’est
dans ce cadre que nos demandes quotidiennes peuvent trouver leur juste place. Il
nous appartient de trouver le vrai trésor, la vie est une course au trésor :
c’est en tout cas ce que l’on nous laisse croire, mais quel trésor, quelle
richesse ? Ne confondons-nous pas les biens, les possessions avec nos
désirs égoïstes ? Et
ces paraboles ne cessent de nous renvoyer la question : où est ton
trésor ? Qu’est-ce qui compte le plus pour toi ?
* *
* * * La parabole nous parle du
véritable trésor de celui qui est vrai et qui s’oppose aux illusions du
mensonge : "le vrai
trésor". Jésus a dit en un autre endroit des évangiles, là où
est ton trésor, là sera ton cœur !
* *
* * * Ici le trésor découvert dans un
champ est un cadeau du ciel. Le champ
cela peut être notre cœur, notre intelligence, la Parole de Dieu. Pour
Jésus, il y a près de nous, en nous quelque chose qui a une valeur
inestimable et qu’il appartient à chacun de trouver et de ne pas mépriser. C'est aussi un don qui provoque un engagement.
Car pour obtenir ce trésor, l'homme va d'abord vendre tout ce qu'il possède.
Les dons de Dieu suscitent l'engagement de l'homme. De même la prière ne dispense
pas du service du Royaume, elle y invite. Imaginons une humanité qui, consciente des valeurs de partage, de
fraternité, de respect de la vie et de la création se met au service de ces
valeurs par conviction et non par une injonction d’un projet politique, alors
le monde deviendrait différent. Il s’agit bien pour Jésus de changer
d’optique de porter sur la vie un regard vrai et non masqué par les illusions
passagères.
* * * * * Nous devons réaliser que la
valeur de notre vie est dans le
prix que Dieu donne pour elle, dans l’intérêt qu’Il lui accorde. La valeur de la vie est révélée
par Jésus qui nous enseigne la volonté de Dieu. Sans Lui, notre vie n'est
qu'une pauvre chose, avec Lui, sa
valeur est infinie. Cette valeur se maintient tant
qu’Il est là, et Il est là, hier, aujourd’hui, toujours. Cela concerne chaque vie, la
mienne, la tienne, la leur.
* * * * * La thématique du Royaume n’est
pas simple dans les Écritures, les textes laissent entendre que le Royaume est là près de nous mais qu’il
est aussi à venir dans sa plénitude. Nous nous demandons souvent si
ce Royaume nous l’avons déjà, ou bien si nous ferons partie des mauvais
poissons, et serons rejetés…
* * * * * Dans la parabole, c’est parce
que l’homme du champ a trouvé le trésor qu’il s’est dépouillé du reste, ce
n’est pas le contraire… Il ne s’est pas dépouillé pour se purifier et se
préparer à entrer dans les bonnes grâces de Dieu. Non, il a trouvé la perle
ou le trésor, on dirait presque comme par hasard, car il cherchait, mais
disons plutôt qu’il l’a reçu comme un don de Dieu. Dieu l’a guidé vers la
perle, le trésor, les personnages de la parabole en ont pris conscience et
cela a changé totalement leur vie, leur mentalité, leur regard. Ils savent
désormais de plus en plus chaque jour, le sens de la vie, sa valeur, sa fragilité.
Oui, mais ils savent aussi qu’elle est un trésor inépuisable, une perle dont
la terre entière ne peut estimer la valeur !
* * * * * Nous avons de la chance de savoir qu’il existe ce trésor, qu’elle existe cette perle, nous pouvons tomber dessus complètement
par hasard, comme l’homme du champ ou comme le marchand, nous pouvons le
chercher ; mais il ne sert à rien de le chercher avec frénésie, de
vouloir à tout prix le trouver…, car Dieu qui en est le donateur, nous la
fera découvrir. C’est dans l’espérance et la confiance que nous le trouverons
et que, probablement nous l’avons déjà trouvé, même si nous n’en sommes pas
toujours sûrs !
* * * * * Ici, la sagesse de Salomon
telle qu’elle nous est décrite dans la Bible, par l’intervention de Dieu,
rejoint celle dont parle Jésus. Mais qu’est–elle donc ? N’est–elle pas avant tout de discerner
que Dieu nous a destinés à une vie pleine de sens. Discerner, comprendre que nous
sommes intégrés dans un plan d'amour, qu’Il
nous rend capable de porter Son image en nous et autres choses que les
misères, les doutes ou les haines de notre monde… et alors nous laisser
éduquer, façonner à l'image du Christ notre Frère.
* * * * * Ce dont nous avons besoin,
c'est de comprendre ce que Dieu met à
notre portée, ce qui n'est pas d'office dans notre cœur :
l'effacement de toutes fautes, les nôtres comme celles des autres, entre Lui
et moi… et entre nous. La volonté de pardonner, et
surtout le pouvoir d'aimer !
* * * * * Dans nos trois petits récits ceux qui ont trouvé la perle ou le
trésor ou encore le filet n’ont pas attendu, ils se sont précipités pour
agir. Ils étaient tout à coup
enthousiastes. L'enthousiasme, c'est le
contraire de l'absence d'esprit. Il y a beaucoup de choses
dépourvues de vrai sens dans ce monde : destruction des bases de
l'existence, persécutions et guerre, injustice mondialisée, faim et pauvreté,
etc...
* * * * * Alors que pouvons-nous faire ? Jésus suggère la réponse : nous laisser convaincre par l'Esprit,
nous laisser remplir par lui d'enthousiasme pour une espérance durable. Car
c'est cela qui fait vivre, d’une vie pour tous, contre la mort, aujourd'hui
et toujours
* * * * * Je
ne me suis pas arrêté en détail sur la parabole du
filet qui laisse entendre au fond que l’homme récoltera
à la fin des temps ce qu’il aura semé.
Derrière le côté menaçant de la parabole de
Jésus il faut comprendre surtout qu’aux yeux de Dieu on ne
peut prétendre être juste si l’on fait un mauvais
usage de sa Parole. Sa Parole nous invite à la
vérité avec nous-mêmes, avec les autres et avec
Dieu. Jésus ne dit pas que Dieu désire châtier ou
punir, mais que chacun est responsable de ce qu’il fait et
qu’Il
ne permettra pas que son règne qui vient soit pollué par les actions
mauvaises des humains.
* * * * * Nous nous demandons souvent si ce Royaume de Dieu
est en marche ; il est vrai que Dieu est à l’œuvre même si nous n’en
voyons pas toujours les signes. En tout cas, cherchons la perle ou le trésor que Dieu a placé dans nos vies. Comment au milieu de toutes les souffrances,
deuils, trahisons, séparations, abandons, mal de vivre, et autres problèmes
et atrocités, se dire que le Royaume est là ? En réalité, il n’est pas
encore totalement là, il n’est pas encore complètement arrivé ni réalisé, ni
accompli ; il est en devenir, il se réalise tout doucement, lentement,
progressivement. Dans ce monde si dur, parfois
si déshumanisé, si difficile à comprendre, c’est presque impossible de croire
que ce Royaume est déjà en réalisation ; oui, c’est presque une folie de croire le Royaume déjà en marche ;
et c’est presque encore plus une folie de le dire et de le dévoiler aux yeux
des autres. Et pourtant Dieu nous fait la grâce de reconnaître les signes de son
Royaume ici-bas, de
nous les faire sentir et reconnaître au fond de nos cœurs et de nos esprits,
de nous en donner la certitude, de nous donner la joie qu’apporte cette
certitude, et de nous permettre de la partager, de nous la faire partager
avec d’autres. Frédéric Verspeeten
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