|
Le mot du mois |
|
|
« Le ciel et la terre passeront, C’est habituel que nos
listes de lectures bibliques proposent des textes de ce genre (textes dits
apocalyptiques) pour le début du temps de l’Avent. Celui-ci commencera cette
année, le dimanche 1er décembre. C’est habituel. Oui c’est
habituel comme les temps liturgiques qui reviennent année après année, saison
après saison. C’est habituel comme les
craintes et les angoisses provoquées par les catastrophes du monde qui
semblent inexorablement se répéter. C’est habituel comme nos
prières de supplication ou d’espérance qui attendent réponse et délivrance
dans des situations douloureuses et tragiques, récurrentes elles aussi. C’est habituel ! Tu
nous l’as déjà raconté l’année
dernière !! s’agaçait un des enfants de
l’école biblique à qui je racontais un jour le
récit de la nativité de Jésus, au moment de la
préparation de la fête de Noël. Tu nous l’as
déjà dit, tu nous l’as déjà
raconté… C’est habituel… Oui, notre lecture de la
Bible est habituelle (du moins, en principe car je ne suis pas sûre que cela
se vérifie toujours dans nos communautés et notre pratique spirituelle
individuelle ?!?). Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront
point… Dans ma lecture de la
Bible, je peux (comme vous peut-être ?) être saisie parfois par le
sentiment de l’habitude lassante, l’impression de déjà vu assez
stérile et peu stimulant. Mais ce texte me dit que
les paroles de l’Éternel échappent à l’habitude. Elles ne se répètent pas
à l’infini. Elles ne recommencent pas
comme recommence le cycle des jours et des fêtes. À hauteur humaine, tout
passe, tout se répète dans un tourbillon de faits et de mots. Les paroles de l’Éternel
restent. Elles échappent au temps.
Elles ne sont pas cycliques. Elles ne passent pas. Elles ne sont pas des
mantras pour résister quoiqu’il arrive. Elles sont des mâts, des
lumières inextinguibles. La couronne de l’Avent
avec ces 4 bougies à allumer l’une après l’autre tout au long des 4 dimanches
qui précèdent Noël, est l’une des traditions de ce temps liturgique dans
lequel nous entrons. Au gré de cet allumage
progressif, la lumière grandit. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront
point… © DR .jpg Bon temps de l’Avent à tous, à l’écoute de ces paroles ! Pasteur Valérie Mitrani |
|
|
Décembre
2024 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
« Dans la soumission mutuelle… » Ces mots ont beaucoup
fait discuter et réagir les conseillers presbytéraux de nos 2 communautés de
Valenciennes et Lecelles-St Amand quand ils ont préparé, lors de leur
rencontre mensuelle du mois d’octobre, le culte d’installation du 3 novembre.
En effet l’expression débute le texte des engagements communs que prennent
tous ceux qui dans notre Eglise servent comme pasteurs ou comme conseillers (presbytéraux,
régionaux et nationaux). Soumission :
« Je n’aime pas ce mot !! »,
« Tellement chargé
négativement ! », « Mot
inapproprié pour nous qui sommes tellement attachés
à la liberté », « mot à
l’interprétation trop risquée parce
qu’il peut cautionner tant d’abus de pouvoir et
d’autorité ». Et puis la discussion et
l’écoute aidant, notre attention est attirée sur les mots choisis dans cette
expression : « dans la soumission réciproque ». Ce n’est pas
une injonction à certains et pas à d’autres. C’est l’appel à un état
d’esprit, une disposition pour être ensemble, pour rechercher ensemble le bon
avis, la bonne décision, pour construire son point de vue grâce à sa
réflexion personnelle mais aussi grâce aux idées de l’autre. L’adjectif
« réciproque » est déterminant et tellement interpellant dans son
association au mot « soumission ». Ordinairement la soumission
n’est pas réciproque, elle ne va que du dominé vers le dominant. Dans la
soumission réciproque, je suis sans arrêt au service de l’autre et l’autre
est à mon service. « Soumettez-vous les uns aux autres comme vous
l’êtes à Christ », dit l’apôtre Paul dans son épître aux Ephésiens.
Nous sommes soumis à Christ qui lui-même s’est soumis à nous, s’est fait
notre serviteur. C’est dans cet esprit-là
que nous sommes invités à vivre au sein d’un conseil presbytéral mais aussi
dans l’église en général. Le synode est du même
ordre. Le synode régional de notre région EPUdF Nord-Normandie, va siéger du
22 au 24 novembre au Havre. Là aussi soumission réciproque : toutes les
églises locales sont soumises les unes aux autres, au service des uns des
autres pour ensemble construire la parole commune, le service et le
témoignage commun. Je ne suis pas chrétien
tout seul. Nous ne sommes pas l’église tout seul. Grâces soit rendues à
Dieu de nous mettre à cœur cette conscience de l’autre, cet esprit de l’autre
pour qu’il ne soit pas qu’un coreligionnaire, quelqu’un qui pense ou croit
comme moi mais un membre d’un corps commun auquel j’appartiens comme lui, un
lieu, un temps dans lequel je vis, j’expérimente la soumission
mutuelle : l’église, le corps du Christ dont il est la tête. Pasteur Valérie Mitrani |
|
|
Novembre
2024 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
© LIENS PROTESTANTS Prière : besoin de personne ! Seigneur, combien de
fois, devant les difficultés, les épreuves, je relève les manches et, tel un
petit enfant, je proclame : « Moi toute seule ! » Car je suis capable de
tout, je peux me débrouiller seule, sans l’aide de personne, je ne suis pas
faible, je suis forte et même toute-puissante, je peux tout endurer ! Et, combien de fois
Seigneur, je me retrouve face à la réalité : mes épaules ne sont pas assez
larges ni mon dos assez solide pour supporter tout cela ni pour tout gérer.
Wonder Woman et Superman sont des fictions, non des réalités… Et je me souviens des
paroles de Pierre : « Abaissez-vous donc sous la main puissante de Dieu,
pour qu’il vous élève en temps voulu. Déchargez-vous sur lui de toutes vos
inquiétudes, car il prend soin de vous » 1 Pierre 1, 6-7. Oui, je sais que tu es
à mes côtés, que tu ne m’abandonneras jamais et, entre tes mains, je peux
tout simplement redevenir ce que je suis : ton enfant confiant, empli
d’espérance. Amen. Nicole
Roulland-Rupp Magazine Réveil |
|
|
Octobre
2024 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
© LIENS PROTESTANTS Prière : non abandonnés par Dieu En 1968, il y a
cinquante-cinq ans Martin Luther King était assassiné. Il vivait, lui aussi,
dans un monde conflictuel, mais il n’a cessé de croire malgré tout que Dieu
ne nous avait pas abandonnés. C’est la bonne
nouvelle de Noël, Dieu est là, il vient ! Nous voulons
l’accueillir ? Joignons-nous à sa
prière : Ô Dieu, notre Père du
ciel, Nous te remercions
pour ce privilège merveilleux de pouvoir t'adorer, toi, le seul vrai Dieu de
l'univers. Nous venons à toi aujourd'hui, pleins de reconnaissance que tu
nous aies gardés à travers la longue nuit du passé et nous aies fait entrer
dans le défi du présent et la brillante espérance du futur. Nous savons, ô Dieu,
que l'homme ne peut se sauver de lui-même, car l'homme n'est pas la mesure des
choses et l'humanité n'est pas Dieu. Ligotés par les
chaînes du péché et de la finitude, nous savons que nous avons besoin d'un
Sauveur. Aide-nous à ne jamais
laisser quelqu'un ou une situation nous pousser si bas que nous en venions à
haïr. Donne-nous la force
d'aimer nos ennemis et de faire le bien à ceux qui, méchamment, nous
utilisent et nous persécutent. Nous te remercions
pour ton Église fondée par ta Parole : elle nous provoque à faire plus
que chanter et prier, c'est-à-dire à aller dans le monde et travailler comme
si la vraie réponse à nos prières dépendait de nous et non de toi. Aussi, finalement,
aide-nous à réaliser que l'homme a été créé pour briller comme les étoiles et
vivre pour l'éternité. Garde-nous, nous t'en
prions, en parfaite paix, aide-nous à marcher ensemble, à prier ensemble, à
chanter ensemble et à vivre ensemble jusqu'au jour où tous les enfants de
Dieu, Noirs, Blancs, Rouges et Jaunes, se réjouiront en une seule humanité
commune dans le Royaume de notre Seigneur et notre Dieu. Pasteur Martin Luther
King |
|
|
Décembre
2023 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
© LIENS PROTESTANTS Le doute, une fenêtre ouverte Certains seront
peut-être choqués de trouver ici, pour ainsi dire, l’éloge ou même l’apologie
du doute. La leçon d’adieu donnée par L. Gagnebin en 2002 à la Faculté de
théologie protestante de Paris s’intitulait : Un éloge doute ! C’est
ce doute qui peut nous ouvrir la porte de la foi et qui la justifie.
Une foi authentique peut ainsi être précédée
ou accompagnée par le doute. Loin d’être une
écharde dans notre chair, le doute donne aussi à notre
foi une dimension essentielle : l’espérance. Croire
tout en doutant, c’est espérer. Le doute nous fait
accéder à l’espérance. Je ne crois rien, mais j’espère
tout, disait ce mourant à son pasteur. Chaque année, tous
les chrétiens du monde célèbrent à Pâques bien plus qu’un miracle, bien plus
que la résurrection d’un être de chair : ils affirment leur confiance
dans le triomphe de la Vie. Quelles que soit la force ou la faiblesse de
notre foi, il y a dans ce récit de Pâques, un mystère auquel nous ne pourrons
jamais accéder tant il dépasse les limites de notre entendement. Ce tombeau vide,
incompréhensible, est un message d’espérance. Il nous dit que la mort, même
injuste, même horrible, cette violence indue, comme l’appelle Simone
de Beauvoir et comme elle est si souvent ressentie, n’est pas une fin et que
nous pouvons espérer que la vie triomphera, que le mal sera vaincu. Si la mort est
véritablement la fin, alors notre vie n’est pas en plénitude. Si le Christ
n’est pas ressuscité, dit Paul, alors notre prédication est vaine, et
vaine aussi notre foi (1 Co 15, 14). Notre vie de chrétiens est justifiée
par l’écoute de la promesse de Pâques et l’espérance de la victoire de la
Vie. Par-delà les doutes et les interrogations, c’est cette espérance, osons
dire ce pari, qui justifie notre recherche incessante de Dieu, qui justifie
notre prière. Docteur Jacques
Beurier Source Evangile et liberté |
|
|
Avril 2023 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
Croire ou douter ? Croire et douter Peut-on dire que la foi absolue, sans le moindre doute,
n’existe pas°? Bien des exemples trouvés dans la Bible ou l’histoire du
christianisme semblent illustrer le contraire°: c’est la foi d’Abraham, de
Job, de tant de héros bibliques et de nombreux chrétiens d’hier ou
d’aujourd’hui. C’est une foi malgré tout. À ceux-là, croire ne pose,
apparemment, aucun problème, quelles que soient les circonstances. Leur foi
est une donnée simple, acquise à jamais et qui ne se discute pas. Mais
nombreux sont ceux qui doutent, tiraillés entre le désir de croire et le
doute le plus cruel, ceux pour lesquels le doute est une «°écharde°» (cf. 2
Co 12,7) qui les tourmente sans cesse, comme ce père qui proclame dans la
même phrase sa foi et son incrédulité°: «°Je crois, Seigneur, viens au
secours de mon manque de foi°!°» (Mc 9,24) Pensons aussi et surtout au Christ
lui-même, devenu par son supplice pleinement homme sur la croix et, de ce
fait, connaissant le doute, oui doutant de l’amour de Dieu, mais non de son
existence, il est vrai, puisqu’il s’adresse à lui°: «°Mon Dieu, Mon Dieu,
pourquoi m’as-tu abandonné°?°»… * * * * * Associons-nous donc à la prière du pasteur André Dumasi] Notre
Dieu, donne-nous d’être assez fous pour oser croire et assez sages pour
chercher à comprendre. Chasse de nous l’hésitation et la paresse. Combats en
nous la suffisance et l’orgueil. Fais que nous te préférions à nous-même et
que nous aimions grâce à toi. À
notre paroisse et à nous qui voulons en être les pierres vivantes, donne
courage et gaieté, patience et passion, batailles et retrouvailles.
