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Ouvriers de la première et de
la dernière heure |
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www.eglise-protestante-unie.fr Parabole : ouvriers de la
dernière heure Matthieu
20, 1-16 : Les ouvriers dans la vigne 1« Voici, en effet, à quoi ressemble le Royaume des
cieux : Un propriétaire sortit tôt le matin afin d’engager des ouvriers
pour sa vigne. 2Il convint avec eux de leur payer le
salaire habituel, une pièce d’argent par jour, et les envoya travailler dans
sa vigne. 3Il sortit de nouveau à neuf heures du matin et en vit
d’autres qui se tenaient sur la place sans rien faire. 4Il leur dit :
“Allez, vous aussi, travailler dans ma vigne et je vous donnerai un juste
salaire.” 5Et ils y allèrent. Le propriétaire sortit encore à
midi, puis à trois heures de l’après-midi et fit de même. 6Enfin,
vers cinq heures du soir, il sortit et trouva d’autres hommes qui se tenaient
encore sur la place. Il leur demanda : “Pourquoi restez-vous ici tout le
jour sans rien faire ? ” — 7“Parce que personne ne nous a engagés”,
répondirent-ils. Il leur dit : “Eh bien, allez, vous aussi, travailler
dans ma vigne.” * *
* * * Contexte :
les journées à l’époque de Jésus La parabole des ouvriers de la
onzième heure est encore nommée « Les ouvriers dans la vigne » ou « Les
ouvriers de la dernière heure ». À l’époque de Jésus, on divisait la
journée un peu différemment qu’aujourd’hui ; 7 heures du matin, c’était
la première heure, 8 heures la seconde ; 9 heures la troisième, etc. La manière de compter le temps était différente de nos 24
heures. Mais une chose demeure identique c’est que, d’une manière ou d’une
autre, l’on divise la journée. La parabole racontée par Jésus met en scène
des hommes, mais en réalité Jésus parle de l’œuvre de Dieu. Cette histoire
nous donne des indications sur la manière d’être, la manière de faire, du
Dieu de l’Évangile, du Dieu de Jésus-Christ. * *
* * * Dieu, comparé à
un propriétaire qui embauche des ouvriers Notre Dieu est donc comparé à un propriétaire qui embauche
des ouvriers pour travailler dans sa vigne à différentes heures du jour. Il a
convenu avec les premiers embauchés d’un salaire journalier d’une pièce
d’argent. Il embauche encore une équipe à la 11e
heure ; ce qui correspond à 5 heures de l’après-midi juste une heure avant la fin du travail… Le point important de la parabole c’est, qu’au moment de
la paie, il fait d’abord remettre une pièce d’argent à ceux de la 11e
heure, c’est-à-dire à ceux qui ont commencé à travailler le plus tard ;
et ensuite, comme promis, la même somme est donnée aux premiers venus. Ceux-ci
murmurent contre cette mesure qu’ils considèrent comme injuste ; ils ont
un peu raison si l’on se place uniquement sur le plan du travail et de la
juste rétribution ; mais l’un d’entre eux s’entend répondre par
Jésus : « vois-tu d’un
mauvais œil que je sois bon » ; et enfin le rédacteur de
l’évangile de Matthieu, qui est le seul des rédacteurs des quatre évangiles à
mentionner cette parabole, formule une conclusion en forme de coup de
poing : « les derniers seront
les premiers et les premiers seront les derniers » ; nous
reviendrons tout à l’heure sur cette conclusion sans nuance et finalement
très violente et agressive. * * *
* * Un appel à
chacun pour accepter l’embauche dans la vigne du Seigneur Ce passage de
l’Évangile est un appel à aller, nous aussi travailler dans la vigne du
Seigneur. Cet aspect est important, car il est répété plusieurs fois par
Jésus : Allez, vous aussi, travailler à ma vigne. De sorte que
cette parabole devient un appel à accepter de travailler dans la vigne du
Seigneur. * *
* * * Travailler dans
la vigne du Seigneur, qu’est-ce ? Ce n’est pas renoncer à notre travail quotidien ;
mais c’est quoi que nous fassions, où que nous soyons, que nous soyons en
réalité toujours d’une certaine manière des témoins de l’œuvre de Dieu et de
sa volonté juste et bonne. La vigne du Seigneur, c’est l’humanité tout entière ;
ce sont les hommes et les femmes qui nous entourent avec leurs peines et
leurs conflits ; la société avec ses contradictions et ses tensions.
