Des rythmes pour créer l’avenir !

 

 

mots-clés:
justification (par la foi)

Exode 20, 8-11, Habaquq 1, 1-5 et 2, 1-4
Marc 4, 27, Romains 1, 17, Hébreux 10, 32

Travail/repos, une alternance pour la vie

Pour Dieu, comme pour l’homme « image de Dieu », la création, n’est pas seulement l’œuvre (= le travail) des six jours. Seul le sabbat est l’achèvement et le couronnement de la création. C’est pourquoi travail et repos sont indissociablement liés dans la pensée juive : la doctrine juive du travail, peut être considérée, au travers du repos sabbatique comme la « doctrine de la justification par la foi».

[pour  la justification par la foi seule, lire le texte de Matthieu 15, 21-28 et les textes associés qui se trouvent mentionnés dans son commentaire]. 

Le Dieu créateur, c’est aussi le Dieu qui se repose, le Dieu qui fête, le Dieu qui se réjouit de sa création ; l’homme créateur, à l’image de son créateur, c’est aussi l’homme qui se repose, l’homme qui fête, l’homme qui se réjouit de sa création. Bien que dès le début se trouve très étroitement lié au travail, à l’activité humaine, la dureté, la pénibilité, une contrainte à caractère servile, une véritable malédiction.

Au travers du repos sabbatique vécu dans la confiance et la présence de Dieu, l’homme se trouve restauré, justifié, en dépit de son vécu, dans la peine et la sueur, pendant six jours. Justifier par la confiance qui l’amène à s’arrêter, à se reposer, alors que l’évidence le pousserait à continuer à travailler comme un forcené. Il s’arrête, se repose, fait la fête et se réjouit de ce qu’il a fait, en dépit du caractère inachevé du travail réalisé pendant « six jours ». Cette confiance, il en fait bénéficier tous les êtres et les choses dont il a la responsabilité (Décalogue, Ex 20.8-11). Ce n’est pas la justification par les œuvres, mais bien la justification par la foi.

Peuple d’agriculteur le juif reconnaît ainsi que « qu’il veille ou qu’il dorme la semence germe » et le fruit se forme (Marc 4.27). Cependant, Jésus affirme que toute application servile de cette doctrine du repos est une dangereuse aberration (Marc 2, 27-28).

« Intégrons aujourd’hui les jours ouvrables dans la festivité messianique de la vie, dont le sabbat d’Israël est un avant-goût unique. « La séparation du christianisme d’avec le judaïsme, et ses conséquences : la dévalorisation et l’effacement du judéo-christianisme à qui pourtant, d’après tous les écrits du Nouveau Testament, le christianisme mondial doit son origine, ont fait du jour de la fête chrétienne de la résurrection le « dimanche », le « jour du soleil » (Sontag), et l’a ainsi foncièrement paganisé. Pour lutter contre cette paganisation, il faut rechercher le rattachement du « jour du Seigneur » chrétien au sabbat d’Israël. … Dans la crise écologique du monde moderne, il est nécessaire et opportun que le christianisme médite lui aussi sur le sabbat de la création ».1

Le temps qui passe et que nous habitons nous appelle à créer l’avenir. Sans nous entraver dans des permanences qui n’étaient que l’expression d’une époque. L’alternance pour la vie, par laquelle nous sommes justifiés par foi, nous ouvre largement le jeu des possibles.

Philippe VERNET

1 J. MOLTMANN, 1988. Dieu dans la création : Traité écologique de la création. Cerf, Paris, pp. 375-376.

 

 

 

Des rythmes pour créer l’avenir !

 

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