Donne-nous surtout d’être faibles à ta manière, dans l’amour, et forts à ta
manière dans la foi. Donne
à notre paroisse d’être assez simple pour que quiconque t’y découvre, assez
libre pour que quiconque s’y exprime, assez vive pour que personne ne s’y
ennuie. Que
notre perfection soit à l’image de la tienne, généreuse et prodigue,
appliquée et vivifiante. Donne-nous
de grandir, nous qui sommes toujours des enfants. Donne-nous de rajeunir,
nous qui sommes toujours des vieillards. Donne-nous de marcher, nous qui
sommes toujours des boiteux. Donne-nous
ton repos, quand monte notre fatigue. Par
ton Fils Jésus-Christ notre Seigneur, dans l’unité du Saint-Esprit. Amen. Nicole Vernet |
|
|
Février
2023 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
Persévérer ! Il y a dans notre monde une aspiration profonde à changer
les choses, à pratiquer un mode de vie plus équitable, qui tienne mieux
compte des autres. Déjà, il y a plus de deux mille ans, le prophète Michée
appelait l'humanité à un triple devoir de résistance et de
persévérance : « Ce que le
Seigneur exige de toi : rien d'autre que respecter le droit, aimer la
fidélité et t'appliquer à marcher avec ton Dieu » (Michée 6,8). Ézéchiel annonçait lui aussi de la part de Dieu, non sous
la forme d’une exigence, mais d’une magnifique promesse : « …Je répandrai sur vous une eau pure, et
vous serez purifiés ; je vous purifierai de toutes vos souillures et de
toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un
esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous
donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon esprit en vous, et je ferai en
sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez
mes lois » (Ézéchiel 36,25-27). Dans une société qui aspire aux solutions instantanées et
aux réactions immédiates, il n’est pas facile de faire accepter les vertus de
discipline, de renoncement et de durabilité à long terme. Il y a des siècles,
le poète romain Ovide écrivait que l’eau perce la pierre non par la force,
mais par la persévérance ! Les appels des prophètes nous invitent à
imiter la goutte qui creuse la pierre, en continuant sans trêve à rappeler le
problème de la justice à nos communautés et au monde. Voilà ce que disait un Père du désert[i] : La nature de l’eau
est tendre, celle de la pierre est dure. Mais si l’eau coule
constamment goutte à goutte, elle creuse la pierre peu à peu, et cette
dernière devient une vasque qui retient l’eau. De même la Parole de Dieu est tendre
et notre cœur est dur, mais l’homme qui entend fréquemment la Parole creuse
son cœur pour accueillir la présence de Dieu. Prière : Seigneur, trop
souvent notre cœur, notre esprit, notre intelligence, sont durs comme de la
pierre. Chaque fois que
nous ouvrons notre Bible pour nous mettre à l’écoute de ta Parole, qu’elle
soit comme cette eau qui creuse notre cœur de pierre pour en faire un cœur de
chair. Nicole Vernet |
|
|
Mai 2022 |
|
;
;
;
;
;
.
.
|
Le mot du mois |
|
|
Ne vous inquiétez de rien, faites connaître vos besoin à Dieu ! Paul écrit aux Philippiens : Ne vous inquiétez de rien, faites connaître vos besoins à Dieu !
(Philippiens 4,6). Certains pensent que la prière est la force des faibles ou
un égarement, une folie ou qu’elle est inutile. Pour Paul, il en va
autrement, elle est le lieu où nous nous dépouillons de nous-mêmes et pouvons
tout dire, tout confier à Dieu, le meilleur comme le pire, nos erreurs, nos
déceptions et nos joies. Cela nous aide, mais cela est aussi un dialogue avec
le Dieu silencieux et bienveillant qui nous accompagne. C’est aussi ce lieu
où nous pouvons nous libérer de notre ego trompeur et changer notre regard
sur la vie. La prière pour Paul est une force, une énergie, qui remet debout,
qui ouvre les portes que nous croyions fermées. Il nous invite à dire
simplement à Dieu nos besoins et à faire la part entre ceux qui sont
justifiés et ceux qui ne le sont pas. Il dit encore : « faites
connaître à Dieu vos besoins par des supplications ». Dans un monde
romain où l’inégalité était la norme, ce sont surtout les plus faibles qui
ont entendu ces mots. Mais encore de nos jours, la prière, la supplication de
certaines personnes dans l’épreuve, la souffrance, reste une force. En
relisant ces mots je ne peux m’empêcher de penser aux paroles de Jésus dans
l’évangile selon Luc chapitre 11, versets 9 à 13 : Et moi, je vous
dis : Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ;
frappez, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui
cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe. Quel est parmi vous le père
qui donnera une pierre à son fils, s’il lui demande du pain ? Ou, s’il
demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d’un poisson ?
Où, s’il demande un oeuf, lui donnera-t-il un scorpion ? Si donc,
méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants,
à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à
ceux qui le lui demandent. Dans notre récit Paul ajoute : avec des actions de
grâces. Ces quelques mots sont importants. En réalité, pour que sa main
bénissante nous comble, Dieu, ne demande pas, que nous lui offrions tous les
sacrifices possibles. Il nous demande simplement d’avoir un cœur
reconnaissant, de savoir dire merci en toute simplicité. Dans un monde où
tout nous paraît automatique, sachons que rien n’est automatique, mais que
tout nous est donné. Terminons la lecture de ce texte aux Philippiens : Ne
vous inquiétez de rien, faites connaître vos besoins à Dieu par des prières
et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui
surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en
Jésus-Christ. La paix de Dieu ! Il ne s’agit pas ici seulement
d’une paix politique, d’une période de calme après des conflits ou de la fin
de la pandémie qui se prolonge encore, mais d’un état de tranquillité
intérieure. Avec ces quelques lignes aux Philippiens, Paul nous livre
un itinéraire de vie chrétienne, de vie dans la foi. Soyons donc respectueux
et reconnaissants pour ce que nous avons ! Frédéric Verspeeten |
|
|
Octobre
2021 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
Tu rechercheras la justice, rien que la justice ((Dt 16,20) Au
moins une fois par an, les chrétiens sont invités à se remémorer la prière de
Jésus à ses disciples pour que tous soient un afin que le monde croie (cf.
Jean 17,21). Les cœurs sont touchés et les chrétiens se rassemblent pour
prier pour leur unité. Dans le monde entier, des communautés et paroisses
échangent leurs prédicateurs ou organisent des célébrations œcuméniques et
services de prières spéciaux. L'événement qui permet cette expérience
exceptionnelle est la Semaine de prière
pour l'unité des chrétiens, célébrée du 18 au 25 janvier. Le thème 2019 pour
cette semaine est le verset du Deutéronome : Tu rechercheras la justice, rien que la justice… (Dt 16,20). Peut-être
ce rappel vous paraîtra anachronique mais, au moment d’envoyer la rubrique de
nos paroisses de Valenciennes et Saint-Amand-les-Eaux & Lecelles, nous
sommes au milieu de cette semaine annuelle. Par ailleurs, le texte choisi
cette année a été puisé dans le livre du Deutéronome qui lui, pourrait, à
juste titre nous paraître dépassé. Je ne m’aventurerai pas pour vous
communiquer la (les) date (s) de la période à laquelle il a été écrit. Il
fait l’objet de recherches fort intéressantes depuis de nombreuses années… Non !
Ce que je veux souligner, c’est le thème de la justice, déjà préoccupant à
l’époque de l’écriture de ce livre, et tout à fait douloureusement présent dans
notre actualité… encore et toujours. L’éditorial
de l’hebdomadaire « Réforme » de la semaine dernière, écrit par le
pasteur Samuel Amedro [1] À quoi
jouons-nous ? Quel est ce jeu obscur qui pousse nos concitoyens à
refuser l’occasion qui leur est donnée d’intervenir dans le grand débat
national qui s’offre à eux ? N’est-ce pas un procès d’intention que de
parler d’enfumage avant même
d’avoir pris la parole ? Notre
situation n’est pas sans résonance avec l’histoire racontée par l’évangile de
Jean, celle d’un homme malade depuis 38 ans couché au bord de la piscine de
Bethzatha (Jn 5,1-9). L’homme est là, paralysé dans son attente d’une
puissance surnaturelle qui viendrait faire frémir l’eau comme dit la légende…
Il attend sans grand espoir parce qu’il n’a personne pour le mettre dans la
piscine et quand il essaie d’y aller, un autre descend avant lui. Voici le destin
de l’homme malade. Voilà
le destin de notre société malade : elle organise la compétition des uns
contre les autres. Le premier qui descend sera guéri ? Alors la
concurrence se met en place. Et comme toujours, les premiers restent les
premiers : celui qui peut payer, celui qui a fait de bonnes études,
celui qui a les bonnes relations pour qu’on le porte au bon endroit au bon
moment, celui-là gagne toujours. Et tant pis pour celui qui n’a rien et qui
ne connaît personne. Dans
notre monde malade, les derniers resteront toujours les derniers. Destin
tragique d’un monde paralysé qui en est réduit à attendre l’intervention
surnaturelle de Jupiter. Comment ne pas le détester, celui-ci dont on suppose
qu’il tient notre destin entre ses mains ? Pensée magique de ceux qui
croient avoir trouvé le seul responsable de tous nos maux. Dans l’évangile,
Jésus intervient pour changer le cours d’une vie désespérante tant elle
semble tracée d’avance. Et il demande : Veux-tu guérir ? Toute la différence est là, tant avec la
pensée magique qu’avec l’attente du surnaturel. En nous rendant la parole,
Jésus nous redonne pouvoir et autorité sur notre vie. La décision nous
appartient. » Nicole Vernet |
|
|
Janvier 2019 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
Le courant d’air de Dieu 19 Le soir de ce
jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient
les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu'ils avaient des Juifs,
Jésus vint, se présenta au milieu d'eux, et leur dit: La paix soit avec vous ! 20 Et quand il eut
dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent dans la
joie en voyant le Seigneur. 21 Jésus leur dit de
nouveau : La paix soit avec vous ! Comme le Père m'a envoyé, moi
aussi je vous envoie. 22 Après ces paroles,
il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint-Esprit. Voici les disciples après Pâques dans une chambre
aux portes fermées, et d’un coup Jésus est là et souffle sur eux, fait passer
en eux l’Esprit saint, le courant d’air de Dieu qui ouvre les portes et les
cœurs. Certains vivent de prison en prison, les portes se ferment autour
d’eux, les clés se perdent, les verrous bloquent tout espoir. D’autres vivent
dans l’angoisse des portes battantes, quand tout s’ouvre partout et que le
vent les éparpille. Beaucoup aussi vivent en alternance temps de portes
fermées et temps de portes battantes. Parfois les portes claquent comme des gifles et
murent l’espoir, enfermant dans des problèmes, des difficultés, des
culpabilités sans clé, sans solution, sans ouverture. Parfois aussi on
enferme les autres, on fige leur image, on les empêche d’avancer, sans
toujours le vouloir. Parfois certains mots ou gestes faits par hasard, par
humeur, par distraction, verrouillent les portes de l’amitié ou de
l’affection. Portes fermées, mais aussi souvent, ou pour
certains, portes battantes où des vents venus de toute part les dispersent,
où tout passe si vite qu’on ne sait plus pourquoi ni où l’on va ; il
arrive alors qu’on ne puisse plus, ou qu’on ne veuille plus s’arrêter, fermer
un peu les portes pour réfléchir quand même, pour revenir à soi-même,
peut-être simplement par peur d’apercevoir au bout cette porte à laquelle nul
n’échappe, porte de la mort ouverte sur l’inconnu, le silence, l’immobile. Je suis de ceux qui croient encore à la valeur du
culte dans nos églises. Mais les avis sont partagés. Pour certains, c’est le
lieu où les portes se ferment à l’agitation du monde. Assez de ces cultes
courant d’air où on entend encore des bruits de guerre et des cris d’affamés,
où on entend parler de société, de politique, voire même d’économie ! Au
contraire il faut revenir à celui qu’on n’entend plus dans le fracas du
monde, dans l’agitation de la vie, retrouver dans nos murs la paix de Dieu,
la vraie destination de la création qui est l’amour et l’harmonie. Mais
d’autres disent aussi : pourquoi ce lieu fermé où on se rend sourd et
aveugle aux remous de la vie dans un confortable égoïsme, lieu artificiel,
marginal, inutile, protégé par des vieux rites, des langages hors du
temps ? Là on peut tranquillement se déculpabiliser pour ensuite mieux
supporter l’insupportable, mieux tolérer l’intolérable. Trop de voix nous
appellent, trop de peines à consoler, trop d’injustices à réparer pour avoir
le droit de s’évader dans l’intemporel, le spirituel, le religieux ! Revenons à ce récit où Jésus, portes fermées,
entre quand même et fait passer sur ses disciples le souffle, le vent de
l’Esprit. D’où vient ce vent qui souffle alors que les portes sont
fermées ? Voilà le paradoxe : pour que s’ouvrent nos portes
extérieures et que le vent nous jette dehors et nous rende capables de briser
les murs, il faut d’abord ces temps et lieux de retraite ou de refuge où
s’ouvrent nos portes intérieures. C’est là, au fond de nos silences, de nos
vides, de nos attentes, que le Souffle viendra. C’est notamment en nous
plongeant dans le vieux Livre, loin de l’actualité et des problèmes de notre
temps, en écoutant la parole qui le traverse, que le vent de Dieu nous
prendra. Alors s’ouvriront vers l’extérieur les portes d’un espoir que rien
ne fermera. Ce vent jailli de l’ombre et du silence doit affronter les cris
et la lumière. Dans ces lieux et temps fermés comme une parenthèse inutile
peut mûrir l’espoir, et pas un domaine de la vie n’échappe à cet espoir. Ce petit récit nous annonce qu’il n’existe plus
de portes blindées, qu’avec la force de l’Esprit nous avons le pouvoir de
tout enfoncer, de tout défoncer. Les hommes ont eu beau arrêter, enfermer,
crucifier, murer dans un tombeau celui qui venait de la part de Dieu, sa
parole de feu passera quand même. Tel est le sens du bouleversement de Pâques
et de Pentecôte, où un grand souffle de joie enfonce les portes closes et
diffuse la paix. Jacques Juillard |
|
|
Mai 2016 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
Paroles et réalités « Paix, paix, disent-ils, et il n’y a pas de
paix ». Ce constat amer de Jérémie n’a rien perdu de son actualité. On
nous annonce des accords de « cessez-le feu » au Proche-Orient et
les combats y prolifèrent. On annonce la croissance et la régression
continue. On annonce des créations d’emplois et le chômage s’accentue. On
appelle au rassemblement et ce qui devait le favoriser devient pomme de
discorde. On proclame la lutte contre la pollution et elle augmente. Les
réalités ne cessent de contredire les paroles publiques. « Du plus petit jusqu’au plus grand… tous
usent de fausseté » déclare Jérémie. Les déclarations de bonnes
intentions sont souvent mensongères ou superficielles. Mais il y a aussi
autre chose : une impuissance tragique à changer des situations trop
complexes. Nous sommes prisonniers de logiques implacables et infernales
contre lesquelles nos souhaits et discours, même sincères, sont inefficaces. Selon la Bible, il y a une parole, celle de Dieu,
qui dit vrai, qui libère de ce qui nous domine et qui fait triompher la vie.