Selon Dieu, le monde où nous vivons est un chantier où il veut que les
humains établissent des relations plus justes, plus équitables, plus vraies, plus
respectueuses de tous et où il nous demande de prêter attention aux plus
fragiles. La vigne du Seigneur, c’est le monde dans son ensemble, Église y
compris. Dans la société comme dans l’Église, nous sommes appelés à venir
travailler * * * * * Le Seigneur nous invite à travailler
pour que la vigne porte du fruit. Allez, vous aussi travailler dans ma vigne, dit le
Seigneur. Recevons cette parole comme une invitation. Car aujourd’hui encore
les paroles de Dieu peuvent atteindre bien des hommes et femmes en quête de
sens. Bien sûr, il y aura toujours des personnes qui s’interrogeront sur la
réalité de Dieu et son existence… Oui il y aura encore et toujours des hommes
et femmes qui diront : si Dieu existait tout ce mal autour de nous
n’existerait pas. Et bien sûr il y a aussi ceux qui, croyant mieux connaître
Dieu que les autres, l’ont verrouillé, l’ont cadenassé dans leurs discours
religieux, prétendant tout savoir de lui, absolument et de manière
indiscutable. Mais à ceux-là Jésus répondrait peut-être ce qu’il a dit à
Nicodème. Nicodème entends-tu le bruit du vent ? Ressens-tu son souffle
qui va où il veut ? Il en va de même de Dieu. Quant au mal Jésus
n’excluait pas que c’est essentiellement le cœur de l’homme et ses actions
qui en sont responsables. Les paroles de la Bible, étudiées, méditées, peuvent nous
aider à trouver le chemin de notre existence et à nous changer nous-mêmes. À
ceux qui doutaient de cela Jésus à dit « venez et voyez, celui qui veut
savoir si ce que je dis est vrai qu’il me suive ». En disant cela il ne
trompe personne, il invite ceux qui le veulent à marcher jour après jour,
éclairés par la parole. Au fond il propose une démarche tout autant
philosophique que religieuse. Les philosophes de l’époque qui va du second
siècle avant Jésus-Christ jusqu’au 2e siècle de notre ère ne
disaient pas autre chose. Ils invitent à marcher sur une voie nouvelle. Les
textes des psaumes et de la littérature de Sagesse de la Bible le disent aussi ;
par exemple le psaume 1. * * * * * Dans une paroisse comme dans la
société, chacun doit et peut trouver sa place Sans nécessairement être dans toutes les activités. Il ne
doit pas y avoir de compétition entre nous ; certains peuvent donner une
heure seulement ; d’autres sont plus présents et encore suivant les
moments de la vie, notre présence et notre disponibilité peuvent changer. De
toute façon les uns comme les autres ont le même « salaire » et ce
salaire : c’est la joie de participer à un travail « pour le
Seigneur », c’est-à-dire un travail qui donne un sens et de l’espérance à
notre vie qui en témoigne par l’engagement. Ceux et celles qui se réclament
du Christ et d’une vérité spirituelle et qui pensent pouvoir se dispenser de
travailler avec leurs frères et sœurs sous prétexte que ceux-ci ne sont pas conformes
à leur vision personnelle, commettent une erreur. Car le chemin de Dieu dans
la vie de chacun est différent. Il n’y a pas de modèle de chrétien type quoi
qu’en pensent certains courants théologiques. Et surtout encore quoi que nous
en pensions pour nous dispenser nous-même d’agir. La deuxième raison pour laquelle je trouve que cette parabole
tombera toujours à propos dans les églises locales, c’est qu’aujourd’hui,
dans l’assemblée, il y a des gens qui travaillent depuis longtemps dans la
paroisse ; on peut les comparer aux ouvriers de la première heure, et
merci à eux pour leur fidélité. Mais aussi il y a des nouveaux et des enfants en quelque
sorte des ouvriers de la 11e heure. Est-ce que le Dieu de
l’Évangile va dire : les anciens ont droit à un salaire plus important
que les nouveaux ? Est-ce qu’il va dire : les parents vont recevoir
davantage que les enfants ? Non, nous sentons bien que dans le domaine
de la Bonne Nouvelle, de la découverte de l’Évangile, Dieu ne veut pas faire
entre nous des niveaux hiérarchiques. Nous sommes tous, des ouvriers
différents mais semblablement aimés et appréciés par Dieu. C’est pourquoi
chacun a le même salaire, quel que soit son âge ou son ancienneté. Dans l’évangile de Matthieu, ce récit s’adresse à des pharisiens, des juifs anciens, ou des
membres du peuple, issus de différents courants et qui ont voulu suivre
l’enseignement de Jésus. Ce sont des ouvriers de la première heure et Jésus
leur dit en substance, attention les païens convertis qui sont les ouvriers
de la 11e heure, aux yeux de Dieu, ont autant de valeur que vous. Dans l’Église, à l’époque où l’évangéliste
Matthieu rédige son évangile, il y avait des anciens qui se considéraient
comme « les premiers ». Ils estimaient mériter plus que les autres.
Ils ont dû recevoir la conclusion de notre parabole : « les
premiers seront les derniers », comme un avertissement sévère. Mais
gardons pour nous, cette promesse merveilleuse, que nous soyons anciens ou
nouveaux dans la découverte de la foi chrétienne : Dieu nous réserve le
même accueil, cette même pièce d’argent qui nous permet de vivre. Pour
terminer cette parabole des ouvriers de la 11e heure, des ouvriers
de la dernière heure, vient nous parler de la grâce de Dieu. Aujourd’hui,
comme dans notre récit, le Dieu de l’Évangile vient nous chercher ; quelle
que soit l’heure à laquelle nous nous présentons : il nous embauche. Il
nous donne une pièce d’argent qui, plus qu’un salaire, est le signe que nous
lui appartenons. Et si, dans notre parabole, les ouvriers de la première
heure s’étaient réjouis de voir que les derniers embauchés avaient, eux aussi,
leur pièce d’argent ? Alors, il n’y aurait pas eu de murmures et de
jalousie, de privilège et de hiérarchie ; mais seulement de la
reconnaissance devant la bonté d’un maître qui accueille tout le monde. C’est
cela qui ressemble au « règne de Dieu », au « Royaume des
cieux ». « Venez, vous aussi, travailler dans ma vigne ». Frédéric Verspeeten * * * * * |
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Ouvriers de la première et de
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