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Hommage à Clément Marot (1496 – 1544) |
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Eléments biographiques Clément Marot est né à Cahors en 1496 et mort à Turin en
1544. Fils du poète et rhétoriqueur Jean Marot, il occupera une place
considérable dans le paysage littéraire français et jouera un rôle
prépondérant dans l'hymnologie française, lors de l'élaboration du Psautier
huguenot dans la langue du peuple. Les lois des grands rhétoriqueurs lui ont
été enseignées par son père. Il a sans doute bénéficié d'une éducation
musicale lui permettant de chanter et de jouer d'un instrument. Il sera au service de Nicolas de Neufville,
seigneur de Villeroy ; vers 1519, de Marguerite d'Alençon (1492-1549), soeur
de François 1er; en 1527, de ce dernier, roi de 1515 à 1547, comme valet de
chambre. En 1529, il sera emprisonné à cause de ses idées favorables à Dès 1514, Marot commença à écrire le Temple de
Cupidon, puis les Épîtres de Maguelone, du Dépourvu à M. Bouchard, ensuite
L'Adolescence Clémentine en 1532, sept éditions entre 1533 et 1535 lui
permettent d'affirmer son talent poétique. Ses Psaumes connaissent un
succès considérable, au point d'être chantés par les courtisans et entendus
par le Roi, depuis les fenêtres du Louvre, Les paraphrases de psaumes
Clément Marot élabore pendant quinze ans 49
paraphrases (à la demande de Calvin, Théodore de Bèze a complété les 101
textes manquants). Il est aussi l'auteur des Commandements, "
Lève le cueur, ouvre l'aureille ... "(Strasbourg, 1545), du Cantique
de Siméon, "Or laisse Createur en paix ton serviteur:.. ", de
deux Prières avant et après le repas, de l'Oraison dominicale, "O
nostre Pere estant la hault es cieux... " (Strasbourg, 1542,
devenu en 1547 "Pere de nous qui es la hault es cieux... "
), des Articles de Serviteur
de Les paraphrases, genre littéraire à la mode aux
XVIème et XVIIème siècles, représentent un exercice difficile. Marot, tout en
restant proche du texte biblique, des images et de l’atmosphère, doit les
structurer en strophes, les versifier et les rimer en français de l'époque,
donc destinées au peuple qui doit les apprendre facilement par coeur. (cf.
tableau ci-contre : 49 Psaumes de Marot). Ses paraphrases se trouvent
dans les recueils suivants : Aulcuns Pseaumes et Cantiques
mys en chant (Strasbourg,
1539), La forme des prières et chants ecclésiastiques, avec la
manière d'administrer les sacrements & consacrer le mariage: selon
la coustume de l'Église ancienne... (Strasbourg, 1542), ainsi que dans
les éditions de Lyon ( 1547 , Bourgeois ), de Genève (Octante trois
Psaumes, 1551) et dans le Recueil officiel avec les 150 Psaumes paru à
Genève en 1562 (cf. tabl. dessous: Chronologie). Les Psaumes étaient
chantés plusieurs fois dans l'année avec toutes leurs strophes au Temple et
dans les familles, de même que les " sainctes chansonnettes "
"pour s’esjouir en Dieu ès-maisons ". De nombreux musiciens ont été attirés par les
Psaumes, une fois les paraphrases terminées. Les mélodistes empruntent ou
créent des mélodies. Ils les traiteront aussi à plusieurs voix: en style
"note contre note", en contrepoint fleuri et même en motet. Les
plus représentatifs sont pour les mélodies: Loys Bourgeois, Guillaume Franc,
et Pierre Davantès, selon les dernières attributions par Pierre Pidoux (1993)
; pour les harmonisations : Claude Goudimel (v. 1520-1572), Claude Le Jeune
(v. 1530-1600), Paschal de l'Estocart(1539-apr. 1584), Philibert Jambe de Fer
(?-1566), Pierre Certon (?-1580), parmi d'autres... Des musiciens étrangers
se sont emparés des mélodies: en Allemagne, en Suisse alémanique, en
"Hollande" et en "Belgique" (actuelles). Clément Marot a été au service de la langue
française, de "...c'est pourquoi quand
nous aurons bien cherché ça et là, nous ne trouverons meilleure chanson ( et pour ce faire) que les
Psaumes de David". Edith Weber Pour
en savoir plus : Edith
Weber, La musique protestante de langue française, Paris, Honoré
Champion, 1979. Edith Weber, Histoire de la musique française de 1500 à 1650, Paris, Sedes, 1996.
Les psaumes sont devenus partie intégrante de l'identité protestante
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