On peut voir dans cette affirmation une de ces phrases creuses et sans effet
que dénonce Jérémie. Pour ma part, j’y entends plutôt un appel et une
promesse : malgré tout, il peut y avoir des paroles humaines justes et
agissantes, restauratrices et constructives, à l’image de celles de Dieu. Ne
nous résignons pas, espérons ; et faisons tout ce que nous pouvons pour
que la distance entre les réalités et les discours diminue. André
Gounelle |
|
|
Avril 2016 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
L’amour est fort comme la mort … Désolé de parler de
la mort, c’est vrai que "cela ne se fait pas" et que ce n’est pas
drôle, mais il n’est pas inutile d’ouvrir les yeux sur cette réalité. Car
notre mort nous pose une question intéressante : nous n'avons qu'un
temps limité à vivre, que voulons-nous faire de ces quelques courtes années
que nous avons devant nous ? C'est comme si nous étions pour trois jours
seulement dans un pays étrange et merveilleux que nous ne traverserons qu'une
seule fois dans notre vie, que voudrions-nous faire de ces quelques heures
que nous avons devant nous, quelle personne rencontrer, que faire et quel
cadeau laisser là-bas ? Cela mérite réflexion, et cela nous aidera bien
d'avoir des indications pour mieux choisir ce que nous voulons choisir. Nous
souvenir que nous ne sommes pas éternel est ainsi une bonne chose pour ne pas
passer à côté. Mais il y a une
autre mort dont nous pouvons prendre conscience : le manque de vie
spirituelle. Là aussi, prendre conscience de cette réalité n'est pas triste,
mais utile, afin de naître enfin, ou de naître un petit peu plus et de
grandir dans cette dimension. C'est d'autant plus facile qu'il suffit pour
cela de nous ouvrir à ce quelque chose qui vient de Dieu et qu'il ne demande pas
mieux de nous offrir. C'est ce que dit l'Évangile quand il nous dit que
Christ est la résurrection et la vie. Vivre dans l'égoïsme, coupé de Dieu et
des autres, c'est être à moitié mort et condamné à mort. Ressusciter c'est
s'ouvrir à la vie, aimer enfin et même vivre pour toujours. L'Évangile nous
annonce que, en Christ, la mort est vaincue. Bien entendu, la mort physique
continue à frapper, mais elle n'est pas la fin de tout. Il y a une dimension
de la vie humaine que la mort n'atteint pas, la vie éternelle. En Christ, les
puissances de mort reculent, en particulier l'indifférence, le manque de foi,
le manque d'espérance... Cela n'empêche pas que cette mort physique soit
un drame, surtout quand elle est prématurée. Car la vie de notre corps, en ce
monde, est en réalité une véritable bénédiction pour nous et pour ceux qui
nous sont proches. La mort de ceux que nous aimons est très difficile à
vivre. C'est normal et il est important de soutenir ceux qui sont dans le
deuil. Mais la mort ne diminue en rien la valeur à nos yeux de celui dont le
corps a cessé de vivre et nous pouvons continuer à être en relation avec lui
par l'amour. Nicole Vernet d’après le "Simple petit Dictionnaire de Théologie" de Marc Pernot |
|
|
Novembre 2015 |
|
Septembre 2015
|
Le mot du mois |
|
|
DEFAP-service
protestant de mission Etrangers et voyageurs sur la terre … Sans exils, sans exodes, sans voyages, sans
déplacements et rencontres d’individus, de tribus, de peuples, sans
traversées d’eaux dangereuses, sans pleurs et sanglots, sans peur et sans espérance,
sans l’infime certitude d’un salut possible… il n’y aurait pas eu de Bible,
il n’y aurait pas eu d’Abraham, il n’y aurait pas eu de Joseph, il n’y aurait
pas eu d’enfants de Jacob réfugiés en Egypte, il n’y aurait pas eu de Moïse,
il n’y aurait pas eu cette histoire d’Israël qui nous a finalement donné
Jésus le Christ ! En tant qu’enfants de la Bible nous avons
donc un lien spécial, profond, indestructible, avec le migrant, quel qu’il
soit ! Nous avons une fraternité souterraine avec les partants, les
arrivants, les déplacés ! Fraternité humaine tout simplement,
universelle ! Mais au-delà, divine fraternité ! Sans doute ne sommes-nous pas capables de
vivre quotidiennement au diapason de cette réalité spirituelle, ni d’endosser
les exigences qu’elle comporte. Et si nous pouvons porter nos frères et sœurs
dans la prière nous ne pouvons transformer véritablement leur sort immédiat,
nous nous montrons si peu aptes à les porter dans leurs difficultés, leurs
souffrances ! Mais déjà il nous est demandé de pleurer avec ceux qui pleurent,
comme d’être dans la joie avec ceux qui sont dans la joie. Il
nous est demandé de conjuguer, même dans le désordre, les gestes de la petite
bonté. Il nous est encore demandé, quand nous en avons les talents,
d’organiser avec d’autres les grands secours, et de réfléchir avec d’autres
pour apporter des réponses à plus long terme. Mais quoi que nous fassions, n’oublions
jamais qu’une foule n’est pas seulement une foule – mais un ensemble de
visages, de noms, d’histoires singulières. Et quand l’l’Histoire les
transforme en destins tragiques, il nous incombe de ne pas nous détourner,
et, quand la tentation s’exprime, dans notre société, de l’indifférence ou du
rejet, il nous faut simplement rappeler que « ces étrangers et errants
sur la terre et sur les mers », cela fut peut-être autrefois, cela
aurait pu être aujourd’hui, cela pourrait être un jour, nous-mêmes, ou nos
enfants, ou les enfants de nos enfants… Car nous sommes
étrangers et voyageurs sur la terre. DEFAP-service
protestant de mission |
|
|
Septembre 2015 |
|
juillet - août 2015
|
Le mot du pasteur |
|
|
Allez à la rencontre des autres … 14
Parce que nous aimons nos frères, nous savons que nous sommes passés de la
mort à la vie. Celui qui n’aime pas reste dans la mort. 16
Voici à quoi nous avons reconnu l’amour : Lui, Jésus, a donné sa vie pour
nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères. 17
Celui qui a de quoi vivre en ce monde, s’il voit son frère dans le besoin
sans se laisser attendrir, comment l’amour de Dieu pourrait-il demeurer en
lui ? 18
Mes enfants, nous devons aimer, non pas avec des paroles et des discours,
mais par des actes et en vérité. 19
En agissant ainsi, nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité, et
devant Dieu nous aurons le cœur en paix ; 20
notre cœur aurait beau nous accuser, Dieu est plus grand que notre cœur, et
Il connaît toutes choses. (1 Jean 3, 14 et 16 à 20) *** Lorsque
les premiers disciples de Jésus prennent conscience de sa mort, ils se
souviennent de ce qu’il a été. Ils se souviennent qu’il leur disait : le
Royaume est là, près de vous, dans l’instant présent… Et pour qu’il puisse
advenir et devenir réel en chacun d’eux, il les poussait à aller à la
rencontre des autres, il les appelait à devenir des êtres nouveaux. Jean s’adresse
ici à sa communauté : si vous voyez celui qui est dans le besoin sans
vous laisser attendrir, comment Dieu pourrait-il demeurer en vous ?
Selon Jean, il nous est possible de dépasser nos peurs, nos incompréhensions
et de devenir proche de ceux qui sont là sur notre route : les malades,
ceux qui sont dans la détresse, celles et ceux qui ne savent peut-être même
pas nommer précisément la souffrance qui les habite. Par ces
quelques lignes, Jean l’Ancien, invite ses frères et sœurs à ne pas vivre
dans le repli sur eux-mêmes en attendant l’autre monde promis marqué par
l’Amour. Dieu nous donne la vie, ici et maintenant ! Jean veut changer
leur regard, il veut tourner leurs yeux et leurs cœurs vers le monde où ils
vivent et les invite à la compassion et à la fraternité ! Pour que cette
vie change et soit plus belle leur dit-il, méfiez-vous des beaux discours et
comprenez qu’il vous appartient de mettre en actes vos paroles, en actes
justes, sans calculs, tout simplement parce que cela doit être fait. Nous sommes
tous capables d’apporter une touche de beauté, de simplicité, de vérité dans
un monde souvent artificiel qui préfère la dissimulation et le mensonge. La
vie nous impose bien des choses, mais l’essentiel en toutes circonstances
c’est d’agir avec compassion. Arrêtons-nous
quelques instants, faisons mémoire de ce que nous avons appris, nous découvrirons
très vite qu’il y a en nous les graines et les semences de richesses infinies.
Si nous les activons et les mettons en œuvre, elles peuvent changer nos vies,
changer nos relations, faire place à chacun. Il ne s’agit pas de devenir des
super-héros, mais de laisser ce qu’il y a de plus simple et vrai se
manifester. L’apôtre Paul avait compris cela à sa manière. Il avait
l’assurance qu’aucune puissance, aucune souffrance, aucun mal, rien ne pourra
nous séparer de l’amour de Dieu. Recevons
ce message, gardons-le, transmettons-le par nos actes et nous irons en paix. Frédéric
Verspeeten |
|
|
Juin 2015 |
|
Mars 2015
|
Le mot du pasteur |
|
|
Le miracle ne
consiste pas à chasser la fièvre … Dans
l’évangile selon Marc, Jésus, après avoir appelé ses disciples, nous entraîne
aussitôt à sa suite dans l’urgente mission de l’annonce de la Bonne Nouvelle.
Nous sommes invités à le suivre, ici et là… Partout, il laisse la trace de ce
qu’il fait et déjà, il est en route vers un autre lieu… Le voilà avec ses
disciples dans la maison de Simon dont la belle-mère est malade atteinte de
fièvre ! Jésus la guérit. Il n’y a
rien de spectaculaire dans cette guérison. Ce si petit miracle a-t-il une
raison d’être dans la mission de Jésus qui vient manifester l’œuvre de
Dieu ? De ce Dieu qui ne sommeille ni ne dort… Certains
diront que ce n’est là qu’un détail, d’autres y verront la compassion et la
providence qui prend soin de nous-même dans les petites choses. Pourtant, il
faut bien avouer cette idée du dieu providentiel qui s’occuperait de nous
dans les moindres détails est souvent battue en brèche par la réalité de nos
vies et ce que nous voyons dans notre monde tous les jours ! Alors
pourquoi Jésus guérit-il la belle-mère de Pierre ? L’étude un
peu plus attentive du récit nous conduit à remarquer que le vocabulaire
employé pour évoquer la guérison est celui que l’on emploie pour décrire la
résurrection. La belle-mère de Pierre était allongée, couchée, comme morte et
lui la remet debout, la relève. Le récit ne dit pas qu’il la guérit mais
qu’il la remet debout. Dans les
évangiles faire lever quelqu’un évoque la résurrection. Pour Marc nous sommes
ici en face du signe de la vérité de l’œuvre et de la parole du Christ qui
vient accomplir l’œuvre de Salut de Dieu. Quant Jésus intervient dans la vie
de ceux et celles qu’il croise il les fait passer de la situation de mort à
la vie nouvelle. Dans nos
existences quotidiennes l’ombre de la mort se profile souvent derrière chaque
maladie. La guérison ne fait que retarder cette étape inéluctable. Pourtant
Jésus lui prend la main et la remet debout ! Telle est l’image de ce que
Dieu veut faire pour chacun de nous. Jésus, envoyé de Dieu, vient établir
avec chacun le contact de la présence attentive de Dieu ! Ce sera la
dominante, le cœur même de son ministère. Derrière
ce "petit miracle", Jésus chassant la fièvre, se cache un miracle
plus grand encore et qui échappe souvent à notre regard : Dieu vient
nous pardonner et nous ouvrir à une vie nouvelle… à la vie éternelle ! La
résurrection ici dessinée n’est pas réduite à une survie à notre condition
terrestre. La résurrection c'est la réalité de la présence de Dieu à nos
côtés tous les jours, révélée par l’œuvre de Jésus. Dans les
ténèbres de nos vies, dans les ténèbres de notre monde, Dieu vient travailler
au renouveau et à la véritable libération de chacun. Nous nous sentons
souvent menacés, nous avons l’impression que nos vies sont sans espoir et
pire encore sans espérance. Nous ne voyons pas l’avenir, nous ne savons pas
où nous sommes entraînés et dans cette confusion nous sommes aussi désespérés
de constater que nos frères et sœurs humains subissent la destruction, le
mépris, la vengeance, la haine, la cupidité et la liste peut encore s'allonger ! Jésus dans
notre récit est présenté comme celui qui vient dans cette nuit de nos
angoisses, de nos peurs pour manifester l’œuvre de Dieu et combattre avec
nous le mal et la maladie. La résurrection c’est d’abord et avant tout cette
relation nouvelle que Dieu dans son amour incompréhensible et infini vient
établir avec chacun d’entre nous. Nos vies sont certes encore marquées par la
finitude, l’erreur, le péché, la souffrance, le mal mais elles n’y sont plus
vouées, ni abandonnées. Elles sont traversées par la présence de Dieu en
Jésus Christ qui nous accompagne, nous guide, nous écoute, prie et marche
avec nous ! Nous
faisons tous l’expérience des forces hostiles dans nos vies, dans le contexte
du nouveau testament elles sont exprimées par la maladie et la présence des
démons. Notre
récit laisse entendre que Jésus guérissait beaucoup de malades et chassait
des démons. Pourtant il n’est pas un guérisseur ou réductible à un
thaumaturge, il est porteur de la parole de vie. Il incarne ce qu’il annonce
et ce qu’il vit, il est comme l’être nouveau que nous sommes nous-mêmes
appelés à devenir. Il ne nous livre pas un traité de philosophie mais la
réalité de l’œuvre de Dieu qui vient nous saisir et toucher nos existences.
Il vient vers nous avec l’autorité que Dieu a placée en lui. Il ne nous
appelle pas à une soumission à des règles religieuses. Il nous montre que
Dieu est celui qui nous rend libres. Il fait tomber peu à peu ce qui nous
emprisonne. Il vient nous aider à sortir de nos entêtements, de nos prisons,
de nos obscurités. Ainsi une
relation nouvelle avec Dieu peut s’instaurer dans nos vies et elle est
porteuse de guérison ; pas nécessairement physique mais spirituelle. Sa
présence nous aide à discerner les chemins nouveaux qu’il ouvre devant nous. Jésus est
celui qui vient nous redire que Dieu combat les forces du mal et surtout
celles qui sont tapies en nous. Cela commence donc dans notre intimité, dans
la profondeur de notre être. Il désire
nous faire prendre conscience de nos égarements et de ce qui est déformé. Ce
chemin nouveau est l’œuvre de la résurrection qui a commencé en nous. La
puissance libératrice de Dieu s’installe en celui qui le laisse agir. Les
textes des Écritures ne sont plus pour nous une belle histoire sainte du
peuple d’Israël mais parole de Dieu en devenir qui s’inscrit dans nos
intelligences et dans nos vies. Dieu ne sera jamais démontrable avec un
télescope même le plus puissant. Il faut le chercher là où il est, c’est à
dire caché au cœur de notre existence. Il est avec nous dans notre réalité
consciente ou inconsciente. Avec
bienveillance mais avec l’autorité de sa puissance libératrice il vient nous
éveiller à sa présence. Il nous prend la main comme il le fait pour la belle-mère
de Pierre lorsqu’il la remet debout. Bien des choses peuvent nous amener à
douter de Dieu, de sa présence, de l’intérêt qu’il nous porte. Nous
traversons parfois des situations si complexes, si terribles, tout nous
paraît si lourd. Face au destin que nous ne maitrisons pas, il nous redit que
nous ne sommes pas seuls, qu’il veille avec nous. Que Dieu malgré les
apparences nous est favorable et n’éprouve aucune joie ou satisfaction à nous
voir souffrir. Il nous invite à veiller avec lui, à prier, à développer notre
communion intime avec lui ; c’est là que commence la résurrection !
Alors que nous nous croyons prisonnier et incapables d’avancer, il nous
libère, nous invite à marcher et nous rend capables de le faire à notre grand
étonnement ! Pourquoi
Dieu le fait-il ? Parce qu’il nous aime, il nous emmène ailleurs, nous
montre notre véritable place et le meilleur chemin. Bien sûr nous
préférerions qu’il fasse immédiatement cesser ce qui ne va pas dans nos vies,
dans celle de nos proches et dans notre monde. Nous voudrions qu’il supprime
la douleur. Mais cela changerait-il nos cœurs et nos pensées en profondeur ? Si parfois
nous pouvons dire qu’en certaines situations nous avons pu voir l’œuvre
transformatrice de Dieu, dans d’autres cas cela paraît plus difficile à
discerner ! Malgré nos prières, nos angoisses, le mal subsiste et semble
nous emporter. Mais Dieu est engagé dans ce combat. Il ne se contente pas de
calmer quelques douleurs mais il désire tout recréer en nous et dans notre
monde. Il met en nous la force du dépassement. Il place sur nos routes des
signes de sa puissance et de sa présence. Le miracle ne consiste pas à chasser la fièvre
mais à transformer nos vies ! C’est cela avant tout la
résurrection ! Amen Frédéric Verspeeten |
|
|
Mars 2015 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
|
Joseph
et Jésus enfant, Georges de La Tour 1645. |
Il était une fois une petite toile de peinture abandonnée
dans un coin de grenier. Tout était sombre et rien ne laissait deviner la
luminosité et la valeur de l’œuvre. Elle gisait là, dans un coin poussiéreux. Oubliée de tous et de toutes, jusqu’au jour ou une enfant
de neuf ans la redécouvrit. Elle s’assit, la pris dans ses mains, la contempla, et
souffla sur la poussière qui s’envola, formant un nuage crémeux. Elle frotta du revers de sa manche, la toile et soudain,
une lumière blanche venue du centre de la toile lui illumina le visage et
éclaira ses yeux. Quelle beauté ! Le dessin ? Un vieil homme et un enfant, tenant une
bougie dans ses mains… |
|
|
La fragilité de l’œuvre mais aussi la sensibilité du
dessin n’échappa pas à l’enfant qui bien qu’ignorant tout de la peinture en
fut ravie et la descendit dans sa chambre Elle la cacha sous son lit et, chaque soir quand les
lumières de la maison s’éteignaient et que les bruits s’estompaient, elle
regardait le tableau fasciné par la lumière intérieure qui s’en dégageait. Elle ne dit rien à personne et garda son secret toute sa
vie. Et les mois, les années passèrent, et Lucile ne cessait de
contempler son tableau, dans les instants de joies et de peines, de soleil et
de pluie. Quand Lucile fut une vielle dame, elle le donna à sa
petite fille Louise. Elle prit soin de lui expliquer l’histoire de la
naissance de la lumière, celle qui ne meurt jamais et qui accompagne chacun
et chacune de nous quelles que soient les circonstances. « Noël,
dit-elle à Louise, ce n’est que cela,
la découverte d’une lumière que l’on attendait sans trop y croire et qui
soudain vous éclaire les yeux, le visage, le cœur et illumine votre vie
entière, révélant le secret du mystère de la vie » (d’après un conte pour le temps de Noël de
Laurence Fouchier-Tartar). La lumière, la vraie lumière, celle de Dieu ne s'enferme
pas dans un coffre, ne se possède pas : elle se reçoit, et elle peut
alors produire un reflet, mille reflets. Est-il possible que nos vies, le
plus souvent fort ordinaires, transmettent effectivement quelques rayons de
cette lumière de Dieu ? Voilà la promesse et en même temps l’appel,
impérieux et insistant, de celui qui n'a jamais voulu être le Christ sans
rassembler et envoyer des disciples (Mt 5, 13-16). Nous ne sommes lumière qu'en recevant la lumière, et ce
n'est jamais fait une fois pour toutes. Comment nous enorgueillir d'être un
reflet ? Mais que serions-nous si nous nous refusions à être un reflet,
si nous considérions que la lumière reçue de l'Évangile nous est destinée et
que c'est à chacun de se débrouiller ? Acceptons, au contraire, d’être
tel qu’un miroir qui reflète la lumière malgré ses propres imperfections. La
source de la lumière est abondante, et la foi qui y puise n'est pas illusion. En ces temps de l’Avent et de Noël qu’il soit donné à
chacun et à chacune d’entre nous, de découvrir et partager avec les enfants
et les jeunes, avec tous, cette lumière venue de l’intérieur, celle du cœur,
de l’amour et de la paix et, qu’ensemble, nous nous laissions conduire par
elle. Joyeuses fêtes. Nicole Vernet |
|
|
|
Décembre 2014 |
|
Eté 2014
|
Le mot du pasteur |
|
|
Eté
2014 Les mois d’été
nous amènent, quand cela est possible, à quitter nos petites habitudes pour
prendre un temps de repos ou pour voyager. Ce ne sont pas nécessairement ceux
qui s’agglutinent sur des plages bondées où il faut se battre pout trouver un
mètre carré de sable qui se reposeront le plus. Le repos dans la
Bible est avant tout une démarche de retrait, un lieu propice, mais cela peut
être aussi un moment de communion particulière avec Dieu…et il n’y a pas en
cette matière de technique particulière. Chacun doit pouvoir découvrir ce qui
lui permettra de se retrouver, d’apaiser ses craintes, ses tentions internes,
ses souffrances. En vacances nous
voulons souvent tout lâcher, ne rien faire, et pourtant même là l’ennui peut nous guetter
… alors plutôt que de rester à rien faire pourquoi ne pas prendre un peu de
temps pour : L’été
des vacances, comme toutes choses, passera très vite, et nous reviendrons
vers nos tâches quotidiennes. L’Eglise n’y échappera pas et je vous invite
déjà à prendre note de toutes les activités que nous avons en partie
planifiées pour l’année nouvelle et à nous rejoindre dans de nouvelles
propositions telles que groupe de prière, atelier liturgique et de prédication,
groupes de maisons ou à vous engager dans ce qui existe déjà... Bon
été à tous et que Notre Dieu vous garde et vous renouvelle ! Avant de conclure
je vous laisse le texte suivant du pasteur Daniel Bourguet, membre de la
communauté des veilleurs … Témoignage de Daniel Bourguet sur la prière La
prière, mon frère, Frédéric
Verspeeten |
|
|
Eté 2014 |
|
|
Le mot du pasteur |
|
|
Juin 2014 Les jours s’égrènent, les années passent, nos amis nous
quittent, la vie se poursuit sans que l’on comprenne toujours quel en est le
cours et où nous allons ; un jour Jésus, dans l’Evangile selon Jean,
rencontra Nicodème. Cet homme cherchait à comprendre le sens, à comprendre où
il allait et comment Dieu pouvait
intervenir dans la vie des humains… Jésus évoqua alors avec lui l’œuvre
secrète et pourtant réelle de L’Esprit de Dieu… Le vent souffle où il veut,
tu en entends le bruit, mais tu ne sais ni où il va ni d’où il vient… Il
conduit nos vies et nous aide à avancer, à comprendre mais il faut du temps. L’Esprit de Dieu nous invite à le prier, à croire en sa
présence et à lui dire avec simplicité les mots de cette prière qui reste
toujours possible, qui nous ouvre à sa présence quotidienne et que nous
empruntons à Jean-Pierre Dubois-Dumée : Seigneur, maître du temps, Amen Frédéric
Verspeeten |
|
|
Juin 2014 |
|
|
Le mot du pasteur |
|
|
Un bref
entretien avec la Samaritaine… Notre récit nous dit que tout cela
est arrivé parce que Jésus était fatigué et qu’il avait soif... Alors il a
demandé à boire à une femme samaritaine. Cette femme samaritaine, surgit à une heure improbable
pour puiser de l’eau. Un dialogue s’instaure. C’est Jésus qui le provoque en
partant d’une demande banale : « donne-moi de l’eau ! ». Lui, le juif, qui ne devrait même pas être là ; qui
ne devrait pas traverser la Samarie, qui aurait dû passer son chemin engage
la conversation avec une femme étrangère dont il devrait même éviter le
regard… Mais Jésus encore une fois lève les préjugés, dépasse les barrières
culturelles et demande à boire. La curiosité de la femme la pousse à dialoguer avec lui…
Il est d’abord question d’eau. Lui parle d’eau-vive mais elle parle de bidon,
de récipient, pour puiser de l’eau. Ils n’évoquent pas la même chose… Ce qui a
retenu mon attention aujourd’hui
dans ce récit c’est que peu à peu au travers de leurs échanges la Samaritaine
va évoluer. Bientôt elle posera la question : « Qui donc est cet
étranger ? ». Un prophète, le Messie, celui qui comble les attentes
des humains en détresse ? Peu à peu elle ira de découverte en découverte et entrera
dans la certitude de la foi confiante en Dieu dont elle se fera même la
messagère. Dans cet entretien Jésus ne parle pas de dogmes, de
vérités de catéchismes, il n’invente pas non plus d’élucubrations sur Dieu et
sa nature. Mais lorsqu’il parle avec cette femme, il lui parle de sa vie à
elle et il lui dit comment Dieu peut la rejoindre ! Je vois, dans cet entretien entre Jésus et la Samaritaine,
une sorte de parabole de ce que Dieu veut faire envers chacun de nous. Le
Dieu que révèle la Bible est celui qui désire entrer en dialogue avec chacun
de nous ; il nous rejoint là où nous sommes. Nous pourrions penser que
cette rencontre est improbable et pourtant c’est ce qui s’est produit entre
Jésus et la Samaritaine. Dieu désire nous rejoindre dans l’épaisseur de nos vies,
dans nos détresses, dans nos épreuves, ou même peut être lorsque nous brûlons
notre vie par tous les bouts parce que nous la croyons insensée ou lorsque
nous nous interrogeons sur le sens qu’elle peut avoir, sur sa valeur. Entrer en
dialogue avec Dieu ! Il n’y a pas
de recettes magiques mais ce dialogue intime peut s’engager de différentes
manières. Cela peut être pour nous chaque fois que nous ouvrons les Écritures
et que nous nous disposons à les laisser éclairer notre vie… Ces moments où
nous recevons ce qu’elles disent…Mais aussi ces moments où nous discutons ce
qui est écrit, ces moments de désaccord avec ce qui paraît être trop littéral
pour être acceptable. Bref ce qui nous oblige à creuser, à réfléchir à tenter
d’en exprimer le sens. La rencontre avec Dieu peut aussi surgir d’une rencontre
avec des hommes et femmes qui croisent notre route et qui tout à coup nous
redonnent courage pour avancer ou qui nous poussent à nous engager au service
des autres ; à ne pas rester insensibles à leur misère. La rencontre avec Dieu peut aussi surgir dans nos temps de
recueillement… Ces moments où nous nous plaçons en retrait pour méditer, nous
reposer, réfléchir sur le sens de nos actes, sur nous mêmes, sur ce que nous
sommes. Dans ces moments d’intimité où nous nous souvenons que
nous vivons d’abord et avant tout devant Dieu et qu’avec lui il ne faut pas
se cacher mais faire tomber les masques pour que nous devenions véritablement
nous-mêmes. Le Dieu qui vient ainsi vers nous n’est pas le Dieu juge,
le Dieu à craindre, mais il est d’abord l’ami qui sait tout de nous mais
n’exige rien si ce n’est notre attention. Ce qui compte à ses yeux c’est que
nous trouvions la Paix. La Paix n’est-ce pas aujourd’hui, au-delà même des conflits
destructeurs de notre monde, ce dont nous avons souvent le plus besoin ?
Paix avec notre passé ; Paix avec nos collègues, nos amis, nos ennemis,
nos proches ; Paix avec nous-mêmes ; Paix avec Dieu. Et dans tout cela
Dieu ne nous propose pas un rituel de purification, il vient s’asseoir près
de nous, il se contente de nous ouvrir la porte et nous offre une place… Il
vient apaiser notre soif. Ainsi il nous rend capables de nous relever et de
continuer la route en sachant bien que nous ne serons plus seuls. Nos vies sont bien
sûr touchées par la souffrance, la peine, le deuil, les épreuves inattendues.
Que de fois nos espoirs ne se sont-ils pas brisés sur les récifs implacables
de la vie ! Face à ces
tumultes, il nous propose son eau-vive. L’eau qui redonne la vie, le goût de
vivre. Aujourd’hui plus
encore qu’autrefois les images que nous nous faisons de Jésus sont diverses.
Pour certains il est : un prophète, un illuminé, le Messie, le Sauveur,
le Fils de Dieu, le guide, un Sage parmi les sages, un grand philosophe. Il y
a certainement du vrai dans beaucoup de ces affirmations. Mais ici Jésus
nous est présenté comme celui qui entre en dialogue avec chacun de nous comme
Dieu lui-même. Celui qui, de la part du Père, nous apporte son eau-vive, la
vie en vérité et en plénitude. Pour nous qui le
croyons si souvent absent, comme dans l’histoire de Jésus et de la
samaritaine, il se révèle paradoxalement présent. Il nous trouve tels que
nous sommes et nous permet de venir vers lui. Il ne demande pas
ce que nous avons été mais ce que nous sommes maintenant. Il nous révèle sa
Grâce et son infinie compassion ! Dans notre récit
Jésus laisse entrevoir que Dieu ne réside pas dans les nuages mais dans la
rue, dans la vie de tous les jours. Nous le croyons complexe et
incompréhensible, il se révèle simple et à notre portée. Il nous redit que
nous pourrons toujours compter sur lui, son amour est fou. Car comme le dit
l’évangile de Luc, le Fils de l’homme, celui que Dieu a envoyé est venu
chercher et sauver ce (et non ceux !) qui était perdu" (Lc 19,
1-10). Dieu ne fait pas de distinction entre les humains : entre ceux
qui seraient sauvés d’un côté et les perdus de l’autre. Contrairement à ce
que j’ai pensé dans le passé, je crois aujourd’hui que le Christ vient
chercher en chacun de nous CE qui
est égaré, CE qui nous éloigne de
Dieu. C’est là la bonne nouvelle de l’Évangile en ce temps de carême qui nous
conduit vers Pâques, Dieu est venu chercher au plus profond de nous CE qui était enfoui, oublié, perdu et
il nous inonde de son eau-vive. Amen Frédéric
Verspeeten |
|
|
Mai 2014 |
|
|
Le mot du pasteur |
|
|
Réflexions sur
l’espérance La Bible mentionne
trois choses essentielles ; c’est Paul qui le dit dans le chapitre 13 de l’épître aux Corinthiens :
« Désormais trois choses demeurent : la foi, l’espérance,
l’amour ». Et il conclut que la plus grande des trois, c’est l’amour. Frédéric Verspeeten |
|
|
Le mot du pasteur |
|
|
Le mot du mois |
|
|
L’Église…
c’est quoi en vérité ? Connaissez-vous l’histoire de ce
petit alsacien qui se baladait dans la ville de Strasbourg accompagné de son
grand père et qui lui dit tout à coup : C’est quoi ces monuments, ces
grandes aiguilles vers le ciel et ces gros toits tout ronds ? L’adulte lui dit alors : Ce sont
des églises et des temples. L’enfant repris :- Et ça sert à quoi
des églises et des temples ? Voilà nous sommes au cœur de la
question ! Il y a des réponses diverses à
celle-ci. L’Église diront certains, ça ne sert à rien, ça sert à s‘abriter
quand il pleut ou encore à enterrer les morts, c’est un simple monument sur
la place du village. C’est aussi un lieu de concerts ou d’expositions. Mais
d’autres iront plus loin et diront ça coûte cher ou c’est vieillot, ou encore
ça pue, il y a des odeurs bizarres à l’intérieur ! Le problème c’est qu’aucune de ces
réponses ne dit ce qu’est l’Église. Alors je reviens à ma question :
qu’est ce donc que l’Église ? Si l’on se réfère aux évangiles Jésus
dit à ses disciples que son Église n’est tout d’abord et avant tout qu’une
communauté d’hommes et de femmes qui ont entendu l’appel du Christ et au
travers de celui-ci le message de Dieu lui-même. Ils y ont répondu : Me
voici… L’Église n’existe que parce qu’elle
est une assemblée de disciples en marche et en recherche. Les hommes et
femmes qui l’habitent ont entendu l’appel du maître et ils veulent se laisser
convaincre et croire que le monde n’est pas livré à l’inéluctable et aux
puissances du mal. Elle devient alors cet espace
d’accueil de personnes aux itinéraires extrêmement différents. L’Église de
Jésus-Christ n’est pas d’abord catholique (encore moins romaine) ou orthodoxe
ou protestante elle est avant tout une communauté de vie où se retrouvent des
hommes et femmes qui vont faire un bout de chemin ensemble interpellés par la
parole du Christ. Elle n’est pas un bâtiment, une salle de concert. Elle est
le rassemblement de celles et ceux qui croient que le monde est promis à
l’espérance malgré la nuit ! Alors nous pouvons rêver l’Église,
l’imaginer, la construire. Elle est portée par l’amour de Dieu. Elle est
habitée par des gens pleins de forces et de faiblesses, mais qui peuvent être
modifiés, corrigés, transformés et qui peuvent reconsidérer leur manière de
vivre à la lumière du Christ. Le pasteur Dietrich Bonhoeffer
quelques heures avant sa mort disait : « Il
viendra un temps où il faudra que l’Église ne soit plus ce qu’elle est mais qu’elle
rassemble tous ceux qui viendront vers elle dans un monde troublé, sans Dieu,
dans un monde à la recherche de lui même…et qu’avec ces hommes et femmes
venus de partout et nulle part, s’édifie l’Église selon le projet de Dieu. L’Église de
demain sera une Église qui fondera son espérance en celui qui renouvelle
toutes choses parce que Jésus-Christ est ressuscité et qu’il édifie toujours
son Église dans un monde plongé dans l’obscurité. » Le Christ nous appelle tous à être
son Église, à la construire ensemble, à ne pas imposer nos modèles du passé
et à ne pas être nostalgique d’une Église d’hier qui d’ailleurs n’a existé
que dans notre imaginaire ! Ainsi avec cette communauté qui
accueille faibles et forts nous devenons des témoins véritables, des évangélistes,
des proclamateurs d’Évangile, des proclamateurs de la Bonne Nouvelle, des
hommes et des femmes de foi. Au moment où notre Église devient
« Église Protestante Unie », elle procède évidemment à une
modification administrative, mais le plus important c’est qu’elle tende une
main d’association à celles et ceux qui veulent construire l’Église de
demain, là où ils sont en tous lieux et cela ne verra le jour que si vous
l’habitez de votre présence. Arrachez de votre esprit les modèles
d’hier, les déceptions, avançons ensemble. Le Seigneur laisse son Esprit
souffler où il veut ! Frédéric VERSPEETEN |
|
|
novembre 2013 |
|
octobre 2013
|
Le mot du mois |
|
|
Nous avons
mille et une raisons d’espérer Et de faire ce pari d’espérance auquel
nous invite la Fédération protestante de France. Nous avons mille et une
raisons de croire que le meilleur est encore à venir ; que de l’humanité, de
Dieu, de la vie, tant de choses restent à découvrir et à aimer. Nous avons
mille et une raisons de retrouver Jésus aux noces de Cana et de partager avec
lui l’esprit de la fête, et de se réjouir que le meilleur vin soit laissé
pour plus tard ! Raphaël Picon |
|
|
octobre 2013 |
|
Avril 2013
|
Le mot du mois |
|
|
Vous êtes sel
de la terre et lumière du Monde ! C’est une bonne nouvelle ! Une bonne nouvelle à la
fois provocante et encourageante pour nous tous… Trois petits versets ! Trois petits versets de rien
du tout, coincés entre les Béatitudes et le « discours programme »
de Jésus. Trois petits versets entre deux textes magistraux. Oui, à peine quelques mots, mais déterminants, pour notre
vie, car il ne faudrait pas croire que ce sont des paroles en l'air qui ne
nous disent rien de nous et de nos vies. Ce serait même plutôt le contraire. Placés après le texte des Béatitudes, tellement facile à
déformer et à pervertir, dans la résignation douloureuse ou dans l'exaltation
spirituelle et avant la démesure de ce qui constitue l'essentiel du sermon
sur la montagne de Jésus qui parcourt la Loi et la réinterprète au nom
de l’amour… « Eh bien ! Moi je vous dis », voilà que, presque
furtivement, une parole m'est adressée, nous est adressée : "Vous
êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde". Face à tous ceux qui ont tenté de s’approprier l’éclat de
la lumière de Dieu et à tous ceux qui espèrent le lui rendre, Jésus vient en
rajouter une couche en disant : « C’est vous qui êtes le sel de la
terre et la lumière du monde ». Derrière ce « vous » il faut voir tous ceux qui
sont rassemblés autour de lui pour écouter le sermon sur la montagne dont ce
discours fait partie. Et à travers eux, il s’adresse à ceux des lecteurs de
l’Évangile qui s’identifient à leur tour aux témoins de la première heure.
Ils rejoignent ceux qui écoutent Jésus assis au flanc de la colline qui
domine le lac. Trois petits versets de rien du tout dans lesquels il nous
est dit qu'être disciple, qu'être chrétien cela n'a rien à voir avec nos
mérites, que cela n'a rien à voir avec une compétition mais que c'est une
promesse ; celle de rendre visible le Christ, rendre présent son amour
et active sa parole. Et pour cela, même si Dieu se suffit à lui-même, il a
choisi d’avoir besoin de chacun d'entre nous ; c'est là notre vocation,
que ce soit aussi notre joie de chaque instant. Qu’en ce temps de notre calendrier liturgique, avec une
saveur renouvelée, nous partagions ensemble la lumière de Pâques qui éclaire
notre chemin et nous permet et permettra à chacun de nous, de mener sans
défaillance le combat de l’espérance et de la vie ! Nicole Vernet |
|
|
avril 2013 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
Pêche miraculeuse Vous connaissez tous le récit de la
pêche miraculeuse dans l’évangile selon Luc au chapitre 5 ; le voici
ci-dessous : 1 Comme Jésus se trouvait auprès du lac de Génésareth, et
que la foule se pressait autour de lui pour entendre la parole de Dieu, 2 il vit au bord du lac deux barques, d'où les pêcheurs
étaient descendus pour laver leurs filets. 3 Il monta dans l'une de ces barques, qui était à Simon, et
il le pria de s'éloigner un peu de terre. Puis il s'assit, et de la barque il
enseignait la foule. 4 Lorsqu'il eut cessé de parler, il dit à Simon :
Avance en pleine eau, et jetez vos filets pour pêcher. 5 Simon lui répondit : Maître, nous avons travaillé
toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je jetterai le
filet. 6 L'ayant jeté, ils prirent une grande quantité de poissons,
et leur filet se rompait. 7 Ils firent signe à leurs compagnons qui étaient dans
l'autre barque de venir les aider. Ils vinrent et ils remplirent les deux
barques, au point qu'elles enfonçaient. 8 Quand il vit cela, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus,
et dit : Seigneur, retire-toi de moi, parce que je suis un homme
pécheur. 9 Car l'épouvante l'avait saisi, lui et tous ceux qui
étaient avec lui, à cause de la pêche qu'ils avaient faite. 10 Il en était de même de Jacques et de Jean, fils de
Zébédée, les associés de Simon. Alors Jésus dit à Simon : Ne crains
point; désormais tu seras pêcheur d'hommes. 11 Et, ayant ramené les barques à terre, ils laissèrent tout,
et le suivirent. Texte
Louis Segond (LSG) Vous remarquerez
que les héros de ce récit ne sont pas des hommes qui suivent Jésus sans
réticences. Pierre par exemple, après avoir écouté les paroles de Jésus qui
leur conseille de remonter dans leurs barques et d’aller à nouveau
pêcher : Maître, nous avons
travaillé toute la nuit sans rien prendre ! Ils n’ont pas foi
en ses paroles, mais c’est par amitié et sympathie pour lui ils vont y
aller : sur ta parole, je jetterai
le filet. Finalement
l’inattendu, l’impossible arrive… Dieu se servira plus tard de ces
hommes et femmes fragiles et imparfaits pour qu’ils soient ses témoins. Et oui la bible
n’est pas une galerie de portraits de surdoués incollables et sans défaut,
Dieu a même peut-être récupéré les pires… Vous voulez vous en
convaincre ? Alors d’accord je vous propose une petite liste : Abraham était vieux
et diminué ; Jacob était en danger permanent ; Léa était peu
attrayante… elle n’avait que des yeux délicats ; Joseph a été
injustement traité ; Moïse bégayait ; Gédéon était pauvre ;
Élie était suicidaire ; Jérémie dépressif ; Jonas était hésitant,
timide et peureux ; Naomi était veuve ; Jean-Baptiste était
original, il aimait se déguiser comme au carnaval, il avait trouvé un joli
costume d’homme des cavernes !!! Pierre était irréfléchi, impulsif,
colérique, peu cultivé ; Marthe était exigeante ; Marie sa sœur
était un peu mystique et rêveuse, voire amoureuse ! La femme Samaritaine
n’avait pas bonne réputation tout comme Marie-Madeleine ; Zachée était
impopulaire et un peu difforme, trop petit ; Thomas doutait et ne faisait
pas vraiment confiance aux autres ; Paul avait des problèmes de santé et
voulait tout régenter dans son unique vision ; Timothée était timide il
fallait le pousser sinon il se mettait en réserve. Bon est-ce-que
cette liste vous suffit ou faut-il encore en ajouter ? J’en ai encore en
réserve ! Mais ça suffira pour aujourd’hui… Pourtant, on m’avait dit
quand j’étais plus jeune que la bible était remplie de super héros et plus je
l’ai lue moins j’en ai trouvé. L’Église c’est
pareil, c’est vous, c’est moi, c’est nous, avec les mêmes défauts et
faiblesses que celles ci-dessus esquissées. Et c’est avec nous,
avec ces fragilités que Dieu veut faire toutes choses nouvelles. Venez et
voyez, ne jetez pas la pierre aux autres, apportez la votre pour construire l’édifice…
À bientôt ! Frédéric Verspeeten |
|
|
mars 2013 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
L’ode à l’amour revisitée … Nous connaissons les relectures du
Nouveau Testament par notre ami Roger Parmentier. Voici celle de la fameuse
ode à l’amour de l’apôtre Paul en I Corinthiens 13, tirée de son livre L’Évangile autrement. Je la soumets à
votre méditation ! *** Je vais vous donner la clef de
tout : même si je sais parler les langages les plus modernes ou les plus
merveilleux, comme les langages politiques, ceux de la philosophie, de la
poésie ou des ordinateurs, si je manque d’amour, reçu et donné, je n’ai pas
plus de valeur que les propagandes ou les publicités. Même si je suis un champion de la
spiritualité ou de la contestation prophétique, même si j’ai cette foi qui
comprend tout et qui change le cours du monde, si je manque d’amour, je ne
suis qu’une vie stérile, un esprit dévasté. Même si je me laisse emporter par les
enthousiasmes charismatiques, hallucinogènes ou éthyliques, même si je suis
un militant exemplaire, même si je fais don de ma personne à la science ou à
la révolution, si je manque d’amour, si je cherche au fond ma propre
satisfaction, si je veux par dessus tout avoir raison, je ne fais rien de
positif et provoque au contraire de terribles dégâts. L’amour est plein de compréhension et
de tendresse ; il découvre le prix immense de tous les méprisés et laissés
pour compte ; il ignore le fanatisme et le complexe de supériorité ; il
déteste les triomphalismes. Mais pour la bonne cause il ne fait
rien de malhonnête ; il n’agit pas dans l’intérêt de l’Église ou du
parti ou de soi-même. Il ne transforme pas son indignation
en haine ni en désir de vengeance. Il ne se réjouit d’aucune injustice, même
atteignant ses adversaires, d’aucun mensonge, même s’il paraît utile. En toute circonstance il a le courage
de pardonner, il a l’audace de la foi, une espérance plus forte que les
raisons de désespérer, et la patience impatiente qui prépare le monde
heureux. L’amour l’emportera toujours. Même
l’Évangile sera périmé un jour, et bien sûr aussi nos phénomènes soi-disant
religieux et nos prétendues compétences. Car tout ceci appartient à nos
existences imparfaites. Lorsque la perfection sera réalisée, tout le reste
sera aboli. Quand nous étions enfants, nous
avions un langage puéril, des craintes puériles, des conceptions puériles. En
grandissant, il a bien fallu rejeter ces enfantillages. De même aujourd’hui, le monde regarde
la réalité à travers des idées fumeuses. Le jour vient où la réalité
resplendira. « La vérité vaincra ». Aujourd’hui, nous n’avons
qu’une connaissance rudimentaire de nous-mêmes, du monde de la vérité. Le
jour approche où nous connaîtrons tout, comme Quelqu’un nous connaît. Dans ce temps de lutte, nous pouvons
recevoir la foi démythisée, l’espérance prophétique et l’amour, nos trois
armes essentielles. Mais la principale, c’est l’amour. De la part de Frédéric Verspeeten |
|
|
février 2013 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
L’embarras d’une nuit de fin du monde… C’était le soir du 21 décembre, je me
suis dit, ça y est, c’est la nuit de la fin du monde alors que faire ? Avoir
peur ? Trembler ? Me repentir de tous les péchés possibles, même de
ceux que j’ignore, comme cela si j’en ai oublié, Dieu ne le verra pas !!! Non ! Je vais plutôt boire un
dernier coup. Oui, mais que boire ? Je ne vais quand même pas mélanger
bière, vin rouge, vin blanc vendanges tardives et champagne sans oublier un
bon whisky de 20 ans d’âge. En fait je ne ferai pas cela car je ne verrai
rien des événements de cette nuit. Tout bien réfléchi si tout va si vite je
ne verrai rien. Bon alors que faire ? Dormir… mais je n’ai pas sommeil.
Prier oui ça pourrait être bien !!! Non je peux encore passer un coup de
fil aux êtres auxquels je suis le plus attaché leur dire combien et pourquoi
je les apprécie ! Je ne l’ai peut être pas assez fait… et puis
finalement je me suis endormi… et vint le jour suivant. Comme toujours le
soleil se leva un peu tard en cette saison mais il y avait bien un rayon de
soleil et ouvrant mon volet j’ai senti la douceur de l’air du matin bien
qu’il soit glacial. Et de fin du monde en cette nuit il
n’y en eut pas. Alors je me suis dit que je pourrais bien reprendre l’une
après l’autre les choses que j’ai eu l’envie de faire la veille au soir. Je me suis souvenu de ce que disait ce sage de la
tradition d’Israël : " Chaque
matin quand tu ouvres ton volet et que tu vois la lumière dis-toi que Dieu
n’a pas changé d’avis ; qu’il fait encore rayonner son soleil sur les justes
et les autres et remercie-le pour la vie qu’il te donne ’’. Je l’ai fait
et j’ai repris ma route en faisant confiance à Dieu car quoi qu’il arrive nos
vies sont dans sa main. Non pas dans la main d’un Dieu qui brise nos petites
figures d’argile mais dans la main d’un ami attentif en qui nous pouvons
garder notre confiance. Cette année sera pour beaucoup
d’entre nous joie mais aussi épreuve de santé, perte d’être cher, soucis
imprévus. Mais en toutes ces choses nous ne serons jamais vraiment tout seul…
Il suscitera en nous la consolation, la force, la volonté, l’amour et il
placera sans aucun doute sur notre route des êtres qui seront près de nous
quelque chose de lui et de sa volonté. Dans ce contexte oh Dieu ! Aide-nous
à bien compter nos jours en nous appuyant sur ta sagesse. Bonne et joyeuse année à tous Frédéric VERSPEETEN |
|
|
janvier 2013 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
Noël
2012 Chers amis, cette année encore et comme chaque
année Noël revient avec ses décorations, son mystère, sa féérie, le
merveilleux… Pourtant, nous aurions tort de croire que Noël n’est qu’un jour
à part, qu’une trêve passagère. Ma conviction est que si la foi doit se vivre dans
l'exceptionnel et le merveilleux, comme c'est le cas dans la période de Noël,
elle doit d'abord se vivre dans le banal, le quotidien et l'ordinaire.
Relisons les récits bibliques. Ils ne nous disent pas autre chose.
Cherche-t-on Dieu au ciel ? Ils nous disent qu'il est sur la terre.
Attend-on un Messie glorieux ? On lit qu'il vient comme un pauvre et un
faible « sans lieux où reposer sa
tête ». La naissance de Jésus serait celle d'un roi ? Elle est au contraire marquée
par la faiblesse et la misère des exclus. Veut-on être servi ?
L'Évangile nous demande plutôt de servir. En cette fin d'année 2012, sachons tous trouver
Dieu dans notre quotidien. Nous découvrirons alors que le quotidien, éclairé
par l'Esprit de Dieu, peut devenir lui aussi merveilleux. Car, selon
l’Évangile, Noël c’est l’irruption de la lumière de Dieu au sein de notre
humanité et le début d’un changement radical qui s’est mis en marche. Alors
comme le disent les paroles du chant : C'est Noël tous les jours ! C'est Noël chaque fois qu'on essuie une larme dans les yeux d'un
enfant. C'est Noël quand nos cœurs oubliant les offenses sont vraiment
fraternels. Frédéric VERSPEETEN |
|
|
décembre 2012 |
|
novembre 2012
|
Le mot du mois |
|
|
L’Église…
c’est quoi en vérité ? Connaissez-vous l’histoire de ce petit alsacien qui se
baladait dans la ville de Strasbourg accompagné de son grand père et qui lui
dit tout à coup : -
C’est quoi ces monuments, ces grandes aiguilles vers le ciel et ces gros
toits tout ronds ? L’adulte lui dit alors : -
Ce sont des églises et des temples. L’enfant
repris : -
Et ça sert à quoi des églises et des temples ? Voilà nous sommes au cœur de la question ! Il y a des réponses diverses à celle-ci. L’Église diront
certains, ça ne sert à rien, ça sert à s‘abriter quand il pleut ou encore à
enterrer les morts, c’est un simple monument sur la place du village. C’est aussi
un lieu de concerts ou d’expositions. Mais d’autres iront plus loin et diront
ça coûte cher ou c’est vieillot, ou encore ça pue, il y a des odeurs bizarres
à l’intérieur ! Le problème c’est qu’aucune de ces réponses ne dit ce
qu’est l’Église. Alors je reviens à ma question : qu’est ce donc que
l’Église ? Si l’on se réfère aux évangiles Jésus dit à ses disciples
que son Église n’est tout d’abord et avant tout qu’une communauté d’hommes et
de femmes qui ont entendu l’appel du Christ et au travers de celui-ci le
message de Dieu lui-même. Ils y ont répondu : Me voici… L’Église n’existe que parce qu’elle est une assemblée de
disciples en marche et en recherche. Les hommes et femmes qui l’habitent ont
entendu l’appel du maître et ils veulent se laisser convaincre et croire que
le monde n’est pas livré à l’inéluctable et aux puissances du mal. Elle devient alors cet espace d’accueil de personnes aux
itinéraires extrêmement différents. L’Église de Jésus Christ n’est pas
d’abord Catholique (encore moins romaine) ou orthodoxe ou protestante elle
est avant tout une communauté de vie où se retrouvent des hommes et femmes
qui vont faire un bout de chemin ensemble interpellés par la parole du Christ.
Elle n’est pas un bâtiment, une salle de concert. Elle est le rassemblement
de celles et ceux qui croient que le monde est promis à l’espérance malgré la
nuit ! Alors nous pouvons rêver l’Église, l’imaginer, la
construire. Elle est portée par l’amour de Dieu. Elle est habitée par des
gens pleins de forces et de faiblesses, mais qui peuvent être modifiés,
corrigés, transformés et qui peuvent reconsidérer leur manière de vivre à la
lumière du Christ. Le pasteur Dietrich Bonhoeffer quelques heures avant sa
mort disait : « Il
viendra un temps où il faudra que l’Église ne soit plus ce qu’elle est mais
qu’elle rassemble tous ceux qui viendront vers elle dans un monde troublé,
sans Dieu, dans un monde à la recherche de lui même…et qu’avec ces hommes et
femmes venus de partout et nulle part, s’édifie l’Église selon le projet de
Dieu. L’Église de
demain sera une Église qui fondera son espérance en celui qui renouvelle toutes
choses parce que Jésus Christ est ressuscité et qu’il édifie toujours son Église
dans un monde plongé dans l’obscurité. » Le Christ nous appelle tous à être son Église, à la
construire ensemble, à ne pas imposer nos modèles du passé et à ne pas être nostalgique
d’une Église d’hier qui d’ailleurs n’a existé que dans notre
imaginaire ! Ainsi avec cette communauté qui accueille faibles et forts
nous devenons des témoins véritables, des évangélistes, des proclamateurs d’Évangile,
des proclamateurs de Bonne Nouvelle, des hommes et des femmes de foi. Au moment où notre Église devient « Église
Protestante Unie », elle procède évidemment à une modification
administrative, mais le plus important c’est qu’elle tende une main
d’association à celles et ceux qui veulent construire l’Église de demain, là
où ils sont en tous lieux et cela ne verra le jour que si vous l’habitez de
votre présence. Arrachez de votre esprit les modèles d’hier, les
déceptions, avançons ensemble. Le Seigneur laisse son Esprit souffler où il
veut ! Frédéric VERSPEETEN |
|
|
novembre 2012 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
« Écoute ! Dieu nous parle… C’est avec ces
quelques mots que nos églises luthériennes et réformées dans le prolongement
du processus d’union nous invitent à devenir, redevenir des témoins du Christ
vivant dans le monde d’aujourd’hui. Face aux montées d’égoïsmes, aux
excitations religieuses excessives, à l’embrasement insensé au nom d’idées
religieuses mal comprises ou déformées nous pourrions nous dire qu’il vaut
mieux désespérer de tout et ne plus croire. Pourtant l’attitude du Christ
était aux antipodes de celle là. Il nous convie à vivre chaque jour dans la
foi, à faire confiance à Dieu et à ne pas le caricaturer. Dans les
propositions qui sont présentées aux églises locales la brochure
« Écoute Dieu nous parle… nous invite à réinventer des lieux d’échanges,
de témoignage et de partage. Il y a là beaucoup de
choses à construire avec la bonne volonté de tous pour que nos églises soient
désormais des lieux habitables par tous, pour tous et qui apportent par leur
cheminement, non des certitudes mal digérées mais des itinéraires pour
construire notre foi personnelle, communautaire, pour redéfinir nos
engagements et discerner les lieux
de nos engagements publics. L’union de nos
Églises n’a de sens que si l’on considère que nos efforts doivent être
conjugués pour témoigner de Jésus Christ. Il nous appelle tous à être ses
témoins en entrant dans une nouvelle écoute de sa parole partagée Et dans ces temps troublés où beaucoup se
sentent fragilisés élargissons notre prière au monde entier : « Rends justice, Seigneur, aux pauvres, Donne à tous le pain et la paix, un toit et du
travail, Donne aux réfugiés, aux migrants, Amen Frédéric VERSPEETEN |
|
|
Octobre 2012 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
www.eglise-protestante-unie.fr Pour ce temps de rentrée nous laissons à votre méditation un bref extrait du message adressé
aux paroisses et Églises locales, aux membres et aux ministres de l’Église
évangélique luthérienne (EELF) et de l’Église réformée de France (ERF), de la
part de leurs synodes général et national réunis conjointement à Belfort du
17 au 20 mai 2012 : « Nous
vivons d’une confiance reçue de Dieu, partagée, contagieuse. Cette parole de
grâce première et dernière, c’est la bonne nouvelle que nous découvrons au
cœur des Écritures. C’est le message que la Réforme protestante a remis au
premier plan. C’est une affirmation d’une pertinence inégalée aujourd’hui.
Fondée sur cette confiance, l’Église protestante unie de France veut être une
Église qui atteste de sa foi, une Église de témoins, une Église
confessante. » Nous y ajoutons l’adaptation d’une réflexion du pasteur
Raphaël Picon sur précisément le même thème. Évangéliser ! Voilà le maître mot et l’ordre impérieux du moment,
l’obligation à laquelle tout chrétien doit se soumettre. Il faut raconter,
témoigner, convaincre, sous peine d’être un chrétien lâche, indigne du
Christ, de ce qu’il a fait pour le monde et pour nous… Évangéliser aussi pour
redorer le blason de nos Églises vieillissantes et de nos confessions de foi
de moins en moins partagées. Dont
acte ! Mais
évangéliser, c’est d’abord une affaire de
contenu. De quel Dieu voulons-nous réellement parler ? Que
voulons-nous vraiment transmettre à son sujet ? Tant que la
prise en compte de ces questions n’inspirera pas une
théologie pour aujourd’hui, cet appel à
l’évangélisation restera une incantation
culpabilisante et vaine. En essayant, mois après mois, de
proposer une nouvelle manière de parler de Dieu et de la foi, de
défendre de nouvelles convictions théologiques,
« Liens Protestants » est devenu un outil
d’évangélisation. Il s’attache à
défendre la foi chrétienne contre ce qui la pervertit, et
s’emploie à reconstruire un rapport possible au Dieu de
Jésus-Christ. Contrairement aux idées reçues,
l’évangélisation n’est pas l’apanage
des Églises dites
« évangéliques ». Elle l’est
de toutes celles et ceux qui se préoccupent d’une
prédication ou d’une expression de la foi qui font sens
pour aujourd’hui, qui nous concernent réellement et qui
nous font réfléchir. Évangéliser consiste donc d’abord à évangéliser le
discours théologique lui-même en le rendant plus juste, plus crédible et plus
vrai. Et, faut-il le rappeler, évangéliser l’autre, c’est aussi, et peut-être
surtout, évangéliser notre relation à cet autre en enlevant à cette dernière
ce qui est contraire à l’Évangile et à son souffle de liberté. Un Dieu qui ne
s’impose pas à notre foi, mais qui se laisse croire et retrouver, c’est un
Dieu qui nous aime d’abord libres de croire en lui, ou non. |
|
|
Septembre 2012 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
The
Artist ! Qui
n’a pas entendu des échos de ce film « The
Artist » ? Qui n’a pas vu quelques images de
l’accueil triomphal réservé à l’acteur
Jean Dujardin, à son retour en France, à
l’aéroport de Roissy ? Il a été
véritablement assailli par une nuée de reporters et
cameramen ! Ce film est entré maintenant dans la
légende d’Hollywood ? Au vue de cette actualité, certains ados nous font part de
leurs désirs et de leurs rêves : « C’est chouette d’être célèbre,
moi aussi je voudrais bien être un artiste ! » Cela m’a fait penser
à la célèbre chanson : « J’aurais voulu être un artiste, pour
pouvoir faire mon numéro… J'aurais voulu être un chanteur, pour pouvoir crier
qui je suis. J'aurais voulu être un auteur, pour pouvoir inventer ma
vie ! » Pourquoi ce besoin de célébrité ? Ce phénomène touche
toutes les classes d’âge, même si on l’observe particulièrement chez les
adolescents. Ce désir se manifeste plus facilement chez eux, car il est
souvent alimenté par la quête d’identité. À l’adolescence, on a du mal à se
projeter dans l’avenir et l’on cherche des formes dans lesquelles on va
pouvoir être reconnu. Le jeune a besoin de la reconnaissance des autres pour
savoir qui il est. La célébrité a un côté très attirant. Attirés ainsi par l’éclat des stars, comment à l’âge de
toutes les envies, nos jeunes peuvent-ils recevoir ce que Jésus déclare dans
l’évangile de Jean, en se l’appliquant à lui-même : « Si le grain
tombé en terre ne meurt, il reste seul, mais s’il meurt, il porte beaucoup de
fruits… ? » Jean 12,20-28. Jésus, fin observateur de la nature, se sert souvent des
choses visibles à la portée de tous, des scènes de la nature et de la vie
ordinaire de ses auditeurs pour illustrer sa prédication. Il sait voir dans
le lis des champs, dans les fruits du figuier, dans le vol des moineaux, des
paraboles profondes sur notre vie et sur Dieu… C’est à la veille de sa passion que Jésus se voit comme ce
grain qui doit mourir, comme un élément de l’univers, acceptant d’obéir à un
cycle cosmique qui le dépasse. Pour ses disciples, pour ses amis, pour celles et ceux qui
ont cru en lui, il a fallu intégrer l’impensable, il a fallu intégrer la
croix du calvaire. « Scandale et folie », c'est ainsi que Paul qualifie
la croix (1 Corinthiens 1,23). Une question lancinante se posait à la première génération
chrétienne pas encore très éloignée des événements, cette question se pose
toujours : Pourquoi le maître devait-il mourir ainsi ? Un grand
homme, n’est-ce pas un homme dont la réussite est manifeste aux yeux de tous ?
Réussir sa vie, n’est ce pas atteindre la consécration d’une carrière ou
d’une œuvre ? Si Jésus était vraiment celui qu’il a dit qu’il était, il
devait s’imposer et montrer sa force au lieu d’aller périr misérablement
entre deux brigands. À
moins que… À moins que sa mort ne soit un passage
obligé, obéissant à une finalité
supérieure, et c’est bien ce qui est suggéré
par l’image du grain de blé : sans enfouissement dans
la terre pas de germination des graines, pas de naissance de la
génération suivante, et pas non plus de formation de
nouvelles graines, pas de multiplication des graines ! Il
nous faut dés lors admettre qu’il y a deux manières
de réussite ! D’un côté
l’évidence du succès. De l’autre un
échec apparent énigmatique ! D’un
côté un éclat visible, immédiat –
l’éclat de la star – éclat qui attire nos
jeunes, éclat passager, sans lendemain véritable. De
l’autre un éclat qui se fera voir plus tard, lorsque
d’une graine cachée dans la terre pourront surgir de
nombreuses autres graines, lorsque l’épi mûr
paraîtra, on ne sait pas quand. Comme le grain est orienté vers de futures moissons, notre
vie est appelée à donner du fruit. Comment partager ce message avec nos jeunes sans sombrer dans
le catastrophisme, sans tomber dans le sacrificiel, dans un dolorisme
qui valoriserait la souffrance et la pauvreté, le lâcher prise ? Par un appel à la liberté en soulignant que Jésus au cœur même
de sa passion reste cependant acteur, c’est
lui qui décide : « Ma vie on ne me la prend pas, c’est moi qui la
donne »
Jean 16,17. Cette liberté, c’est ce que les Écritures nous enseignent
en nous apportant bien plus que des renseignements historiques tendant à
localiser Dieu dans le temps et l’espace ou que des essais tendant à le
décrire. Elles nous enseignent la capacité de grandir, d’avancer dans la
confiance vers Dieu. C’est cette liberté qui est donnée à l’homme Abraham qui
part à la découverte de l’inattendu : il sort de sa famille, de son
pays, il rejoint une autre terre. Il découvre qu’il ne peut le faire
qu’accompagné de cette confiance en Dieu qui sera sa force, Dieu qui se
manifeste à lui dans sa pensée, dans sa conscience et non dans des statuettes
devant lesquelles se prosterner. Cette liberté est offerte à tous, à nos enfants, à nos
ados, elle doit s’apprendre, comme ce fut le cas pour le peuple sorti de
l’esclavage d’Égypte. La liberté oblige à vivre les uns avec les autres, les
uns pour les autres ; à sortir d’un état sauvage pour entrer dans une
ère civilisée. Les prophètes du Premier Testament rappellent sans cesse cette
liberté ; ils luttent contre la facilité à retomber dans ces esclavages
que sont les tentations de dominer, de soumettre les autres à son pouvoir, de
vivre dans le culte de soi, d’éliminer autrui qui dérange. Le Nouveau
Testament ouvre l’apprentissage de cette liberté à chacune, à chacun,
individuellement, indépendamment de toute appartenance à un peuple. Vous l’avez
en mémoire l’Évangile parle de « la glorieuse liberté des enfants de
Dieu » ! (Rom 8,21) Au fait, le soir du Vendredi saint, Dieu serait-il
vaincu ? Non, il n'accepte pas cette défaite ; il ne renonce pas.
II riposte de manière surprenante et inattendue en ressuscitant Jésus.
Alléluia ! Nicole VERNET |
|
|
Avril 2012 |
|
|
Le mot du mois |
|
|
Prophètes d’hier et d’aujourd’hui Le premier texte nous indique que les israélites
constatent la difficulté de vivre le face à face avec Dieu. Alors, Dieu annonce
qu’il parlera par des intermédiaires, en suscitant toujours un prophète au
sein de son peuple. Il y aura ainsi de nombreux prophètes, sur des registres
différents. Comme ces prophètes porteurs des paroles de Dieu, seront humains,
ils pourront être faillibles… Seule la Parole de Dieu est infaillible. Attention, être prophète est une terrible responsabilité car
s’il advenait qu’ils disent n’importe quoi, ils devraient en rendre
compte : « Mais le prophète
qui aura l'audace de dire en mon nom une parole que je ne lui aurai point
commandé de dire, ou qui parlera au nom d'autres dieux, ce prophète-là sera
puni de mort ». En quête d’absolu, l’attente et l’espérance d’Israël se focalisera
vers un nouveau grand prophète qui lui, inscrira la Loi de Dieu non pas sur
la pierre… mais dans les cœurs : le « prophète Messie ». Il viendra
et instaurera la Justice et la Paix de Dieu sur terre et dans l’Univers. L’interprétation du Messie "serviteur
souffrant" annoncé par Ésaïe
52 et 53 perd son sens premier et sa force dans le judaïsme en le remplaçant
par le peuple tout entier ! Toutefois, beaucoup de rabbins continuaient
et continuent à dire que le Messie annoncé dans Ésaïe 52 et 53 ne pouvait
pas, ne peut pas être un peuple mais un homme ! Cet homme, l’Église l’a reconnu en Jésus de Nazareth.
Après lui d’autres peuvent prétendre parler, mais ils ne le remplaceront
jamais. À la différence des autres prophètes, il est plus qu’une voix, mais
l’œuvre de Dieu lui-même en un homme qui inscrit sa Loi dans les cœurs de
chair ? Jésus est apparu et rien n’attirait sur lui le regard
(Ésaïe 52-53), mais il enseignait et ce qu’il disait… ce qu’il nous dit, a le
pouvoir de transformer nos vies en profondeur. Le Christ est venu non
seulement porter une Parole et nous dire "faites et ne faites pas"… mais il a promis et donné l’Esprit saint. Ainsi nos vies
peuvent être transformées. La Loi de Dieu peut s’inscrire dans nos cœurs et
nos intelligences et non sur des tables de pierre ou des livres. Le récit de l’évangile de Marc parle de la rencontre de
Jésus avec un homme tourmenté. Le dialogue est intéressant : « … le
jour du sabbat, Jésus entra dans la synagogue de Capernaüm et il enseigna. Il
se trouva là un homme qui avait un esprit impur, et qui s'écria : Qu'y
a-t-il entre nous et toi, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous
perdre ? » Marc 1,24. Es-tu venu pour nous perdre ? Non ! Mais pour
rendre à chacun sa personnalité vraie ! Un combat contre les forces du
mal s’instaure… c’est celui de Dieu ! Aujourd’hui, il y a encore des prophètes à certains
moments, Martin Luther King ; Dietrich Bonhoeffer (lire les paroles du
cantique Alléluia n°47-09). Oui ! Des paroles prophétiques il peut y en
avoir encore dans notre monde et dans nos Églises. Ces paroles ne clament pas
la valeur du passé, elles rappellent la volonté de Dieu pour aujourd’hui et
nous tournent vers demain en nous donnant la promesse de la présence de Dieu :
« Jésus,
s'étant approché leur parla ainsi : Tout pouvoir m'a été donné dans le
ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les
baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et enseignez-leur à
observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde » Matthieu 28,18-20. Frédéric Verspeeten |
|
|
Mars 2012 |
|
Février 2012
|
Le mot du mois |
|
|
Comment devenir serviteurs aujourd’hui ? Nous aimerions que nos églises changent, qu’elles soient
plus dynamiques et parfois « le soir, le matin et à midi, nous soupirons et
gémissons » (sous-entendu nous prions) Ps
55,18. Nous pensons qu’elles étaient mieux hier… ». Nous prions pour que
Dieu envoie des ouvriers dans sa moisson… Certes ! Jésus a rappelé que
la moisson était grande, qu'il y avait peu d'ouvriers, qu’il fallait prier.
Mais, nous oublions parfois, que Dieu veut peut être que nous soyons
nous-mêmes la réponse à nos propres prières. Nous voulons une église bien
structurée, forte, qui rayonne ! Que faisons-nous ou qu'avons-nous
fait ? Nous voulons la croissance de notre assemblée ? Qu'avons-nous
fait ou que faisons-nous ? Nous voulons servir le Seigneur ? Nous
voulons nous engager dans le service ? Que faisons-nous et qu'est ce que
Dieu nous dit ? Entendons-nous son appel ? Persévérons-nous ?
Quelles sont nos priorités dans la vie, l'Église de Jésus Christ ou nos
envies et nos besoins personnels ? Dans notre monde il nous est
possible de devenir ces serviteurs que Dieu souhaite et attend chaque fois
que nous fuyons les passions inutiles, que nous contrôlons notre appétit
vis-à-vis des biens trompeurs de ce monde. Chaque fois que nous renonçons à
la violence, que nous ne cherchons pas à frapper les autres - pas seulement
par le geste mais aussi par la parole. Chaque fois que nous faisons preuve
d’indulgence, que nous nous appliquons à la douceur. Ce mot doux signifie ici
non pas quelqu'un qui est mou, apathique, mais quelqu'un qui montre de la
force, du caractère. Chaque fois que nous préférons nous comporter comme des
êtres pacifiques en recherchant la paix. En ne cherchant pas à diviser pour
régner, en renonçant aux querelles stériles et aux rivalités mesquines fruits
de nos jalousies. Celui qui s’engage dans sa manière d’être au service de
Dieu montre la voie et s'efface, il ne cherche pas à paraître. D'après les paroles
de Jésus en Mt 5, « heureux ceux
qui procurent la paix », l’Église devrait être le haut lieu de la
démocratie, un agent de paix. Demandons-lui de bénir le travail de
notre église, mais engageons-nous complètement. Commençons quelque chose et
allons jusqu'au bout sans nous arrêter en chemin. Si nous prions pour le bien
de nos familles, de notre entourage, nous devons témoigner devant nos proches.
Si nous intercédons pour des gens ou pour l'assemblée qui a des besoins
financiers mettons la main au porte-monnaie… Parfois nous demandons au Seigneur de
consoler, d'encourager les personnes seules, en difficulté, mais nous ne
faisons pas d'efforts pour eux, pour leur rendre visite pour les aider. Bien
sûr Dieu veut que nous lui fassions part de nos requêtes, mais dans bien des
cas il veut que nous joignions le geste à nos prières. Amis, ne laissons pas le passé, avec
ses échecs, entraver le présent et barrer le futur. Ne laissons pas nos
habitudes, nos conceptions, nos méthodes, même si elles sont bonnes, ne les
laissons pas prédominer sur ce que nous percevons clairement être la volonté
de notre Seigneur aujourd’hui. Souvenons-nous, dans Luc 5 versets 1
à 10, les gens se pressent autour de Jésus, pour l'écouter, le voir, le
toucher, être guéris. Ils y ont soif d'entendre le message de la vie. La
grâce et la vérité sortent de sa bouche et il sait donner une parole à celui
qui est fatigué. À côté, il y a Simon Pierre et ses associés, Jean et
Jacques. Ils rentrent bredouille de la pêche, leur souci c'est de nourrir
leur famille correctement. Ils sont fatigués, découragés, écœurés... sûrement
qu’ils n'ont rien capté du message de Vie que vient de donner Jésus à la
foule… Alors Jésus leur donne une mission : « Avancez en pleine eau…..Et jetez vos filets….. ». Non
seulement Simon accepte d'aller en pleine eau, mais il va jeter les filets. Comme Simon répondons aujourd'hui « sur ta Parole je jetterai le
filet ». À l'issue de cette pêche, ils vont
tout laisser tomber, tout lâcher et suivre Jésus. Ils auraient eu de quoi
vivre tranquillement un bon moment, cette pêche venait de leur rapporter
gros. Et bien non, ils laissent tout ! Ils vont se consacrer totalement.
Ne vivons pas de nos expériences
passées, même si elles ont été bénies, merveilleuses. Oublions le passé et
suivons Jésus aujourd’hui. Nous devons apprendre à obéir et à suivre Jésus
pour notre joie et notre force. Notre vie est en Lui seul. Lui faire
confiance c’est la clé ! Ne dites pas : il ne faut pas m'en
demander trop !!! Ou : je ne peux pas !!! Je ne pourrai
pas !!!! Un proverbe danois dit : « Ce que vous êtes est un don de Dieu
pour vous ; ce que vous faites de vous-même est votre don à Dieu ». Mettons au service des autres le don
que nous avons reçu (1 Pierre 4,10). Dieu a droit au meilleur de nous-mêmes.
Comprenons ce que le Seigneur attend de nous (Éphésiens 5,17). Laissons-nous
influencer par l'Esprit de Dieu. Soyons sûrs et certains que Dieu n'est pas
limité. Il fait tout parfaitement si nous le laissons aux commandes. Ne ratez
pas le plan de Dieu, c'est maintenant, c'est ici et c'est pour vous ! « L'Éternel
étend ses regards sur toute la terre, pour soutenir ceux dont le cœur est
tout entier à lui » (2 Chroniques 16,9). Mes frères, mes sœurs, allez-vous
être, accepterez-vous d’être vous aussi celui, celle que le Seigneur peut
utiliser ? Allez-vous contribuer à accomplir le plan de Dieu ? |
|
|
Février 2012 |
|
Janvier 2012
|
Le mot du mois |
|
|
Le temps et nous ! Il y a le temps qui nous est donné et le temps que nous
donnons. Il y a le temps mécanique et inexorable des horloges de
nos maisons et de nos villes, celui aussi de l'horloge céleste. Il ne tient
pas compte des situations personnelles de souffrance et de joie, ni des
circonstances. Est-il vraiment le même pour le détenu en prison et le malade
à l'hôpital ? Pour les amoureux en "lune de miel" ou les passionnés
de jeux ou de voyage ? Le temps que vivons paraît long ou bref selon nos
dispositions : insomnies ou amusements, joies ou déception, enfance et
quatrième âge… Il y a aussi le temps que nous offrons aux autres, il se
quantifie difficilement. Une parole, un geste, une lettre, un appel
téléphonique peuvent marquer nos interlocuteurs pour des heures ou des
années. Soit pour ravager leur vie et leurs élans. Soit pour être un
stimulant, un équilibre, une confiance, un dynamisme. La puissance d'un
sourire, d'une main tendue, d'un don s'étend sur des distances inattendues. En cette année 2012, combien ferons-nous de gestes,
dirons-nous de paroles à valeur incalculable, éternelle ? Pour Dieu qui veille et nous aime « 1000 ans, sont comme le jour d'hier » (Ps. 90,4). En
Dieu, dans l'amour et la confiance, le temps s'évanouit comme un songe au
matin. Le temps est vaincu, la mort, signe permanent du temps qui nous
constitue et nous fait, l’est aussi. Après la croix, Jésus est affranchi des limites du temps
des hommes. Selon sa promesse, sa présence se concrétise en chacun de nous « Je suis avec vous tous les jours »
(Mt 28,20). Avec l'Esprit de l'Évangile, transformons le temps qui
« attend » en temps qui « espère ». La sagesse n'est-elle pas de vivre chaque jour comme s'il
était le dernier de nos jours et plus encore, comme s'il était le premier ?... C’est avec les mots du poète que les conseillers
presbytéraux se joignent à moi pour formuler nos vœux pour cette nouvelle
année qui s’offre à nous : « Nous vous souhaitons des rêves
à n'en plus finir et l'envie furieuse d'en réaliser quelques-uns. |
|
|
Janvier 2012 |
|